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A review by samruddhi27
La plus secrète mémoire des hommes by Mohamed Mbougar Sarr
5.0
De la puissance évocatrice des belles lettres
Un hymne magistral à l’histoire littéraire africaine et francophone
Récompensé par le jury du Goncourt, La Plus secrète mémoire des hommes est un roman éblouissant. L’accueil fait à ce roman du jeune auteur sénégalais Mohamed Mbougar Sarr est inédit, 11 pays l’ayant ainsi élu lauréat du choix Goncourt. Une citation de Roberto Bolaño donne le ton du récit et on entre tout de suite dans l’histoire de Diégane Latyr Faye, un écrivain sénégalais, qui découvre un livre mythique, Le Labyrinthe de l’inhumain, dont l’auteur a disparu sans laisser de trace. A travers l’histoire de cet auteur fictif, Sarr nous fait voyager dans le temps et sur les différents continents pour explorer les thèmes très réels comme l’appartenance, l’originalité dans la littérature, la condition écrivaine et tant d’autres.
Le roman porte l’habit du polar, avec des récits, des témoignages ainsi que des écrits de plusieurs personnages qui s’impliquent dans la quête du protagoniste, mais également il dévoile très vite l’aspect plus introspectif, voire philosophique, d’une fiction littéraire. Sarr adopte un style ironique et auto-dérisoire qui paradoxalement met en relief l’élégance de sa prose. La multiplicité des thèmes traités dans le roman nous fait ressentir l’errance à l’intérieur d’un labyrinthe où chaque tournant donne sur une aventure inattendue. Malgré l’étendue de l’histoire (dans tous les sens du terme), le récit est loin d’être aléatoire, et nous démontre que Sarr est un maître des contes. Tous les fils de l’histoire sont tissés ensemble tels la toile d’une araignée où le lecteur se trouve empêtré sans s’en rendre compte.
Son livre tenait de la cathédrale et de l’arène ; nous y entrions comme au tombeau d’un dieu et y finissions agenouillés dans notre sang versé en libation au chef-d’oeuvre. Une seule de ses pages suffisait à nous donner la certitude que nous lisions un écrivain, un hapax, un de ces astres qui n’apparaissaient qu’une fois dans le ciel d’une littérature.
On sent l’influence de littératures diverses et variées dans les contes sur la vie des personnages. La richesse des cultures africaine et occidentale que ces contes nous donnent à voir, est remarquable. Sarr puise dans ces vécus pluriculturels sur les deux continents où il a vécu pour en construire une troisième, celui de la littérature. La réception du livre est exceptionnelle, Sarr devenant lui-même une célébrité dans les milieux littéraires; la raison principale en est que tous peuvent s’identifier dans ces récits, qui sont à la fois universels et profondément personnels et intimes.
L’auteur de ce roman sublime comprend véritablement l’expérience de l’écriture, et il s’y adonne avec passion. Si vous êtes passionné de littérature et vous intéressez à la création littéraire, la lecture de cet œuvre devrait vous régaler. N’attendez plus !
Un hymne magistral à l’histoire littéraire africaine et francophone
Récompensé par le jury du Goncourt, La Plus secrète mémoire des hommes est un roman éblouissant. L’accueil fait à ce roman du jeune auteur sénégalais Mohamed Mbougar Sarr est inédit, 11 pays l’ayant ainsi élu lauréat du choix Goncourt. Une citation de Roberto Bolaño donne le ton du récit et on entre tout de suite dans l’histoire de Diégane Latyr Faye, un écrivain sénégalais, qui découvre un livre mythique, Le Labyrinthe de l’inhumain, dont l’auteur a disparu sans laisser de trace. A travers l’histoire de cet auteur fictif, Sarr nous fait voyager dans le temps et sur les différents continents pour explorer les thèmes très réels comme l’appartenance, l’originalité dans la littérature, la condition écrivaine et tant d’autres.
Le roman porte l’habit du polar, avec des récits, des témoignages ainsi que des écrits de plusieurs personnages qui s’impliquent dans la quête du protagoniste, mais également il dévoile très vite l’aspect plus introspectif, voire philosophique, d’une fiction littéraire. Sarr adopte un style ironique et auto-dérisoire qui paradoxalement met en relief l’élégance de sa prose. La multiplicité des thèmes traités dans le roman nous fait ressentir l’errance à l’intérieur d’un labyrinthe où chaque tournant donne sur une aventure inattendue. Malgré l’étendue de l’histoire (dans tous les sens du terme), le récit est loin d’être aléatoire, et nous démontre que Sarr est un maître des contes. Tous les fils de l’histoire sont tissés ensemble tels la toile d’une araignée où le lecteur se trouve empêtré sans s’en rendre compte.
Son livre tenait de la cathédrale et de l’arène ; nous y entrions comme au tombeau d’un dieu et y finissions agenouillés dans notre sang versé en libation au chef-d’oeuvre. Une seule de ses pages suffisait à nous donner la certitude que nous lisions un écrivain, un hapax, un de ces astres qui n’apparaissaient qu’une fois dans le ciel d’une littérature.
On sent l’influence de littératures diverses et variées dans les contes sur la vie des personnages. La richesse des cultures africaine et occidentale que ces contes nous donnent à voir, est remarquable. Sarr puise dans ces vécus pluriculturels sur les deux continents où il a vécu pour en construire une troisième, celui de la littérature. La réception du livre est exceptionnelle, Sarr devenant lui-même une célébrité dans les milieux littéraires; la raison principale en est que tous peuvent s’identifier dans ces récits, qui sont à la fois universels et profondément personnels et intimes.
L’auteur de ce roman sublime comprend véritablement l’expérience de l’écriture, et il s’y adonne avec passion. Si vous êtes passionné de littérature et vous intéressez à la création littéraire, la lecture de cet œuvre devrait vous régaler. N’attendez plus !