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Open Water by Caleb Azumah Nelson

Open Water est le récit d’une rencontre, d’un amour qui naît et évolue entre deux artistes noirs à Londres. L’auteur emploie la deuxième personne du singulier, sans doute pour rendre cette idylle plus intime… mais, selon moi, l’effet tombe un peu à plat : les sentiments sont si peu décrits qu’on ne comprend pas vraiment pourquoi on tomberait amoureux de cette fille dont on ne sait presque rien, et qui reste assez effacée tout au long de l’histoire.

Ensemble, ils parlent d’art, d’expression, et les références culturelles sont nombreuses : Lynette Yiadom-Boakye, Walt Dickerson, Kelsey Lu…

Mais finalement, cette histoire d’amour assez creuse n’est pas réellement le cœur du roman. Ce qui domine, c’est la peur : celle qui colle à la peau du personnage principal dans un contexte de violences policières omniprésentes. La peur de sortir de chez soi et de ne jamais revenir. La douleur de voir les siens traités injustement. L’impression d’être regardé, mais jamais vraiment vu.

« On essaie tous de vivre, de respirer, et on se retrouve entravés par ce qui nous échappe. On a l’impression qu’on ne nous voit pas. On a l’impression qu’on ne nous entend pas. On a l’impression qu’on nous a collé la mauvaise étiquette. Nous qui faisons du bruit car nous sommes en colère, nous qui sommes douteux, audacieux. Nous qui sommes noirs. »

Le style est d’une grande poésie, bien que désarçonnant au départ. Il faut s’en imprégner, se laisse apprivoiser peu à peu pour saisir l’essence du texte : le cri de cœurs en souffrance et en colère.