A review by mariebrunelm
Le Dieu dans l'ombre by Megan Lindholm

dark emotional reflective sad slow-paced
  • Plot- or character-driven? Character
  • Strong character development? Yes
  • Loveable characters? Yes
  • Diverse cast of characters? No
  • Flaws of characters a main focus? Yes

4.75

Evelyn grandit comme une mauvaise herbe des forêts du Nord-Est des Etats-Unis, dans les années 1960. Solitaire et un peu sauvage, elle a pour ami un faune qui l’accompagne dans ses excursions. À ses côtés, la forêt n’a pas de secret pour elle. Puis Evelyn grandit, part à l’université, rencontre son compagnon et s’installe avec lui dans une cabane en Alaska, où la vie est rude mais simple. À l’occasion d’une visite dans la famille de son mari, cependant, cette vie se désagrège sous ses yeux. Son fils, son pilier, se fait sans souci à ce nouveau rythme et à ce nouveau quotidien. C’est alors que le faune revient, et avec lui des instincts qu’Evelyn était sur le point de perdre.
Ce livre lent et hypnotique n’est pas facile à décrire, et prend sûrement des formes assez différentes selon son lectorat. Personnellement, je trouve que le titre français et l’illustration de couverture donnent l’impression d’une histoire plus fantastique qu’elle ne l’est en réalité, et suggèrent que le faune est une entité plutôt maléfique. Or j’ai personnellement lu ce roman comme la tragédie quotidienne d’une femme enfermée dans un carcan social trop rigide et qui cherche comment vivre de la manière qui lui semble la plus naturelle possible. Pendant une grande partie du livre, on ne sait pas si le faune est réel ou non, et j’ai aimé ce flou, cette subtilité que Megan Lindholm manie si bien. Elle a le chic pour raconter des histoires dévastatrices sous couvert de petits actes du quotidien et de superbes descriptions de la nature. C’est un roman déchirant car on sent le nœud coulant se resserrer autour de la gorge d’Evelyn qui ne peut pas lutter malgré ses efforts, car ses ennemis sont aussi les personnes qu’elle aime le plus au monde.
Si j’étais frustrée au début de ne pas lire ce livre en anglais, j’ai vite été rassurée par la qualité de la traduction dont l’édition de poche ne semble pas juger utile de nommer l’auteurice (une recherche rapide m’apprend qu’il s’agit de Claudine Richetin). J’ai l’habitude de noter dans un carnet mes citations préférées pendant mes lectures, mais là il y en avait bien trop, ce qui est plutôt bon signe.

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