A review by lessidisa
La Dame en blanc by Wilkie Collins

4.5

Je m'attaque à une review qui j'en ai peur ne sera pas facile à mettre en œuvre tant il y a à dire. Mais en tout cas j'ai trouvé la solution à mon problème de vivre sans smartphone : j'avais en réserve depuis un ou deux ans un porte document inutile car en A5 au lieu de A4 ; il a maintenant trouvé son utilité, il me sert à prendre mes notes quand je lis. C'est parfait.

Étant donné que c'est un livre phénoménal dans lequel tu te prends des coups au cœur, j'aurais mis 5/5 sans les interventions du narrateur principal Mr Hartright (🤡); qui m'ont moins plu, Hartright cet espèce de Sherlock Holmes (aucune idée j'ai jamais lu Sherlock Holmes). Environ 70% du récit est raconté par d'autres narrateurices qui ont emporté ma faveur. Tant que je lisais leurs intervenions je pensais être tombée sur un nouveau grand auteur, comme j'ai découvert l'année dernière Mahfouz et Kadaré. En tout cas c'est assez extraordinaire que TOUS les mystères soient résolus à la fin du livres, moi qui suis habituée à la série Lost qui est trop perché pour pouvoir trouver des explications à la fin, ou à des livres qui ne résolvent pas leurs mystères. Je comparais ce roman à Bleak House qui est assez similaire, en me disant que La Dame en blanc est plus simple, au moins on sait quelles sont les deux intrigues principales, mais le roman devenant de plus en plus complexe au fur et à mesure, à la fin il y a quand même trop d'intrigues ! Voyez, vous finissez Bleak House, vous ne savez plus de quoi ça parlait, eh bien en finissant la Dame en blanc ça m'a fait un trop plein de résolutions de mystères dont je me fichais pas mal à ce stade.


Pendant la première moitié du roman j'ai été complètement bernée 0/10 pour cerner les gens. Par contre il y a deux phénomènes que je trouve bancals dans ce roman : il y a notamment certains personnages qui dans la réalité auraient fait plus, puisqu'ils incarnent le bon sens et l'énergie, mais pour les besoins du livre ils sont restés comme pieds et poings liés pour que l'intrigue puisse se poursuivre et que le livre ne s'arrête pas prématurément. Ça se voit quand on lit que ces détails-là ne collent pas. L'autre phénomène qui n'a ni queue ni tête est que les femmes sont parfaitement impuissantes dans ce livre (faudrait voir à pas exagérer quand même), et ces deux défauts ont fait que même si ce livre est excellent (j'allais mettre 5/5), il n'est pas immersif comme Ma cousine Rachel par exemple, où jusqu'au bout JE VOULAIS SAVOIR ! la vérité. Ma cousine Rachel est un livre brillant et sans défaut. Certainement Daphné du Maurier a lu La Dame en blanc et s'est dit qu'on pouvait faire mieux que ça, avec des personnages cohérents d'un bout à l'autre.

Un livre et des personnages époustouflants ! Il est vrai que comme le souligne régulièrement l'un d'eux, Marian est superbe ! De très belle facture dans cette édition Phébus libretto malgré la couverture moche. 


« Ces sentiments, enfin, me dictent ces lignes, reconnaissantes, compatissantes, paternelles. Je referme maintenant ce journal. Mon sens de la propriété m'incite à le replacer (par l'intermédiaire de ma femme) à sa place, sur la table de son auteur. Les événement m'en éloignent. Les circonstances m'obligent à me tourner vers de plus importantes questions. De vastes succès ouvrent leurs perspectives devant mes yeux. J'avance vers mon destin avec une sérénité qui m'effraie moi-même, non sans avoir d'abord déposé l'hommage de mon respect et de mon admiration aux pieds de Miss Halcombe. Je lui adresse toutes mes condoléances pour l'échec inévitable de tous les plans qu'elle a formés pour le bien de sa sœur. »


« Nous trouvâmes le jardinier à sa besogne habituelle. Aucune de nos nombreuses questions ne parvint à le faire sortir de sa stupidité. »

« Quand la nouvelle ville fut construite et que tout ce que le voisinage comptait de respectable partit s'y installer, elle déménagea elle aussi, comme si elle avait décidé de continuer à scandaliser le monde jusqu'au bout. »

« Si ce que je vous confie ici parvient un jour à d'autres oreilles, aussi certainement que nous sommes assis l'un en face de l'autre, je suis un homme mort. »

« Après ce que nous avons souffert, dit-elle, il ne peut y avoir d'autre séparation entre nous que l'ultime séparation. »