Becky Chambers signe ici le plus beau titre d’une saga absolument formidable. Bienveillant, doux, inclusif mais sans se leurrer sur nos failles ni tomber dans la niaiserie, La Galaxie vue du sol est un concentré d’humanité (sans aucun humain!) où la rencontre des espèces participe à bâtir un futur plus inclusif. J’ai le sentiment d’avoir lu mon coup de cœur de l’année. Je l’ai terminé émue, apaisée, le sourire aux lèvres et des étoiles dans les yeux.
Le recueil Contes de fées queer est un petit délice. Non seulement, il met en avant une autrice et une femme qui ne mérite vraiment pas l’oubli mais il nous offre aussi une entrée dans le merveilleux féminin du XVIIIème où l’exploration des genres et de leurs limites est très vivifiante. J’ai eu grand plaisir à la découverte de ces textes, en particulier Le sauvage pour son optimisme.
La Venise des louves est une BD magnifiquement illustrée qui dresse le portrait de personnages blessés tentant de se relever ensemble. L’histoire est malheureusement fort dense pour son volume, créant une certaine frustration, mais propose néanmoins une réflexion intéressante sur la résilience, l’importance des liens et la nécessité du pardon.
Avec ses valeurs féministes et inclusives, son écriture savoureuse, son ambiance délicieusement élégante et ses personnages exquis, Mary Robinette Kowal remplit parfaitement sa part du contrat en offrant un roman décidément très réussi. On a le sentiment de lire un Agatha Christie dans l’espace, modernisé mais tout aussi captivant. Je suis conquise.
Magnifique récit sur le pouvoir des histoires et la pluralité de l’être humain sur fond d’une aventure épique à souhaits, Entre les Méandres est aussi captivant qu’original. On s’y laisse emporter comme on savoure un récit passionnant au coin du feu et on admire la capacité qu’à Nghi Vo de nous envoûter par ses légendes et de nous surprendre par ses réflexions sur leur pouvoir et leurs limités. Coup de cœur pour le côté réconfortant de cette histoire qui nous rappellent le plaisir des contes.
Pleurons sous la pluie est une nouvelle dérangeante qui dresse un portrait plutôt réaliste de l’injustice climatique où la survie amène à accepter l’inacceptable. C’est aussi un texte qui surprend par les décisions de ses personnages qui n’entrent pas dans ce qu’on a l’habitude de lire dans un récit du genre.
Sweet Harmony est une très bonne novella qui interroge les faux-semblants, les préjugés et la société du paraître dans un récit d’anticipation qui va au-delà de ce qu’il semble proposer de prime abord. Le récit se dévore sans peine grâce à une construction en aller-retour passé-présent qui nous permet de déconstruire nous aussi nos idées reçues.
Magnifiquement écrit et traduit, Migrant est un nouveau chef-d’œuvre du duo ukrainien, offrant une véritable expérience de lecture aussi impossible à définir que formidable à vivre où l’ambiguïté permanente est maîtrisée à la perfection. Puissante réflexion sur la notion d’identité, tant par sa perte que par son émancipation, furieux questionnement sur le sens de nos existences et la notion de réalité elle-même, Migrant constitue une œuvre remarquable et impactante. Coup de cœur.
Les sentiers de Recouvrance est un roman surprenant qui nous propose une échappée dans un monde qui s’effondre tout autant que le récit de deux ados en mal-être au cœur cet effondrement. Proposant aussi des alternatives écologiques et chargé d’une humanité sincère, le roman laisse aussi fleurir l’espoir. Bien que déstabilisée par instants par ce roman inclassable, j’ai trouvé cette ballade belle et touchante.
Porté par un graphisme doux et envoûtant, Rebis est une bande-dessinée en un volume qui nous propose une histoire particulièrement touchante, portée par des personnages attachants. La narration, tant visuelle qu’écrite, est particulièrement réussie et dessine en creux d’un monde injuste la beauté absolue de l’espoir, de l’amour et de la liberté d’exister.