A review by yuuji
Le joueur by Fyodor Dostoevsky

3.0

Dostoïevski nous plonge ici dans un monde de tension et de frénésie où l’addiction au jeu devient une métaphore de la folie humaine. Inspiré de sa propre expérience avec le jeu, le roman nous entraîne dans la spirale infernale d’Alexis Ivanovitch, un homme tiraillé entre l’amour, l’orgueil et l’ivresse du hasard.

Le récit est nerveux, haletant, presque fiévreux. On sent l’urgence dans chaque ligne, cette fièvre qui pousse les personnages à tout risquer, à se laisser happer par le vertige du gain et de la perte. L’écriture, toujours aussi incisive, capte parfaitement la psychologie des joueurs, leurs espoirs insensés, leur chute inexorable.

Pourtant, malgré cette intensité, c’est celui que j’aime le moins de Dostoïevski. L’histoire, bien que percutante, manque de l’ampleur et de la profondeur de ses autres œuvres. Le drame est là, mais l’attachement aux personnages est plus faible, et le roman semble parfois avancer à toute vitesse sans vraiment s’attarder sur ce qui fait la force des plus grandes œuvres de l’auteur : cette plongée vertigineuse dans l’âme humaine.

Cela reste un excellent roman, porté par un réalisme saisissant et une tension constante, mais il lui manque cette étincelle qui fait de Crime et Châtiment ou Les Frères Karamazov des chefs-d’œuvre absolus.