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marionmrg 's review for:
Changer : méthode
by Édouard Louis
C’est un livre qui me parle. Comme avec Eddy Bellegeulle cette fuite vers plus vers toujours plus ça me remue
Citations :
"Je ne savais pas encore que l'humiliation allait me contraindre à être libre"
"La vérité c'est que le théâtre a été étonnamment facile pour moi. Je crois que c'est parce que je savais jouer un rôle. J'avais appris à le faire malgré moi depuis ma naissance, j'avais joué des rôles pour essayer de cacher qui j'étais, pour me protéger. J'avais essayé depuis ma naissance de cacher mon désir pour les autres garçons, je m'étais acharné à être plus masculin, à correspondre aux images les plus caricaturales de la masculinité, apprendre les noms des joueurs de football par coeur, aller voir des bières dans l'arrêt de bus du village le soir avec d'autres garçons, jusqu'au milieu de la nuit, prétendre m'intéresser aux filles, j'avais fait tout ça pour que les coups et les insultent cessent à l'école, pour atténuer le plus possible la présence de l'insulte dans ma vie."
"J'ai compris que le lycée symbolisait le début de notre éloignement, sans retour possible"
"Surtout ej me suis rendu compte que je ne ressemblais pas aux autres au lycée. Ils n'avaient pas grandi dans le même monde que mnous et à travers eux j'ai découvert, non par mon appartenance de classe, puisque au fond j'en avais toujours été conscient, mais plutôt c que cette appartenance signifiait réellement, concrètement. Ils parlaient de théâtre, de cinéma qu'ils avaient faits pendant les vacances. je n'avais voyagé à l'étranger, je n'étais jamais allé au théâtre ou au cinéma, personne autour de nous n'allait au cinéma à part aux projections qui étaient organisées trois fois par an dans la salle des fêtes communales (...)" "parce qu'il m'a fallu arriver au lycée pour vraiment voir mon enfance"
"J'ai voulu avoir sa vie et participer à cet univers que je découvrais à travers elle, non par parce que j'étais plus sensible à l'art ou plus intelligent que les autres, non parce que j'étais plus destiné que qui que ce soit d'autre à cette vie-là, mais parce que j'apercevais une existence dans laquelle j'aurais pu avoir une place"
"Ce que j'avais constaté en arrivant au lycée s'est confirmé : je n'avais pas eu une enfance mais une enfance de classe. Tous mes goûts, toutes mes pratiques, ce que je faisais, ce que je disais, mes opinions, tout était marqué par le passé"
"Je me suis attaché à un nouveau mode de vie, aux codes d'une nouvelle classe sociale et à tout ce qui étais associé à cette classe, l'art, la littérature, le cinéma, parce que tout ça me permettait de me venger de mon enfance, de me donner un pouvoir sur toi, sur mon passé, sur la pauvreté, et sur l'Insulte, et qu'en imitant cette vie j'accédais à un monde qui t'avait toujours intimidé et que tu avais toujours, implicitement, reconnu comme supérieur (est ce que tu n'étais pas intimidé quand tu entendant le médecin du village ou l'instituteur et leur beau langage ?). Je n'avais jamais rencontré quelqu'un d'aussi différent de nous et c'est peut être ça que j'ai reconnu en Elena, dès la scène de la tour escalade, je veux dire la possibilité d'une fuite totale et absolue"
"Le théâtre, la littérature, le cinéma, j'avais le pressentiment qu'ils seraient les outils qui me mèneraient à une nouvelle vie"
"Je me plaignais du fait que ma famille ne comprenait pas ce que je devenais, que vous ne pouviez pas comprendre parce que personne dans cette famille n'avait étudié et vécu ce que je vivais, mais ce n'était pas vrai, mes lamentations étaient fausses, en moi j'étais flatté par cette incompréhension cette distance"
"Malgré tout je sais que vous étiez fier aussi, toi et ma mère, fière d'avoir un fils qui s'en sortait, qui faisait des études, qui était presque le seul garçon du village dans cette situation, fiers d'avoir un fils qui en fin de compte était un candidat à la bourgeoisie"
"Certains se rendaient compte de cette transformation au lycée, comme Etienne, un nouvel ami. Il me disait Mais pourquoi tu parles avec cet accent de bourgeois ridicule maintenant ? - alors que lui avait cet accent, comme si l'avoir acquis par sa famille était légitime mais que l'avoir acquis par choix et par l'apprentissage était illégitime et condamné au ridicule"
"Je veux être clair, pour moi l'enjeu était celui du changement et de la libération, pas celui des libres ou de la vocation littéraire"
Citations :
"Je ne savais pas encore que l'humiliation allait me contraindre à être libre"
"La vérité c'est que le théâtre a été étonnamment facile pour moi. Je crois que c'est parce que je savais jouer un rôle. J'avais appris à le faire malgré moi depuis ma naissance, j'avais joué des rôles pour essayer de cacher qui j'étais, pour me protéger. J'avais essayé depuis ma naissance de cacher mon désir pour les autres garçons, je m'étais acharné à être plus masculin, à correspondre aux images les plus caricaturales de la masculinité, apprendre les noms des joueurs de football par coeur, aller voir des bières dans l'arrêt de bus du village le soir avec d'autres garçons, jusqu'au milieu de la nuit, prétendre m'intéresser aux filles, j'avais fait tout ça pour que les coups et les insultent cessent à l'école, pour atténuer le plus possible la présence de l'insulte dans ma vie."
"J'ai compris que le lycée symbolisait le début de notre éloignement, sans retour possible"
"Surtout ej me suis rendu compte que je ne ressemblais pas aux autres au lycée. Ils n'avaient pas grandi dans le même monde que mnous et à travers eux j'ai découvert, non par mon appartenance de classe, puisque au fond j'en avais toujours été conscient, mais plutôt c que cette appartenance signifiait réellement, concrètement. Ils parlaient de théâtre, de cinéma qu'ils avaient faits pendant les vacances. je n'avais voyagé à l'étranger, je n'étais jamais allé au théâtre ou au cinéma, personne autour de nous n'allait au cinéma à part aux projections qui étaient organisées trois fois par an dans la salle des fêtes communales (...)" "parce qu'il m'a fallu arriver au lycée pour vraiment voir mon enfance"
"J'ai voulu avoir sa vie et participer à cet univers que je découvrais à travers elle, non par parce que j'étais plus sensible à l'art ou plus intelligent que les autres, non parce que j'étais plus destiné que qui que ce soit d'autre à cette vie-là, mais parce que j'apercevais une existence dans laquelle j'aurais pu avoir une place"
"Ce que j'avais constaté en arrivant au lycée s'est confirmé : je n'avais pas eu une enfance mais une enfance de classe. Tous mes goûts, toutes mes pratiques, ce que je faisais, ce que je disais, mes opinions, tout était marqué par le passé"
"Je me suis attaché à un nouveau mode de vie, aux codes d'une nouvelle classe sociale et à tout ce qui étais associé à cette classe, l'art, la littérature, le cinéma, parce que tout ça me permettait de me venger de mon enfance, de me donner un pouvoir sur toi, sur mon passé, sur la pauvreté, et sur l'Insulte, et qu'en imitant cette vie j'accédais à un monde qui t'avait toujours intimidé et que tu avais toujours, implicitement, reconnu comme supérieur (est ce que tu n'étais pas intimidé quand tu entendant le médecin du village ou l'instituteur et leur beau langage ?). Je n'avais jamais rencontré quelqu'un d'aussi différent de nous et c'est peut être ça que j'ai reconnu en Elena, dès la scène de la tour escalade, je veux dire la possibilité d'une fuite totale et absolue"
"Le théâtre, la littérature, le cinéma, j'avais le pressentiment qu'ils seraient les outils qui me mèneraient à une nouvelle vie"
"Je me plaignais du fait que ma famille ne comprenait pas ce que je devenais, que vous ne pouviez pas comprendre parce que personne dans cette famille n'avait étudié et vécu ce que je vivais, mais ce n'était pas vrai, mes lamentations étaient fausses, en moi j'étais flatté par cette incompréhension cette distance"
"Malgré tout je sais que vous étiez fier aussi, toi et ma mère, fière d'avoir un fils qui s'en sortait, qui faisait des études, qui était presque le seul garçon du village dans cette situation, fiers d'avoir un fils qui en fin de compte était un candidat à la bourgeoisie"
"Certains se rendaient compte de cette transformation au lycée, comme Etienne, un nouvel ami. Il me disait Mais pourquoi tu parles avec cet accent de bourgeois ridicule maintenant ? - alors que lui avait cet accent, comme si l'avoir acquis par sa famille était légitime mais que l'avoir acquis par choix et par l'apprentissage était illégitime et condamné au ridicule"
"Je veux être clair, pour moi l'enjeu était celui du changement et de la libération, pas celui des libres ou de la vocation littéraire"