A review by cametsesblablas
Aoba-kun's Confessions, Volume 1 by Ema Tōyama

2.0

Si beaucoup connaissent Ema Toyama pour son fameux Love Mission, ce dernier a toujours été loin de m’intéresser. La mangaka s’est lancée avec Our Little Secrets sur une histoire centrée sur l’écoute qui déjà me correspondait bien plus. J’ai alors profité de son licenciement en France pour me faire une idée sur le genre d’histoire que cette dernière pouvait nous livrer.

Si ce premier tome suit le principe du fameux tome introductif qui laisse beaucoup d’attentes pour la suite, il a au moins le mérite de se démarquer avec une histoire rendue plus attrayante par un thème centré sur l’écoute. En effet, l’héroïne, nommée Mayo, particulièrement timide et discrète, décroche un petit boulot dans une maison d’écoute et doit de ce fait rencontrer en personne des gens et écouter leur problème, sans forcément avoir son mot à dire. Le fait qu’Aoba soit son premier client la surprend car il est en réalité le seul à qui elle a été capable de parler de ses problèmes alors qu’elle n’était qu’au collège. D’entrée de jeu, on nous montre d’ailleurs que ce dernier rend inconsciemment toutes les filles folles au lycée. En opposition à la fille naïve qu’est Mayo, il est assez froid et distant même s’il laisse l’espace d’un instant entrevoir une partie plus accessible de lui-même par moment, sans doute ce qui va encore plus attirer la jeune fille vers lui. Il n’en dévoile finalement que très peu pour le moment, que ce soit aux personnages comme au lecteur, ce qui me laisse assez de marbre quant à son cas. L’héroïne n’arrange pas la chose puisque la mangaka use d’un élément trop utilisé et peu crédible, ce qui est d’autant plus frustrant plus le lecteur, soit le fait qu’un déguisement misérable – une robe noire et des lunettes sérieux ? – permettent à Mayo de ne pas se faire reconnaître par Aoba. Assez peu crédible non ?

Si les personnages ne m’ont donc pas vraiment convaincus pour ce début, je dois dire que l’histoire non plus, bien qu’elle se veuille novatrice, du moins en apparence. En effet, le concept est assez mal exploité puisque l’élément intéressant, à savoir le petit boulot de Mayo, n’est en réalité qu’un prétexte pour qu’elle puisse tisser des liens avec le personnage masculin et non un élément majeur en soi, alors qu’il aurait pu être bien mieux travaillé. Le fait qu’elle s’immisce aussi facilement dans la vie d’Aoba rend la chose d’autant moins crédible. Je n’ai d’ailleurs pas compris l’intérêt du principe de payer pour être écouté sans pour autant avoir de retour sérieux, chose qu’Aoba critique lui-même lors de sa première visite, le système choisi étant dans un sens une pseudo-arnaque.

Cette introduction à Our Little Secrets s’est donc avéré plutôt niaise et banale à mon sens. Heureusement, les dessins rattrapent tout de même la donne avec quelque chose de très doux et facile à suivre. Ce début en demi-teinte me laisse donc mitigée et ne me donne pas particulièrement l’envie de poursuivre.