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the_bookish_chimera 's review for:
Babel
by R.F. Kuang
adventurous
challenging
dark
informative
inspiring
mysterious
tense
slow-paced
Plot or Character Driven:
A mix
Strong character development:
Yes
Loveable characters:
Yes
Diverse cast of characters:
Yes
“Les langues ne sont pas seulement faites de mots. Ce sont des modes de vision du monde. Les clefs de la civilisation. Et c’est une connaissance qui mérite que l’on tue pour elle.”
J’avais envie de lire Babel depuis sa sortie en VO, mais pour une raison que j’ignore, ce livre m’intimidait et je n’avais pas encore sauté le pas. Pourtant, il n’y avait aucune raison. La langue est fluide, le livre facile à lire (même si les thèmes abordés ne le sont pas), et les pages se tournent toutes seules.
Babel est avant tout un récit politique. Vu par les yeux des colonisés, il passe de l’émerveillement de la découverte d’un pays riche à la désillusion lorsque que la maturité permet au(x) héro(s) de voir certaines réalités. L’un des sujets majeurs est l’appropriation culturelle, et j’ai beaucoup aimé ce world building autour de la magie entourant la traduction, de comment c’était le moteur de la révolution industrielle de ce monde fictif si proche du nôtre, cette métaphore permettant d’introduire avec encore plus de facilité la notion de convergence des luttes qui est l’un des autres thèmes piliers.
J’ai vraiment beaucoup aimé cette réflexion, mais aussi celle autour de la transmission systémique de la violence, comme une “épidémie” (et le fait qu’une épidémie serve justement d’excuse à un moment clef du roman –même si c’est pour moi la charnière faible de l’histoire– était à nouveau une trouvaille parfaite) déclenchant des réactions en chaîne causées au départ par l’avidité de quelques uns. Cette violence bouillonne dans tout le roman, prenant de bien nombreuses formes, de la révolution à l’arrachement d’enfants à leur foyer/pays d’origine pour en faire des armes économiques, dénués de leur identité d’origine. Car c’est tout le paradoxe dans Babel. Ces personnages ont été “assimilés” à la culture britannique, mais ils doivent aussi “vivre” leur langue d’origine pour que la magie fonctionne. La langue devient une arme, mais aussi une faiblesse, le mot déclenchant distorsions, débats et mêmes guerres, lorsque l'hégémonie, au final n’est une (dys?)utopie.
Je pense que je relirai le livre en VO par la suite, pour apprécier encore plus le travail du traducteur sur cet ouvrage, et pousser mes réactions plus loin car Babel est réellement un livre puissant, qui devrait tous nous faire réfléchir sur notre culture encore fort colonialiste.
Merci beaucoup aux éditions PAL pour l’envoi de ce SP! Je laisse cet avis volontairement.
J’avais envie de lire Babel depuis sa sortie en VO, mais pour une raison que j’ignore, ce livre m’intimidait et je n’avais pas encore sauté le pas. Pourtant, il n’y avait aucune raison. La langue est fluide, le livre facile à lire (même si les thèmes abordés ne le sont pas), et les pages se tournent toutes seules.
Babel est avant tout un récit politique. Vu par les yeux des colonisés, il passe de l’émerveillement de la découverte d’un pays riche à la désillusion lorsque que la maturité permet au(x) héro(s) de voir certaines réalités. L’un des sujets majeurs est l’appropriation culturelle, et j’ai beaucoup aimé ce world building autour de la magie entourant la traduction, de comment c’était le moteur de la révolution industrielle de ce monde fictif si proche du nôtre, cette métaphore permettant d’introduire avec encore plus de facilité la notion de convergence des luttes qui est l’un des autres thèmes piliers.
J’ai vraiment beaucoup aimé cette réflexion, mais aussi celle autour de la transmission systémique de la violence, comme une “épidémie” (et le fait qu’une épidémie serve justement d’excuse à un moment clef du roman –même si c’est pour moi la charnière faible de l’histoire– était à nouveau une trouvaille parfaite) déclenchant des réactions en chaîne causées au départ par l’avidité de quelques uns. Cette violence bouillonne dans tout le roman, prenant de bien nombreuses formes, de la révolution à l’arrachement d’enfants à leur foyer/pays d’origine pour en faire des armes économiques, dénués de leur identité d’origine. Car c’est tout le paradoxe dans Babel. Ces personnages ont été “assimilés” à la culture britannique, mais ils doivent aussi “vivre” leur langue d’origine pour que la magie fonctionne. La langue devient une arme, mais aussi une faiblesse, le mot déclenchant distorsions, débats et mêmes guerres, lorsque l'hégémonie, au final n’est une (dys?)utopie.
Je pense que je relirai le livre en VO par la suite, pour apprécier encore plus le travail du traducteur sur cet ouvrage, et pousser mes réactions plus loin car Babel est réellement un livre puissant, qui devrait tous nous faire réfléchir sur notre culture encore fort colonialiste.
Merci beaucoup aux éditions PAL pour l’envoi de ce SP! Je laisse cet avis volontairement.