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A review by jenny_librarian
L'enfant mascara by Simon Boulerice
Did not finish book.
2.0
Trigger warning: violence, homophobie ("homomisia"), transphobie ("transmisia"), maltraitance
Note: Puisque j'évolue majoritairement dans la culture LGBT+ anglophone, je ne connais pas les traductions de plusieurs termes et je les utiliserai donc en anglais, avec explication entre parenthèses
DNF à 70%
Je rage. J'avais pas tant d'intérêt à lire ce livre d'après les critiques en lignes. Bien qu'il soit acclamé par tous, je n'ai pas vu une seule critique qui utilise les bons pronoms et ne "dead name" (utiliser le prénom de naissance d'une personne trans alors qu'elle en a choisi un autre) pas Leticia.
Simon Boulerice a peut-être ne belle plume, mais sa version de ce qui s'est passé en Californie est une insulte à la mémoire de Leticia. Il transforme un crime clairement transphobe en une homophobie justifiée par les actes obsessifs du personnage. Je ne connais pas tous les détails de l'acte horrible qui a été posé en 2008, mais de justifier un tel crime en exagérant le possible trouble réactionnel affectif qu'aurait eu Leticia n'est rien de moins que dégueulasse. Boulerice rend impossible de ressentir une quelconque pitié ou empathie pour Leticia, la rendant presque antipathique à cause de son obsession pour un néo-nazi (raciste, homophobe/transphobe, dessine des croix gammées dans son casier).
La façon dont l'auteur décrit la transition de Leticia est également problématique. Des passages qui pourraient sembler anodins sont en fait de grands obstacles à la cause trans. Prenons par exemple le fait que son personnage "décide" un beau jour qu'elle est une fille dans un corps, de garçon, plutôt qu'un garçon homosexuel. Cela va à l'encontre du discours d'une majorité de personnes trans qui disent toujours avoir su (ou douté) être né dans le mauvais corps ou avoir été assigné le mauvais genre à la naissance (bien que je sache que certaines personnes trans ne ressentent pas cela, le cas du personnage ici ne semble quand même pas convenir). La Leticia de Boulerice n'est pas dysphorique du tout. Je ne dis pas qu'une personne trans est absolument dysphorique, mais le discours de Boulerice sur la chose donne l'impression qu'il a suivi des mythes sur Google pour rédiger son histoire, ou qu'il n'a choisi que d'écrire un livre basé sur quelques articles de journaux.
Tout ça, bien entendu, s'ajoute au fait que les expressions québécoises dans un décor et une mentalité californienne passent plus ou moins bien. Soit on oublie qu'on est en Californie et on imagine l'histoire au Québec, soit on grince des dents à chaque expression québécoise dans un monde américain.
Je terminerai cette critique avec la note que je ne suis pas trans, mais que je passe beaucoup de temps à parler avec personnes qui s'y identifient et que la majorité des gens que je suis sur Twitter sont de la communauté LGBT+. Cela ne fait pas de moi une experte, et j'encourage des personnes trans à écrire leur propre critique (sans toutefois les encourager à lire ce livre, étant donné le sujet et la nature du drame) ou à répondre à la mienne avec leurs propres impressions.
Je sais que c'est un livre pour ados, mais je lis beaucoup de livres catégorisés "YA" et je ne suis pas certaine que j'aimerais voir un ado lire ça...
Note 2019: j’ai récemment appris que Simon Boulerice avait fait ses « recherches » en visitant illégalement l’école secondaire que Leticia fréquentait, et qu’il ne voit rien de mal à s’y être introduit sur les heures de classe, sans autorisation (et même après refus écrit de la directrice), et à avoir interviewé les élèves. Avec tout ce que j’ai vu dans ce livre, cette dernière révélation ne fait qu’ajouter à tout ce que je détestais déjà chez cet auteur.
Note: Puisque j'évolue majoritairement dans la culture LGBT+ anglophone, je ne connais pas les traductions de plusieurs termes et je les utiliserai donc en anglais, avec explication entre parenthèses
DNF à 70%
Je rage. J'avais pas tant d'intérêt à lire ce livre d'après les critiques en lignes. Bien qu'il soit acclamé par tous, je n'ai pas vu une seule critique qui utilise les bons pronoms et ne "dead name" (utiliser le prénom de naissance d'une personne trans alors qu'elle en a choisi un autre) pas Leticia.
Simon Boulerice a peut-être ne belle plume, mais sa version de ce qui s'est passé en Californie est une insulte à la mémoire de Leticia. Il transforme un crime clairement transphobe en une homophobie justifiée par les actes obsessifs du personnage. Je ne connais pas tous les détails de l'acte horrible qui a été posé en 2008, mais de justifier un tel crime en exagérant le possible trouble réactionnel affectif qu'aurait eu Leticia n'est rien de moins que dégueulasse. Boulerice rend impossible de ressentir une quelconque pitié ou empathie pour Leticia, la rendant presque antipathique à cause de son obsession pour un néo-nazi (raciste, homophobe/transphobe, dessine des croix gammées dans son casier).
La façon dont l'auteur décrit la transition de Leticia est également problématique. Des passages qui pourraient sembler anodins sont en fait de grands obstacles à la cause trans. Prenons par exemple le fait que son personnage "décide" un beau jour qu'elle est une fille dans un corps, de garçon, plutôt qu'un garçon homosexuel. Cela va à l'encontre du discours d'une majorité de personnes trans qui disent toujours avoir su (ou douté) être né dans le mauvais corps ou avoir été assigné le mauvais genre à la naissance (bien que je sache que certaines personnes trans ne ressentent pas cela, le cas du personnage ici ne semble quand même pas convenir). La Leticia de Boulerice n'est pas dysphorique du tout. Je ne dis pas qu'une personne trans est absolument dysphorique, mais le discours de Boulerice sur la chose donne l'impression qu'il a suivi des mythes sur Google pour rédiger son histoire, ou qu'il n'a choisi que d'écrire un livre basé sur quelques articles de journaux.
Tout ça, bien entendu, s'ajoute au fait que les expressions québécoises dans un décor et une mentalité californienne passent plus ou moins bien. Soit on oublie qu'on est en Californie et on imagine l'histoire au Québec, soit on grince des dents à chaque expression québécoise dans un monde américain.
Je terminerai cette critique avec la note que je ne suis pas trans, mais que je passe beaucoup de temps à parler avec personnes qui s'y identifient et que la majorité des gens que je suis sur Twitter sont de la communauté LGBT+. Cela ne fait pas de moi une experte, et j'encourage des personnes trans à écrire leur propre critique (sans toutefois les encourager à lire ce livre, étant donné le sujet et la nature du drame) ou à répondre à la mienne avec leurs propres impressions.
Je sais que c'est un livre pour ados, mais je lis beaucoup de livres catégorisés "YA" et je ne suis pas certaine que j'aimerais voir un ado lire ça...
Note 2019: j’ai récemment appris que Simon Boulerice avait fait ses « recherches » en visitant illégalement l’école secondaire que Leticia fréquentait, et qu’il ne voit rien de mal à s’y être introduit sur les heures de classe, sans autorisation (et même après refus écrit de la directrice), et à avoir interviewé les élèves. Avec tout ce que j’ai vu dans ce livre, cette dernière révélation ne fait qu’ajouter à tout ce que je détestais déjà chez cet auteur.