A review by jupiterswill
Soie by Alessandro Baricco

4.0

Bon voilà. C’est la troisième fois j’écris cette critique. Je sais pas comment utiliser mes mots, parce que Baricco peut bien me servir sur un plat tout le registre de la langue italienne, traduit en français avec la plus belle prose qui soit, il en reste qu’après l’avoir lu, j’ai l’impression d’avoir toutes les émotions du monde, et aucun mot pour les décrire.

Je sais pas trop quoi dire. Baricco a une vision de l’amour qui m’échappe, et qui ensuite me rejoint dans des endroits où je ne pense pas me trouver. Sur les soixante-cinq chapitres du livre, j’en ai passé soixante-trois à être inconfortable avec l’histoire. À, un peu, abhorrer le personnage principal. À le trouver égoïste et lâche, à plaindre les gens qui l’aiment.

Et puis ensuite.
Enfin, ensuite.

Ensuite je sais plus.

Je n’ai toujours aucune sympathie pour le personnage principal— peut-être une certaine pitié, qui s’arrête à l’idée de vouloir son bien.

Mais je peux admirer Baricco. Baricco est l’un des meilleurs écrivains que j’ai lu dans ma vie. Il a une souplesse avec les mots; la manière qu’il raconte son histoire, qu’il introduit ses personnages, qu’il écrit, me fascine. Peu importe l’histoire qu’il raconte. Tout ce qu’il fait est subtile, et pourtant il y a une pesanteur qui existe dans chacun de ses mots. Quelque chose de tracé, de voulu, que l’on devine sans qu’on ait besoin de nous le dire noir sur blanc et pour ça, je l’admire. Je l’ai admiré tout au long de ses soixante-trois chapitres, et cette admiration n’a que grandi lorsque l’histoire a conclu au soixante-cinquième.

Mais lire, lire l’idéologie de l’amour dans Soie, la lire dans le point de vue du personnage m’a tellement rendu triste.

Peut-être à cause de la personne que je suis, peut-être parce qu’il y a des choses que je ne comprendrais jamais (et que je suis pas sûr de vouloir comprendre), peut-être à cause de la manière dont je vois l’amour, que je l’écris, que je la vis. Enfin bref.

Baricco reste Baricco, et ses mots viennent vous cherchez, que ce soit quelque chose que vous voulez ou non.