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Quitter les Monts d'Automne by Émilie Querbalec

oursinculte's review

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3.0

Second roman qui constituera la rentrée littéraire d’Albin Michel Imaginaire, avec La marche du levant, Quitter les monts d’automne d’Émilie Querbalec nous invite à découvrir une SF d’inspiration japonaise agrémentée d’une sublime couverture de Manchu.

On y découvre l’aventure de la jeune Kaori, qui vit sur la planète Tasai et se destine à une carrière de danseuse. Elle descend d’une lignée de conteuses mais n’a jamais hérité du don de ses aînées, censé se révéler lors d’un « ravissement », étape quasi surnaturelle où le Dit devait réveiller son don. Par contre, elle héritera bien de quelque-chose de sa grand-mère : un rouleau de calligraphie. L’écriture est un tabou absolu dans cette civilisation donc Kaori risque sa vie en gardant le document mais elle va quand même quitter sa planète natale pour en percer les secrets.

Le roman part ainsi dans le délire un peu cliché du « roman initiatique de la petite campagnarde qui va découvrir la capitale pleine de dangers et de merveilles » transposé en SF. L’opposition entre l’environnement très rural et traditionaliste de Kaori et dans un premier temps la capitale de Tasai va déjà créer un choc, et quand on va bien au-delà c’est un vrai bouleversement pour notre héroïne. La forte inspiration japonaise qu’a brillamment insufflé Émilie Querbalec à son œuvre rappelle aussi le choc culturel interne qui déchire l’archipel depuis le siècle dernier, où la spiritualité et les traditions se mêlent (ou s’opposent) sans arrêt à la modernisation incontrôlable de ses grandes villes.

Mais le parcours de Kaori présente à mes yeux de gros défauts qui découlent de cet archétype narratif. La protagoniste est d’une naïveté incroyable, c’est peut-être voulu mais une fois sortie de sa campagne, elle va faire confiance à absolument n’importe qui et remettre son destin dans les premières mains qu’elle croise. On se noie dans le cliché un peu dépassé de la petite campagnarde niaise qui se fait malmener par la modernité, jusqu’au traumatisme (au traitement un peu léger). Ça finit par se calmer à mi-parcours, mais le côté passif reste absolument jusqu’à la fin. Ce sont donc les personnages secondaires que Kaori croisera qui vont diriger sa quête pour elle, souvent sans même lui révéler quoi que ce soit, à la limite de la manipulation abusive, et t’as franchement envie de lui mettre des claques pour qu’elle reprenne son destin en main, un minimum.

Au final, ce sont donc ces personnages secondaires qui mènent la quête de Kaori, et on a parfois l’impression qu’on s’est trompé de personnage principal. Parce que ce sont ces gens rencontrés au fil du chemin qui vont être vraiment actifs, et en ressortir avec des personnalités plus intéressantes et des trajectoires motivées. Au bout d’un moment on continue l’aventure avec Ekisei et Aymelin qui, avec l’entité autonome Vif-Argent forment un groupe qui finit par être convainquant et attachant, pour partir dans une aventure spatiale aux dimensions insoupçonnées. Là on part dans une vraie odyssée SF avec ascenseur orbital, contrebandiers, voyage par des trous de ver, etc…

Pour autant, même si Quitter les monts d’automne rame parfois à me convaincre dans le déroulement « premier degré » de son intrigue (surtout parce que je suis un lecteur très axé sur les personnages), c’est son fond et son univers qui rattrapent le tout. L’autrice arrive quand même à passer une ambiance, une vraie identité à son récit à travers cette touche japonaise, la délicatesse de son world-building qui tape souvent dans un côté très sensuel (Kaori est émoustillée à peu près toutes les trois pages, ça finit par devenir assez rigolo). Son écriture extrêmement belle et évocatrice nous amène doucement vers le propos du roman, on va aborder les thèmes de la transmission, de l’art, de la mémoire avec finesse.

Le monde (ou plutôt les mondes) d’Émilie Querbalec nous livre des tas d’idées et de détails intéressantes, comme ce Flux qui est quasiment une religion sur Tasai mais qu’on découvrira sous un jour plus concret au fil des pages. On va croiser plusieurs types d’entités (pas vraiment des races non plus, d’ailleurs), parmi lesquels des espèces d’anges à paillettes assez surprenants. Ce sont des tas de petites touches originales et cohérentes qui rendent l’univers de Quitter les monts d’automne marquant et attachant, intéressant à découvrir.

Quitter les monts d’automne est donc une aventure spatiale d’inspiration japonaise, chargée de poésie et de délicatesse, riche et évocateur qui vous fera voyager à la recherche d’un art perdu. Son seul gros défaut (subjectif) est son héroïne qui m’a frustré par sa passivité et sa naïveté.

Roman reçu en Service Presse de la part de l’éditeur Albin Michel Imaginaire, que je remercie.

https://ours-inculte.fr/quitter-les-monts-dautomne/

kvinwtm_'s review

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3.5

J'ai vu l'idée d'inégalité du roman revenir fréquemment dans les avis que j'ai pu lire ici et là sur Instagram et après l'avoir lu je comprends un peu mieux. A titre personnel, je ne sais pas dire si certaines parties sont mieux que d'autres, mais le registre change radicalement un peu après le premier tiers du roman. J'ai trouvé le premier tier du roman fantastique : envoûtant, prenant, et le tout est écrit superbement bien sans pour autant en faire une tonne. J'ai ressenti un peu la même chose que lorsque je lisais Capitale du Sud, si bien que je me suis demandé si le roman n'était pas plus de la low fantasy que de la science fiction.

Le reste du roman est plus dense, plus complexe pendant un temps et, indépendemment des considérations liées au rythme et au potentiel manque d'action, on bascule dans une lecture tout à fait différente. Comme beaucoup je pense, j'ai effectivement preféré la première partie décrite précédemment à ce milieu et cette fin de roman, mais dans mon cas c'est plus parce que je préfère lire sans (trop) me prendre la tête qu'autre chose... et qu'avoir l'impression de découvrir une culture tout à fait nouvelle en me laissant porter par la plume de l'autrice m'allait bien. ☺️

Au final, j'ai tout bien aimé dans ce roman, et pour une première découverte de cette autrice, c'est surtout le style d'écriture que je garderai en tête. La fin du roman et le problème de fond sont somme toute assez convenus et c'est peut-être bien le seul point négatif qui me vient à l'esprit. Je suis en tout cas curieux de lire ce qu'Emilie Querbalec nous proposera fin août dans son prochain roman !

ptibouh's review

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adventurous mysterious slow-paced
  • Plot- or character-driven? A mix
  • Strong character development? Yes
  • Loveable characters? No
  • Diverse cast of characters? Yes
  • Flaws of characters a main focus? Yes

3.0

claraimaginaire's review

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4.0

C’est d’abord le titre et la couverture qui m’ont attirée pour ce roman de science fiction, par une autrice francophone. Puis son univers aux inspirations japonaises où l’écriture est interdite pour laisser place au Dit. On y suit Kaori, jeune danseuse, qui hérite d’un rouleau calligraphié, objet interdit, et part pour un long voyage, bien au-delà de sa terre natale.

On suit donc son parcours, son évolution qui se fait à grandes étapes au cours de l’histoire, pour nous mener jusque dans l’espace. Oui, la deuxième partie tient du space opera. L’héroïne qui avait du caractère, se retrouve alors bringuebalée sans vraiment avoir son mot à dire. J’ai moins aimé cette passivité, et sa naïveté par moment, qui m’ont finalement amenée à plus apprécier certains personnages secondaires.

Ce livre ne contient pas de trigger warning, mais je souhaite en écrire un à cause de la présence d’une scène de viol. Scène dont je n’ai pas trouvé grande utilité au récit, d’autant plus qu’elle n’est pas vraiment exploitée dans la suite des événements.

Ce fut donc une très bonne lecture dans laquelle l’autrice nous présente une écriture élégante, simple et poétique, qui m’a fascinée. À travers les mots transparaissent le calme et la sérénité de la première partie, je me suis retrouvée facilement plongée dans l’univers. Cependant, j’ai moins accroché à la deuxième moitié qui comporte quelques longueurs.

snodza's review

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2.0

Une lecture en dents de scie. Par moment j'étais à fond dans le récit et d'autres je m'ennuyais beaucoup trop. Si je l'avais pas lu dans le cadre d'un challenge, je l'aurai possiblement DNF.

Beaucoup de passages long et pas toujours compréhensible (ou peut être j'étais pas assez concentré par moment à cause de l'ennui et j'ai loupé des infos essentielles ?). Kaori est très passive, même si c'est réaliste, car elle n'a pas les capacités de faire face aux événements, on s'ennuie à ses côté. Les explications de fins ne m'ont pas non plus convaincu. Ce livre ne m'a pas vraiment convaincu alors qu'il y avait du potentiel.

gabylc's review

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adventurous mysterious reflective slow-paced
  • Plot- or character-driven? A mix
  • Strong character development? It's complicated
  • Loveable characters? No
  • Diverse cast of characters? Yes

3.0

espai's review

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3.0

Le début était très sympa, avec un style qui réussit plutôt bien l’immersion, et qui donnait envie d’en savoir plus sur cette culture.

Puis au bout d’un moment, le personnage principal trèeeeees passif, qui ne prend quasiment aucune initiative, a commencé à m’agacer fortement. Tout ça ajouté à cet événement violent traumatisant qui n’était vraiment pas utile, et qui est traité par dessus la jambe. Je comprends pas vraiment, c’était pour donner un côté un peu dark à une histoire qui ne l’est pas ?

Bref, pas mal déçue. Mais la comparaison à l’Enfant de Poussière est parfaite : mêmes défaut de passivité du personnage, mêmes qualités stylistiques. Du coup, si vous aimez l’un, vous aimerez sûrement l’autre.

mariebrunelm's review against another edition

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adventurous mysterious reflective medium-paced
  • Plot- or character-driven? Plot
  • Strong character development? Yes
  • Loveable characters? Yes
  • Diverse cast of characters? Yes
  • Flaws of characters a main focus? Yes

3.5

Quitter les monts d'automne has much to love. A Japanese-inspired world that has its roots in tradition but grows into sci-fi, an independent, queer heroin who finds her voice through her unique experiences, and a truly beautiful prose, very elegant and harmonious. A large part of what I didn't enjoy about it was that Kaori, the main character, is painfully passive for most of the plot. The story happens to her without her having any grasp on it, up til the very end. She appears to be some kind of Chosen One, but most choices are taken from her. I read an interview in which the author was fully conscious of this, so I store it as "an author's choice I didn't vibe with". Despite this, and as far as I can tell, I thought the author did a wonderful job with the Japanese culture running through all the story. One small detail I particularly enjoy was the different spelling of some names depending on who was speaking. It's such a small touch but as someone fascinated with languages, I appreciated it a lot.
All in all, I didn't enjoy the plot of this book and the fact that everyone except our main character seemed to have agency, but I loved the idea, the atmosphere and inspiration.
Rep : lesbian main character, bisexual secondary character.

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analinea's review against another edition

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Je me suis arrêtée au
viol
gratuit qui m'a fait l'impression d'être là juste pour une bonne raison de traumatiser le personnage (et le faire évoluer ? On peut s'en passer). J'ai passé l'âge de faire semblant que ça ne me dérange pas et de me justifier. Au delà de ça l'écriture est très belle et l'univers intriguant mais préférant les livres centrés sur les personnages et trouvant celui-ci trop descriptif, j'ai pesé que mon intérêt de l'univers n'était pas suffisant pour compenser mon désintérêt de ce qu'il pouvait arriver à l'héroïne. Donc j'ai arrêté. 

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