Take a photo of a barcode or cover
vincentriquier 's review for:
L'infinie Comédie
by David Foster Wallace
L’Infinie Comédie de David Foster Wallace est l’oeuvre la plus titanesque et vaste que j’ai pu lire jusqu’à présent. Bien honnêtement, c’est difficile de savoir où commencer à la décortiquer à sa juste valeur.
DFW a imaginé un monde alternatif (ou futur?) dans lequel le Canada, les États-Unis et le Mexique font parti d’une seule entité politique (O.N.A.N) qui a été créé par un président d’extrême droite avide d’hygiène personnelle et d’hygiène « nationale ». Pour purifier le territoire étasunien, le chef d’État Johnny Gentle a aménagé le nord de l’O.N.A.N dont les provinces canadiennes de l’est comme le Québec afin que celles-ci servent de gigantesques dépotoirs toxiques menant à des problèmes de santé chez les populations locales (ie: troisième oeil qui pousse au centre du front ou un crâne particulièrement mou). C’est dans ce contexte que des groupes terroristes québécois, dont les Assassins en Fauteuil Roulant, tentent de mettre la main sur une arme puissante qui déstabiliserait les É-U: l’Infinie Comédie, un film si divertissant et addictif qu’il ferait perdre en quiconque le visionnant le goût de vivre en faveur d’une sédentarité quasi-suicidaire. Le réalisateur de la cartouche, James Incandenza s’est suicidé quelques années avant les événements du livre. Il est le père d’Orin, Hal et Mario, trois protagonistes de l’histoire. La quête des terroristes mènera inévitablement vers ceux-ci dans l’espoir de mettre la main sur la cartouche de divertissement.
Voici le synopsis très vaguement détaillé qui m’a titillé avant de m’embarquer dans l’Infinie Comédie. En réalité, l’intrigue est vachement plus complexe et s’éparpille dans plusieurs temporalités et points de vus différents qui nous mène à nous demander « où est-ce qu’on s’en va au juste? ». L’auteur rajoute encore plus de confusion avec son calendrier sponsorisé, calendrier qui, depuis la création de l’O.N.A.N, ne suit pas le cadre judéo-chrétien du calendrier grégorien mais suit plutôt les demandes des compagnies qui souhaitent renommer une année par le nom d’un de leur produit pour en faire de la publicité (ex: Année de la mini savonnette Dove). Je crois que l’idée derrière ce remplacement d’une continuité (dans ce cas chrétienne) vers un calendrier presque aléatoire et sans réel fondement dans la réalité quotidienne rajoute un angle à l’analyse de David F. Wallace qui, dans ses entrevues, évoquait souvent que le « sens » de la vie était primordial. Je dirais que c’est vers la trois centième page qu’on commence à en avoir une petite idée. DFW divague pendant plusieurs pages sur des personnages plus ou moins importants et sur des situations loufoques (ie:au début, un personnage non nommé attend une livraison de cannabis chez lui et son monologue personnel est étendu sur une dizaine de longues pages). Cela donne l’impression, entre autre, que le livre était une sorte d’exutoire pour un auteur lui-même piégé dans une addiction quelconque.
Il est clair que l’addiction est un thème très important dans cette oeuvre. Dans un monde où chacun cherche son chemin (peu différent du nôtre, au fond), plusieurs échouent et se heurtent à des problèmes de drogue pour combler le vide. C’est le cas de Hal, par exemple, qui est confronté à un plateau dans son ascension en tant que prodige du tennis et souffre d’un manque de cannabis lorsqu’il se rend compte qu’il n’aime peut-être plus le tennis, finalement. Don Gately est un autre exemple d’un cas où un mange cruel de « sens » l’a mené dans un trou d’addiction. Lorsqu’il perd l’accès à sa seule passion, le football en raison de ses mauvaises notes scolaires,celui-ci s’engouffre dans une consommation exponentielle de drogues qui le mène finalement à intégrer la maison de désintoxication d’Ennet House où il retrouve (peut-être) un « sens » à son existence.
On ne ment vraiment pas lorsqu’on affirme que ce livre est difficile. En plus des divagations de l’auteur, des nombreux personnages que le lecteur croit être importants compte tenu de leurs descriptions en longueur, des changements de points de vu en plein paragraphe (ex: on passe de l’intrigue à l’ETA à l’intrigue de Don Gately dans le même paragraphe), des retours en arrière et des retours en avant excessifs qui font perdre le fil de l’histoire (encore une fois une analyse sur la perte du « sens », qui sait?), et j’en passe. Il est toutefois clair que l’auteur était d’une créativité et d’une intelligence sans limite et avait une plume vachement brillante. L’écriture dégage une sorte d’humour pince-sans-rire (humour dans un contexte sordide ou triste) qui ne laissera personne indifférent. Les thèmes qu’il aborde comme la cinématographie, la politique américaine, le contraste entre la pensée étasunienne (individualisme) et les croyances des personnages québécois qui la réfutent pour la collectivité des individus, la psychologie derrière l’addiction, et plusieurs autres agrémentent la lecture.
Je recommande la lecture à ceux qui ont le culot de le commencer et de ne pas relâcher la lecture sans quoi il serait possible que des morceaux vous échappent.
DFW a imaginé un monde alternatif (ou futur?) dans lequel le Canada, les États-Unis et le Mexique font parti d’une seule entité politique (O.N.A.N) qui a été créé par un président d’extrême droite avide d’hygiène personnelle et d’hygiène « nationale ». Pour purifier le territoire étasunien, le chef d’État Johnny Gentle a aménagé le nord de l’O.N.A.N dont les provinces canadiennes de l’est comme le Québec afin que celles-ci servent de gigantesques dépotoirs toxiques menant à des problèmes de santé chez les populations locales (ie: troisième oeil qui pousse au centre du front ou un crâne particulièrement mou). C’est dans ce contexte que des groupes terroristes québécois, dont les Assassins en Fauteuil Roulant, tentent de mettre la main sur une arme puissante qui déstabiliserait les É-U: l’Infinie Comédie, un film si divertissant et addictif qu’il ferait perdre en quiconque le visionnant le goût de vivre en faveur d’une sédentarité quasi-suicidaire. Le réalisateur de la cartouche, James Incandenza s’est suicidé quelques années avant les événements du livre. Il est le père d’Orin, Hal et Mario, trois protagonistes de l’histoire. La quête des terroristes mènera inévitablement vers ceux-ci dans l’espoir de mettre la main sur la cartouche de divertissement.
Voici le synopsis très vaguement détaillé qui m’a titillé avant de m’embarquer dans l’Infinie Comédie. En réalité, l’intrigue est vachement plus complexe et s’éparpille dans plusieurs temporalités et points de vus différents qui nous mène à nous demander « où est-ce qu’on s’en va au juste? ». L’auteur rajoute encore plus de confusion avec son calendrier sponsorisé, calendrier qui, depuis la création de l’O.N.A.N, ne suit pas le cadre judéo-chrétien du calendrier grégorien mais suit plutôt les demandes des compagnies qui souhaitent renommer une année par le nom d’un de leur produit pour en faire de la publicité (ex: Année de la mini savonnette Dove). Je crois que l’idée derrière ce remplacement d’une continuité (dans ce cas chrétienne) vers un calendrier presque aléatoire et sans réel fondement dans la réalité quotidienne rajoute un angle à l’analyse de David F. Wallace qui, dans ses entrevues, évoquait souvent que le « sens » de la vie était primordial. Je dirais que c’est vers la trois centième page qu’on commence à en avoir une petite idée. DFW divague pendant plusieurs pages sur des personnages plus ou moins importants et sur des situations loufoques (ie:au début, un personnage non nommé attend une livraison de cannabis chez lui et son monologue personnel est étendu sur une dizaine de longues pages). Cela donne l’impression, entre autre, que le livre était une sorte d’exutoire pour un auteur lui-même piégé dans une addiction quelconque.
Il est clair que l’addiction est un thème très important dans cette oeuvre. Dans un monde où chacun cherche son chemin (peu différent du nôtre, au fond), plusieurs échouent et se heurtent à des problèmes de drogue pour combler le vide. C’est le cas de Hal, par exemple, qui est confronté à un plateau dans son ascension en tant que prodige du tennis et souffre d’un manque de cannabis lorsqu’il se rend compte qu’il n’aime peut-être plus le tennis, finalement. Don Gately est un autre exemple d’un cas où un mange cruel de « sens » l’a mené dans un trou d’addiction. Lorsqu’il perd l’accès à sa seule passion, le football en raison de ses mauvaises notes scolaires,celui-ci s’engouffre dans une consommation exponentielle de drogues qui le mène finalement à intégrer la maison de désintoxication d’Ennet House où il retrouve (peut-être) un « sens » à son existence.
On ne ment vraiment pas lorsqu’on affirme que ce livre est difficile. En plus des divagations de l’auteur, des nombreux personnages que le lecteur croit être importants compte tenu de leurs descriptions en longueur, des changements de points de vu en plein paragraphe (ex: on passe de l’intrigue à l’ETA à l’intrigue de Don Gately dans le même paragraphe), des retours en arrière et des retours en avant excessifs qui font perdre le fil de l’histoire (encore une fois une analyse sur la perte du « sens », qui sait?), et j’en passe. Il est toutefois clair que l’auteur était d’une créativité et d’une intelligence sans limite et avait une plume vachement brillante. L’écriture dégage une sorte d’humour pince-sans-rire (humour dans un contexte sordide ou triste) qui ne laissera personne indifférent. Les thèmes qu’il aborde comme la cinématographie, la politique américaine, le contraste entre la pensée étasunienne (individualisme) et les croyances des personnages québécois qui la réfutent pour la collectivité des individus, la psychologie derrière l’addiction, et plusieurs autres agrémentent la lecture.
Je recommande la lecture à ceux qui ont le culot de le commencer et de ne pas relâcher la lecture sans quoi il serait possible que des morceaux vous échappent.