A review by lessidisa
Le sorgho rouge by Ya Ding

4.0

Première partie sympa sans plus, une famille doit partir vivre dans un village pour y développer l'esprit communiste, l'amour du Parti de la population, et en profite pour les sortir de la misère alimentaire en développant des techniques agraires. On suit le garçon de 10 ans. C'était peu engageant et je me serais bien passer de la scène d'égorgement de cochon et celle où on annonce à la fiancée qu'elle va devenir une véritable esclave de sa belle-famille, et autres joyeusetés.

J'ai adoré la deuxième partie où la Révolution Culturelle prend le dessus de la vie des villageois, une véritable calamité, tout dégénère, et les parents du garçon, instruits comme ils sont, sont balayés. Toujours la même rengaine gneugneugneu propriétaire foncier, gneugneugneu capitaliste, qu'on retrouve dans tous les livres qui parlent de cette période 👌 un beau chamboulement qui apporte de la saveur au livre.

Pas mal l'auteur Ya Ding, apparemment il traduisait des livres français en Chine, puis il est venu vivre en France et a écrit ce livre en français, puis il a acheté un château a Illiers-Combray et en a fait un musée dédié à Proust. Regardez ce qu'on lit dans un article sur internet :

"Pour les amateurs de Marcel Proust, Illiers-Combray tient une place à part. C’est dans ce village d’Eure-et-Loir qu’est né A La Recherche du temps perdu, révolution culturelle majeure qui a ouvert une nouvelle page de la littérature moderne." 😂


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« Liang n'a que neuf ans et demi. Ce n'est pas lui qui décide. Il ne peut qu'obéir, il appartient à la famille comme un objet, comme la malle en bois rouge que son père a hissée derrière la charrette. C'est bien ainsi, quand les parents ont décidé, les enfants n'ont qu'à suivre. »

« " Liang, il faut dormir ! "
Liang soupir. Pourquoi faut-il que sa mère intervienne toujours au moment le plus intéressant ? Devant son père elle ne dit jamais rien, sinon pour approuver. Mais devant les enfants, c'est autre chose : jamais un plaisir innocent, des réprimandes ... Tu dois dormir, parce qu'il fait nuit, parce que demain ce sera la classe, parce que demain il fera jour, parce que, parce que ... mille raisons, mais mes raisons à moi, mille raisons aussi, plus d'un millier, en vérité, les considère-t-on ? »

« Renonçant à la vie et oubliant la mort, faire la Révolution ! »

« Grimpant la montagne de couteaux, traversant la mer de feu, suivre les traces du président Mao ! »

« La Révolution n'est pas une invitation à dîner, ni une broderie de soie, mais une violence, la violence d'une classe pour en renverser une autre... »