4.0

La question que pose Harper, en ces temps de coronavirus et de changement climatique, n'est pas très réjouissante.
Il choisit la perspective braudélienne, d'un temps long pour mieux la subvertir : en effet l'environnement n'est pas "immobile" mais plutôt très marqué par des ruptures (la fin de l'optimum climatique romain par exemple) et des maladies lié à une surpopulation urbaine galopante (il est difficile d'avoir des indicateurs fiable pour la peste de Justinien, de Cyprien, antonine, dans le monde rural). Plutôt que de choisir son camp entre la perspective "culturelle" (transformation du monde romain) et "économico sociale" (déclin) en ce qui concerne la fin de l'Empire romain d'Occident, Harper montre bien les difficultés que posent les deux positions, et délivre une interprétation en forme d'histoire écologique.
Bien évidemment il s'agit d'un livre d'histoire (relativement) grand public : pas de termes trop technique, beaucoup de passages consacrés à vulgariser les notions d'épidémiologie et de biologie nécessaire à une compréhension de base des épidémies. Cependant, Harper ne tombe jamais dans les pièges tendus par la vulgarisation et ne "dumb down" pas sa thèse (on l'en remercie !)
Au final un ouvrage de très bonne facture.
CR critique : https://www.cairn.info/revue-histoire-et-societes-rurales-2020-1-page-115.htm