Reviews

La Princesse au visage de nuit by David Bry

oursinculte's review

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5.0

David Bry avait créé une petite surprise avec son envoutant Que passe l’hiver, donc quand L’homme sans nom (l’éditeur, pas le type bizarre) m’a proposé son dernier roman j’ai accepté sans savoir de quoi ça parlait. Et donc, ça parle de quoi, La princesse au visage de nuit ?

Hugo retourne dans son village natal de Saint-Cyr pour enterrer ses parents, mais on remarque vite qu’il n’est pas si attristé que ça. Enfant, Hugo avait été maltraité, les multiples brûlures de cigarettes dont il porte les cicatrices en attestent. Revenir au village fait resurgir son passé, en particulier cette nuit où il a été retrouvé inconscient dans la forêt, cette nuit où ses amis Pierre et Sophie ont disparu, cette nuit dont il ne garde aucun souvenir. Mais la mort de ses parents va vite prendre une tournure étrange, certains indices rappellent la légende de la princesse au visage de nuit qui se murmurait dans la cour de l’école autrefois. Entre ses vieilles connaissances de Saint-Cyr et les potes d’aujourd’hui restés à Paris, les deux vies d’Hugo vont converger vers cette quête du passé, et de la vérité.

Nous sommes donc face à un roman qui fait revenir son protagoniste vers le village où un traumatisme inconnu a changé sa vie. Enfant, il a vécu tout ça sans comprendre, et son regard d’adulte va lui permettre de décrypter ses souvenirs et les petites légendes locales avec l’aide d’Anne, une gendarme et la sœur de la petite fille disparue. Une quête entre deux époques, des enfants rassemblés par le traumatisme causé par des adultes cruels, une bourgade qui abrite une menace qui plane depuis des siècles… La princesse de nuit m’a souvent fait penser à un Ça à la sauce « campagne française », mais sans l’aspect vraiment horrifique.

Ici on est plus dans l’atmosphère, le mystère, avec la vieille folle du cimetière qui dit n’importe quoi, l’aristo qui vit dans son château et d’où on entend des cris la nuit, et bien sûr la princesse au visage de nuit qui se cache dans les bois. Et c’est cette atmosphère qui est un gros point fort du récit (comme dans Que passe l’hiver), cette ambiance de vieux village français avec ses petites légendes locales, ses personnalités bizarres, ses enfants qui vivent dans leur monde, ses ragots et ses vieux secrets. On a aussi la forêt mystérieuse et envoutante, belle et menaçante à la fois. Si vous avez déjà passé un bout d’enfance dans un petit village, ce bouquin provoquera peut-être des élans de nostalgie comme il l’a fait pour moi, de manière bien plus proche et intime que les bourgades américaines du King.

Mais la princesse au visage de nuit a aussi un aspect enquête très bien goupillé, Hugo et Anne vont creuser des indices, des souvenirs, pour mettre à jour certains secrets que cachent le village et ses habitants. Ça se ressent dans le rythme qui est très rapide, comme un thriller. Les chapitres courts, les révélations et coups de théâtre qui s’enchainent, j’ai lu ses 300 pages en moins de deux jours, porté par le rythme, plongé dans l’ambiance de cet excellent roman. Le surnaturel est fugace, on se demande sans cesse si il existe ou si c’est juste un mystère bien réel mais déguisé en histoire fantastique. Bon, vous le saurez en lisant le bouquin.

David Bry nous attache à ses personnages fouillés, Hugo s’est remis de son enfance traumatique en s’éloignant de tout ça et a trouvé à Paris une bande de potes fêtards qui vont le soutenir, mais ont aussi leurs vies et leurs soucis. J’ai peut-être trouvé les interactions de cette bande un peu forcées niveau vanne et picole, mais c’est peut-être parce que je suis un papa presque-quarantenaire qui va plus vraiment dans les bars parisiens jusqu’à l’aube. Anne, quant à elle, est restée à Saint-Cyr, et est devenue gendarme. La disparition de sa sœur lui a laissé des marques aussi. Entre les nouvelles têtes et les anciennes qui surgissent du passé, on a une galerie convaincante dont les fils narratifs se mêlent dans une trame complexe et resserrée, qu’on détricote avec plaisir. Avec tous ces personnages et ces arcs narratifs, on ne peut qu’admirer le talent de l’auteur pour la mise en place et le déroulé de l’intrigue qui se fait très naturellement.

Dans l’ensemble, le roman fait très « familier », il reprend des codes connus, des poncifs du genre (le retour au pays, les vieux villageois zarbis, les secrets d’enfants, etc…), et on a l’impression d’avoir déjà croisé cette histoire parce qu’elle a des échos dans notre culture, notre inconscient collectif. David Bry ne révolutionne pas le genre, mais est-ce qu’on doit forcément le faire ? Là, l’auteur utilise des vieux pots pour faire une excellente soupe, avec sa propre touche, et j’ai très bien mangé. Merci.

Roman reçu en Service Presse de l’éditeur L’homme sans nom, merci à eux.

https://ours-inculte.fr/la-princesse-au-visage-de-nuit/

cristalya's review

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3.0

On est sur une ambiance de petit village perdu, où tout le monde se connaît. Les histoires tournent entre tous les habitants, tout en gardant ses secrets.
Hugo se retrouve suite au décès de ses parents à revenir dans ce village qu'il aurait préféré oublier. Mais des événements étranges viennent ponctuer le tout. C'est dans cette ambiance mystérieuse et étrange que le personnage évolue.

L'histoire prend son temps, et je dois avouer que je trouvais parfois ça un peu long. Il y avait un suspense sur cette histoire que veut dénouer Hugo, mais ça reste plutôt lent à mon goût. L'histoire se dénoue petit à petit, mais on sent que l'on veut laisser le personnage dans le flou pendant un moment.

Je ne me rappelle pas avoir particulièrement accroché aux personnages, que ce soit Hugo où ceux qui l'entourent. Je n'ai aucun souvenir d'eux.

Les sentiments dans le roman sont plutôt sombres. Je pense que c'est une des raisons de la lenteur que peut avoir le livre, pour se poser sur les ressentis du personnage. Hugo a les souvenirs qui lui reviennent en pleine face, et pas de bons. C'est pas forcément le plus joyeux qui ressort pendant une bonne partie du roman, même si l'amitié vient contrebalancer cette dynamique.

En revanche, j'ai vraiment adoré la fin. C'est typiquement le genre de fin qui me plaît tout particulièrement, par sa construction. Cela montre bien que l'auteur l'avait pensé depuis le début, et que tout a un sens dans le roman. Une fin qui a rattrapé le reste qui m'a accroché sans plus. Une réussite sur ce point.


En bref, un roman qui ne m'a pas forcément marquée dans son ensemble malgré une bonne construction, mais dont j'ai adoré la fin, qui m'a particulièrement plu.

Note de 3,5/5

alfalfalfa's review

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dark funny mysterious sad tense medium-paced
  • Plot- or character-driven? A mix
  • Strong character development? It's complicated
  • Loveable characters? It's complicated

livres_et_sortileges's review

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3.0

3.5/5

Je ne m'attendais pas vraiment à ça. La fin ma à la fois beaucoup plu et un peu déçue donc c'était bizarre.
Et j'ai trouvé le développement des personnages insuffisant et le groupe d'amis insupportable...

zolxem's review against another edition

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dark emotional mysterious fast-paced
  • Plot- or character-driven? A mix
  • Strong character development? It's complicated
  • Loveable characters? Yes
  • Diverse cast of characters? N/A
  • Flaws of characters a main focus? No

3.5

audrey042's review

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5.0

La grande force de ce thriller est son ambiance mystérieuse, entre réel et fantastique, entre secrets et suspicion, qui devient de plus en plus suffocante et angoissante à mesure qu’Hugo et Anne se rapprochent de la vérité.

Leur enquête va les pousser à déterrer certains secrets, raviver des douleurs plus ou moins grandes, réveiller des peurs d’enfant, des traumatismes jamais vraiment guéris, et une légende que l’on pensait oubliée. Mais quand trouver les morts devient nécessaire pour réparer les vivants, une seule solution, déterrer le passé pour espérer un jour enfin avancer !

Avis complet sur le blog : https://lightandsmell.wordpress.com/2021/08/23/la-princesse-au-visage-de-nuit-david-bry-plib2021/

chaarloutre's review

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3.0

Une lecture en demi-teinte : c'était un thriller original, plus polar que fantastique (encore que), mais plusieurs éléments m'ont gênée.

On alterne entre Saint-Cyr, le village où se déroule l'intrigue, et Paris où vit Hugo, le personnage principal. Je n'ai pas bien compris l'intérêt des passages à Paris, si ce n'est qu'ils permettent de rencontrer les amis d'Hugo, qui le rejoindront plus tard à Saint-Cyr (enfin sauf un, qui fait l'objet d'une intrigue parallèle très superficielle et superflue, je me demande encore pourquoi). Mais comme leur présence là-bas est de l'ordre de l'anecdotique, je ne comprends pas bien l'intérêt. D'autant plus ce sont ces passages qui m'ont posé problème, et ont pas mal gâché ma lecture. En effet, sous couvert de discussions entre amis alcoolisés, on doit supporter un certain nombre de remarques sexistes, homophobes et racistes, qui ne sont jamais questionnées. Ça semble au contraire plutôt banal pour l'auteur, qui désigne par ailleurs le seul personnage noir et gay tantôt comme "le métis", tantôt comme "l'homosexuel" (par contraste, les autres sont désignés par leurs activités ou leurs relations). Bref, c'était plus que pénible, et ça n'apportait évidemment rien d'autre que de gonfler un peu le nombre de pages.

Sans ça, j'aurais peut-être mis une étoile de plus, parce que l'intrigue en elle-même était intéressante et originale. J'ai apprécié les passages à Saint-Cyr, et cette ambiance très bien reconstituée de petit village où à la fois tout se sait et tout n'est que rumeur ou secret. Le rythme est bien mené, on se prend au jeu de l'enquête, dans une narration qui sème le trouble sur la frontière entre la réalité et la magie. Certains personnages contribuent à cela, en étant des figures archétypales d'ogre ou de sorcière, dignes d'un conte de fées. On peut regretter par contre que les autres personnages manquent un peu de personnalité, ce qui rend difficile de s'attacher à eux. Dans le cadre d'un thriller, ce n'est pas ce que je recherche, et ça ne m'a donc pas gênée. J'ai passé de bons moments de lecture à leurs côtés, et j'avais du mal à lâcher le livre, ce qui est pour moi signe de réussite dans ce genre littéraire.
La fin m'a beaucoup surprise, très loin de ce à quoi je m'attendais. C'est un parti pris assumé, mais en cohérence avec l'intrigue. Je ne sais pas trop quoi en penser. Je n'ai rien à reprocher à cette fin plutôt intéressante, mais elle m'a peut-être trop déstabilisée pour que je l'apprécie.

En bref, c'est un bon page-turner, qui a le mérite d'être original, mais qui aurait pu être amputé de quelques passages peu pertinents pour l'intrigue et problématiques dans leur propos.

ohana_firefly's review

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dark emotional tense medium-paced

3.0


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cachou's review

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dark mysterious

2.75

mariebrunelm's review

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challenging dark mysterious sad fast-paced

3.5

 Continuing with my French SFFF readathon, I picked this book partly because of the cover, and partly because it had just received a prize. I really enjoyed it, but having finished I couldn't really get why it had been shelved as SFFF when it's 98% detective story.
Our main character, Hugo, has come back to the small town where he grew up for his parents' funeral after they died in a car crash. But Hugo never wanted to come back there - too many wounds never healed, too much trauma. And when he has to extend his stay because it turns out his parents' car was sabotaged and it was clearly murder, he has no choice but to face his demons, one of whom is the night-faced princess, a local legend said to be responsible for several children's disappearances over the centuries.
This book was a very classic detective story, with our main character a relative of the victims as well as a suspect. It was engaging and fast to read, and I enjoyed the settting of the small countryside village which reminded me of the one where my grand-parents live. But I also read it fast to get to the point where the SFFF part of the story would show, only to find it at the very end. So I'm not entirely sure what to think. I didn't dislike it, but detective fiction is a genre I usually avoid because of all the horrible things that happen, and this one was no exception. I wish there had been content warnings because that book is dark. Like, very dark. I think in itself it's really good, but I wish it had been marketed more clearly.
Rep: it's never told, but Hugo sounded aro/ace. 

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