A review by mariebrunelm
La Séquence Aardtman by Saul Pandelakis

emotional hopeful reflective slow-paced
  • Plot- or character-driven? Character
  • Strong character development? Yes
  • Loveable characters? Yes
  • Diverse cast of characters? Yes
  • Flaws of characters a main focus? Yes

4.75

Roz, en 2111, est ingénieur sur un vaisseau parti explorer l’univers à la recherche de planètes à terraformer. L’équipage est constitué essentiellement d’humains, mais aussi d’un bot, et est chapeauté par une IA, Alexandre. Asha, en 2131, est une bot particulièrement intéressée par l’individualité des bots et leur expérience, notamment le rapport à leur corps. Ces deux personnages naviguent dans un monde loin d’être utopique, mais dans lequel ils s’efforcent de considérer l’autre avec le respect qu’iel mérite. Dans les vingt ans qui les ont séparés, la société a continué de se scléroser, sans que la présence des bots y soit pour grand chose. Les humains n’ont besoin de personne pour perpétuer des systèmes d’oppression. Roz et Asha, chacun.e dans son époque, invite à réfléchir à ce que c’est que d’être vivant et d’avoir un corps.
Le roman de Saul Pandelakis m’intriguait tout autant qu’il m’intimidait. Avec ses 600 pages de SF bien tassées et sa portée philosophique, je craignais de m’attaquer à un texte trop exigeant pour moi. C’est en fait tout le contraire qui s’est révélé, car l’auteur revient toujours à l’expérience du corps qui est parfaitement universelle, quel que soit ce corps. Ce roman en est à la fois une célébration et une expérience de sa diversité. Ce sont de multiples corps qui sont mis en scène à travers les pages : des corps humains, bots, valides, handicapés, gros, noirs, cis, trans, etc. On suit principalement les points de vue de Roz et d’Asha, mais ceux-ci sont entrecoupés d’interludes où l’on suit des personnages annexes dont le parcours est d’une importance qui se laisse deviner parfois immédiatement, parfois plus tard, mais qui crée toujours ce sentiment si plaisant de “ah, ça vient de là / ceci est lié à cela de telle manière”.
La Séquence Aardtman incarne ce que j’aime le plus dans la SF : celle qui interroge l’expérience humaine. Oui, il est question de technologie et en particulier de lignes de code, mais il s’agit surtout d’explorer comment la technologie influe sur notre expérience du monde et nos relations interpersonnelles.
Rep : personnages principaux trans, PS asexuel, PS en fauteuil.
 

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