A review by alexandre_rl
Le Tigre Blanc by Aravind Adiga

4.0

Gagnant du prix Booker en 2008, « Le tigre blanc » présente une Inde gangrénée, corrompue, où l’extrême pauvreté côtoie l’extrême richesse. Balram Halwai, habitant du village rural de Laxmangarh, obtient un poste de chauffeur privé pour une famille privilégiée de New Delhi et décide de commettre un geste d’une grande violence contre son employeur pour tirer son épingle du jeu et se défaire des chaînes de la pauvreté. C’est cette histoire qu’il raconte dans une série de lettres adressées au Premier ministre chinois de l’époque, Wen Jiabao, dans le but de lui donner une leçon sur l’entreprenariat indien.

Roman cynique, sombre et amoral où l’on ne s’attache à personne, « Le tigre blanc » n’en demeure pas moins une lecture captivante. Balram Halwai n’agit que pour son propre intérêt, sacrifiant sa famille sans grande difficulté, propulsé par un puissant instinct de survie et une certaine fascination pour le capitalisme sauvage, mais on continue malgré tout de tourner les pages à plein régime pour savoir quelle sera sa prochaine machination. Aravind Adiga adopte un style simple, épuré et qui va droit au but, à l’image de son anti-héros. Son point de vue sur l’Inde est tranchant, brutal. On est loin d’une publicité pour le tourisme indien. Mais malgré tout l’intérêt intellectuel que j’ai eu pour cette histoire, je l’ai terminée sans grande émotion. C’est le désavantage de n’avoir pour personnages que des archétypes et des sociopathes.