A review by clendorie
Godblind by Anna Stephens

dark medium-paced
  • Plot- or character-driven? Plot
  • Strong character development? It's complicated
  • Loveable characters? No

2.0

Godblind était la "révélation fantasy" de Bragelonne en 2017, à une époque où chaque nouvel auteur était plus époustouflant que le précédent. Dans le cas de Godblind, la révélation a fait pshittt puisque la suite n'a jamais été traduite en français.

De quoi ça parle ?
Dans un univers de fantasy, les méchants Pictes  barbares qui vénèrent les Dieux du Sang ont été repoussés dans les montagnes dont ils ne descendent que pour quelques raids meurtriers. Sous l'impulsion d'une prêtresse plus ambitieuse que les autres, les tribus s'unissent pour attaquer le royaume voisin et verser suffisamment de sang pour pouvoir libérer leurs dieux, exilés loin derrière le voile.

Ce roman est classé dans la catégorie grimdark et j'ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi. On a certes notre dose d'hémoglobine et de torture (la scène du marteau) mais la trame est manichéenne à souhait avec ses méchants sans nuance et ses protagonistes qui ont bien du mal à dépasser le stade de l'archétype. On a même une histoire d'élu(s) avec
Krys alias l'incarnation du Dieu-Renard
qui semble traité de façon très premier degré. Sauf qu'à mon sens, le grimdark ce n'est pas uniquement du torture porn et de la vulgarité mais un univers tout en nuance de gris dans lequel la solution la plus noble n'est pas toujours la plus simple ou la plus efficace. 
Mon gros souci avec le roman reste la multiplication des points de vue (une dizaine au total) qui n'aide pas à s'attacher aux personnages. Les chapitres sont trop courts (5-6 pages en moyenne) et les voix des personnages trop semblables pour parvenir à les distinguer sans se référer aux en-têtes des chapitres. Je peux prendre n'importe quel dialogue de Rilirin post-arrivée à la citadelle des loups et je défie quiconque de faire la différence avec un dialogue de Dalli ou de Tara (deux archétypes de 'la femme guerrière qui ne s'en laisse pas compter'). 
Un point sur lequel Anna Stephens est très douée, c'est la description des scènes de bataille. Les combats sont assez variés dans leur mise en scène et on ressent bien le côté chaotique d'un affrontement au corps à corps, ce qui rend le dernier tiers du livre beaucoup plus agréable. 

Au final, un premier roman très perfectible qui brille plus par ses scènes de bataille que par son histoire et ses personnages. Je ne suis pas sûre de lire la suite car, exception faite de Tara, Ashe et Sarilla
qui est probablement morte à la fin du tome 1 et était de toute façon un personnage très secondaire
, les autres personnages m'indiffèrent au plus haut point.