A review by sandrinepal
Le Musée Du Louvre by Théophile Gautier, Collective

4.0

Voilà encore une jolie DeLorean littéraire ! Cette contribution de Théophile Gautier au Paris-Guide de 1867, un pavé de 1.000 pages pour lequel Victor Hugo en personne avait rédigé l'introduction depuis son exil guernesiais, nous emmène à la découverte du Louvre tel qu'il était agencé sous le Second Empire. Donc c'est Tonton Théo qui nous fait visiter le musée et clairement, sa marotte à lui, c'est la peinture. Ses descriptions foisonnent de termes techniques, mais aussi d'envolées toutes personnelles sur son ressenti devant les toiles qu'il choisit de mettre en avant. Parce que oui, même si le musée était alors plus petit par la taille, il était tout aussi costaud par ses collections. L'introduction (contemporaine) nous dit qu'il faut imaginer des salles où les tableaux étaient exposés les uns au-dessus des autres. Un petit tour sur Google Images confirme qu'effectivement, les galeries du Louvre agrandi par Napoléon III (sur des plans qui traînaient quand même depuis deux siècles et demi : bravo, Napo !), c'était un joli bazar. Gautier s'y trouve comme un poisson dans l'eau. Le suivre dans ces galeries, c'est reprendre un petit coup de l'émerveillement respectueux qu'on a connu à sa première visite au Louvre. Seul petit bémol pour moi (mais bon : o tempora, o mores, etc.) l'auteur s'épanche assez souvent sur la beauté et la grâce des jeunes femmes sur le point d'éclore. Certes, il a des goûts fort éclectiques en la matière ; certains objets de sa concupiscence ne passeraient pas le casting Miss France, mais tout de même : ces tours de phrase sont aujourd'hui légèrement émétiques.