A review by okenwillow
Le Projet Morgenstern by David S. Khara

5.0

Voilà c’est fait ! Nous voici avec la suite et la fin des aventures du « Géant vert », sur-homme créé par la folie des hommes. Les deux premiers tomes nous avaient distillé pas mal d’indices et de révélations sur l’origine de Morgenstern, mais le mystère restait bien entretenu et des zones d’ombres étaient encore à découvrir. Nous retrouvons donc notre héros pour une ultime mission et non des moindres, puisqu’il s’agit non seulement de préserver sa propre liberté mais la vie de ses amis Jeremy et Jacky. Lorsque ces deux derniers sont directement menacés, se sentant responsable d’eux et à l’origine de leurs déboires, Morgenstern vole à leur secours. Les personnages m’ont paru encore plus poussés dans ce volume, les relations entre eux sont fortes, une famille se créé autour de Morgenstern. Ce dernier a peu d’attache, il s’efforce de préserver une certaine solitude malgré les événements. Ses origines, sa nature, et le fait qu’il reste un spécimen très convoité l’a poussé à choisir une vie loin de toute contrainte sentimentale. Sa relation avec Eli est très particulière, car si ce dernier est en quelque sorte un fils adoptif, il est plus âgé et pris la place d’un père. Père et fils interchangeables, leur relation reste vraiment troublante et poignante. Leur attachement réciproque ne fait pas de doute, et si Eli a grandi, vieilli, est devenu père et grand-père, Eytan est resté jeune, et seul, prisonnier de sa condition. Ce dernier tome, toujours aussi rythmé par une action omniprésente et parfaitement maîtrisée, met l’accent sur les relations entre les personnages. Si leurs précédentes aventures les avaient rapprochés, leurs liens vont se consolider face à l’ennemi.

Le récit est entrecoupé de sauts dans le passé d’Eytan, juste après son évasion des laboratoires de Bleiberg. Recueilli par des résistants polonais, il n’est encore qu’un enfant malgré ses étonnantes aptitudes. Son évolution accélérée et ses compétences ne passent pas inaperçues et son passage dans la résistance ne sera qu’un préambule à ce qui l’attendra à l’âge adulte. On se prend souvent à espérer un roman complet se déroulant à cette époque. Mais qui sait ?… Le parallèle entre cette nouvelle famille et la groupe de résistants polonais est flagrante, et rajoute un peu plus d’humanité au personnage d’Eytan. La conclusion vaut son pesant de mouchoirs en papier, car l’auteur réussit à émouvoir malgré l’action et la violence omniprésentes. Mais cette trilogie n’est pas que sang et vengeance, c’est aussi l’espoir de la liberté, l’espoir que les erreurs du passé ne se reproduiront pas. Faible espoir certes, mais espoir quand même. L’auteur évoque également certains concepts scientifiques qui ne sont déjà plus des concepts, mais bien des réalités, ou pas loin. Certains peuvent faire froid dans le dos, selon l’usage que l’on en fera. Heureusement, David S.Khara ne manque pas de projets et on peut déjà se consoler en sachant que l’on reverra Eytan Morgenstern, d’une manière ou d’une autre…