A review by lessidisa
Les derniers rois mages by Maryse Condé

medium-paced

4.25

Je partais encore sur une lecture corvée mais finalement j'ai adoré ! Dans ce livre nous est racontée par le petit-fils Spéro l'histoire d'une famille éclatée, sur plusieurs générations. Il y a le grand-père, un roi d'un royaume africain déporté en Martinique par les français, et plus tard Spéro, né en Guadeloupe, qui épouse Debbie, une états-unienne, et part vivre aux USA à Charleston. Entre les deux il y a tout un monde. Le couple Spéro-Debbie est mal assorti puisque Debbie, une bourgeoise, est habitée par la lutte anti-raciste et la reconnaissance des Noirs dans la société, tandis que Spéro, un espèce de loser, vit comme tout un chacun sans se poser de question. Le débat est ouvert quant à savoir lequel de ces deux modes de vie est le plus épanouissant. Le début est peu compréhensible car l'autrice mentionne tous les lieux et tous les personnages alors qu'on ne sait pas encore qui est qui, mais les choses s'arrangent ensuite. De nombreuses figures historique, de la lutte anti-racistes ou non, sont mentionnées. (Martin Luther King, Malcolm X, Jacques Roumain, James Baldwin, Frida Kahlo, Lena Horne, Toussaint Louverture, Aragon)

« Depuis deux ou trois ans, il vivait avec Jeff, simple serveur au Good Old Days, un des meilleurs restaurants du cœur touristique de Charleston, comme si les amours entre hommes ne connaissaient pas ces divisions en classes sociales qui causent tant de malheur aux autres. »

« Debbie était très fière des cheveux de son enfant, longs, fournis, plutôt frisés que crépus. Pendant des années, elle avait martyrisé Anita à les laver, graisser, peigner, natter en semaine, boucler le dimanche à grands coups de Babyliss. Elle les avait ornés de rubans, de nœuds, de barrettes qu'elle assortissait soigneusement à ses vêtements. »

« Le bon Dieu était un très mauvais metteur en scène. Dans le théâtre de la vie, aux femme il avait distribué la force, le courage, l’ambition. Aux hommes il n’avait donné que le besoin éperdu d’être entouré d’amour comme un fœtus dans le ventre de sa mère. L’équipage était mal assorti en vérité ! Pas étonnant s’il ne tenait pas la route ! »