A review by emmanuellef
Le Prieuré de l'Oranger by Samantha Shannon

adventurous inspiring mysterious slow-paced

• Plot- or character-driven? A mix
• Strong character development? Yes
• Loveable characters? Yes
• Diverse cast of characters? Yes
• Flaws of characters a main focus? No

4.5

Quelle jolie découverte !

J’ai connu Samantha Shannon avec The Bone Season. En m’attaquant au Prieuré de l’Oranger, je ne savais pas trop où l’autrice m’emmènerait. J'ai été surprise, agréablement, malgré la peur du nombre de pages et d'un univers décrit complexe. 

Première bonne surprise : ce n’est pas si complexe qu’on le dit ! Certes, il faut s’y plonger entièrement et parvenir à être bien concentré, mais la plume très actuelle de Samantha Shannon permet à un monde de se dresser devant nos yeux, brique après brique, le rendant très palpable malgré sa richesse et sa finesse. Je trouve que tout s’installe doucement, les liens sont évoqués progressivement, les croyances finement décrites, etc. Le système de magie se dresse petit à petit pour qu’on parvienne très aisément à le saisir. Bref : laissez -vous bercer, tout va bien se passer, Samantha Shannon nous tient par la main de A à Z ! Et pour autant, sa plume est très subtile. Je trouve notamment qu’elle sait à merveille nous exposer une évidence sans pour autant la nommer, je pense notamment au personnage de Loth. 

Et oui, les personnages ! Eh bien, j’ai adoré chacun des narrateurs et des personnages principaux. C’est une fantasy et pourtant, ils sont d’une vérité très contemporaine. Ils ne sont pas 100% bons ni 100% mauvais. Ils doutent, ils flanchent, ils foncent, ils tombent. Ils sont durs, farouches, sarcastiques, stratèges et manquent aussi de confiance. Qu’est-ce que j’aime cette authenticité dans les personnages pour une fantasy !  J’ai beaucoup apprécié leur maturité, ce qui permet vraiment à ce roman d’être très adulte. À l’ouest, la dureté de la reine Sabran et la franchise sans détours de la servante venue du Sud, Eadaz, mais aussi les exilés Luth et Kit que j’adore, car je trouve leur duo assez drôle. À l’est, le vieux professeur Niclays un poil grincheux et égoïste, la jeune étudiante dragonnière Tané. Entre les deux, le couple Truyde et Triam un poil immatures que j’ai moins appréciés de par un côté un peu jeune, mais qui peut s’expliquer par leur âge. Petit nota bene : j’aurais adoré en découvrir plus que le personnage d’Aleidine dont je trouve la sagesse tellement difficile et nécessaire aujourd’hui !

Malgré tout, en effet, ce n’est pas la note maximale pour moi parce que j’ai tout de même subi un peu quelques longueurs, mais il s’agit d’un point très personnel que j’interprète par un manque d’expérience en high fantasy.