A review by lessidisa
Des milliards de tapis de cheveux by Andreas Eschbach

3.0

Divertissement correct. Je pense que ça m'a peu intéressé parce que ça ne se déroule pas sur Terre ni même dans notre système solaire donc je ne me suis pas sentie concernée. Livre peuplé d'hommes toxiques. On a le point de vue d'un nouveau personnage à chaque chapitre ce qui permet de découvrir plus de choses mais donne un effet décousu à la longue. Le dénouement du mystère des tapis de cheveux est ridicule et certaines questions annexes sont irrésolues. Livre oubliable. Je l'ai déjà oublié d'ailleurs.


* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *

« Parnag n'était plus en mesure, à chacun de ses gestes, de penser : Je fais ceci pour l'Empereur. La seule chose qui lui venait à l'esprit, c'était : L'Empereur existe-t-il seulement ?
   Qui donc avait jamais vu l’Empereur ? On ne savait même pas où il vivait ; on savait seulement que ce devait être sur une planète très, très éloignée. Bien sûr, il y avait les photographies, et le visage de l'Empereur était plus familier à chacun que celui de ses propres parents ; mais, pour autant que Parnag le sût, il n'avait jamais mis le pied sur leur planète. On racontait que l’Empereur était  immortel, qu'il vivait et régnait sur l'humanité tout entière depuis la nuit des temps... On disait tant de choses, mais on était sûr de rien. Si l'on se laissait aller à douter, ne serait-ce qu'une fois, on se trouvait entraîné dans un cercle infernal dont on ne pouvait plus sortir.  »


« Tu ne le peux pas, constata le souverain. C'est ce que je voulais te montrer. Le respect qu'inspire l’Empereur est profondément ancré en vous tous. Même en vous autres, rebelles. Cela te rend incapable de t'en prendre à moi. »


« Tire, maintenant ! lui ordonna l'Empereur d'une voix tranchante.
Et Jubad, sans réfléchir, comme par réflexe, leva son arme et tira dans la poitrine de l'Empereur.
Plus tard, ils fêtèrent le libérateur, le vainqueur du tyran. Il sourit face aux caméras, pris des poses triomphales et prononça des discours plein d'allégresse, mais à aucun moment il ne perdit de vue qu'il ne faisait que jouer le rôle du vainqueur. Lui seul savait qu’il n'avait rien d'un vainqueur.
Jusqu'à son dernier jour il se demanderait si cet ultime instant, lui aussi, faisait parti du plan de l'Empereur.
A lui seul, le discernement ne résiste pas au temps ; il se transforme et disparaît. La honte, en revanche, est comme une blessure que l'on ne laisse jamais respirer et qui, de ce fait, ne guérit jamais. Il tiendrait sa promesse et garderait le silence, mais non par discernement. Par honte. Il garderait le silence à cause de ce seul instant : l'instant où il avait obéi à l'Empereur... »