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choupitali's reviews
360 reviews
The Pillars of the Earth by Ken Follett
4.0
The Pillars of The Earth prend place dans un contexte médiéval. Se déroulant durant l'Angleterre du XIIe siècle, nous suivons le destin de plusieurs personnages.
Tout d'abord, Tom Builder, qui comme son nom l'indique, travaille dans la construction. Son rêve de bâtir une cathédrale va pouvoir se concrétiser grâce au prieur Philip du monastère de Kingsbridge, qui est également un protagoniste dont nous avons le point de vue.
À cela s'ajoute Jack, un jeune homme qui va se découvrir la même passion que Tom, ainsi que deux autres personnages aux origines plus nobles, à savoir Aliena, fille du Comte de Shiring, et William Hamleigh, fils d'un petit seigneur obsédé par la demoiselle.
Le point central de l'histoire est la construction de la cathédrale de Kingsbridge. Cependant, compte tenu de l'époque et du contexte, c'est-à-dire la guerre civile anglaise opposant Stephen et Maud pour la succession du trône, l'entreprise est semée d'embûches.
The Pillars of the Earth est ce que l'on appelle un pavé. Avec près de 1500 pages, Ken Follett nous délivre une véritable fresque historique qui nous tient en haleine de bout en bout grâce à son sujet fascinant. En effet, la construction d'une cathédrale donne lieu à des développements aussi bien pratiques que théologiques.
L'auteur nous abreuve de termes techniques, nous prouvant qu'il a mené des recherches approfondies pour crédibiliser son récit, mais loin d'être rébarbatifs, ces passages nous plongent pleinement dans l'époque médiévale et complètent notre culture dans le domaine de l'architecture.
Concernant l'aspect spirituel, on peut voir les différents points de vue apportés par les personnages. La foi de Tom et Philip leur fait considérer l'édifice comme une offrande envers Dieu, justifiant sa beauté par une volonté de grandeur pour l'être divin. En revanche, n'étant pas croyant, Jack est captivé par le bâtiment d'une autre façon, appliquant plutôt une vision artistique au projet mêlé au défi qu'il représente.
Deux tendances qui s'opposent, mais qui s'allie afin d'accomplir des prouesses et repousser les difficultés qui se présentent.
À ce sujet, on peut dire que le moteur principal du livre réside dans les épreuves rencontrées lors de la construction, celles-ci pouvant être diviser en trois catégories.
D'une part, le défi que constitue l'édifice incite les ouvriers à innover dans leurs méthodes. On ne bâtit pas une cathédrale comme une maison, ce qui engendre donc des problèmes techniques : poids du plafond, sensibilité aux vents violents, ...
D'autre part, l'approvisionnement lié au côté pécuniaire de l'entreprise. Une fois de plus, une cathédrale n'est pas une maison, et un tel bâtiment est plus gourmand en matériaux, devenant donc un gouffre dans lequel tombent tous les revenus que peut obtenir un monastère.
Ce qui mène à la difficulté la plus importante se joignant souvent à la deuxième, à savoir l'ambition et les desseins des envieux.
En effet, si les problèmes techniques peuvent être résolus avec un peu de jugeote, les deux derniers peuvent devenir un véritable enfer. Ainsi, nous comprenons rapidement que les entraves au projet ont deux noms : William Hamleigh et Waleran Bigod. Le premier est une brute sadique dont les désirs complètent souvent les manigances du deuxième, un évêque qui considère que la croissance de Kingsbridge comme une menace personnelle.
Voilà où réside tout le sel du roman : les personnages et leurs intérêts. Si nous penchons naturellement du côté de ceux construisant la cathédrale, la réalité est un peu plus nuancée. Il peut être frustrant de voir les décisions prises par Philip, pourtant, elles sont effectuées selon les principes bibliques qu'il applique dans sa vie. De même, s'il peut paraître étrange de voir un évêque empêcher la construction d'un édifice sacré, ses motivations s'expliquent par l'avidité de pouvoir qui gangrène la religion. Toutefois, William demeure certainement la plus grande énigme puisqu'il commet des atrocités tout au long de l'histoire, mais s'avère absolument terrifié de l'Enfer.
Malheureusement, cette même force devient parfois une faiblesse. En effet, on remarque que le livre suit toujours le même schéma : la construction se déroule sans encombres jusqu'à ce que William, aidé par Waleran ou non, porte une attaque, mais Philip parvient à se relever ou à défendre son entreprise. Cette redondance se trouve également dans l'écriture qui contient de nombreuses répétitions dans les expressions utilisées. L'exemple le plus frappant étant "his/her heart in his/her mouth. Néanmoins, la lecture n'en pâtit pas trop et continue de nous captiver jusqu'au bout.
Finalement, The Pillars of the Earth est un roman fascinant qui nous plonge dans une autre époque. Grâce au sujet choisi, Ken Follett nous fait réfléchir sur des thèmes assez vastes comme la religion, l'impact des guerres civiles sur le peuple, le clivage entre les castes sociales, le tout animé par des personnages complexes. Ainsi, c'est un désir de justice qui s'empare de nous durant l'histoire et que seule la lecture des pages peut satisfaire.
Tout d'abord, Tom Builder, qui comme son nom l'indique, travaille dans la construction. Son rêve de bâtir une cathédrale va pouvoir se concrétiser grâce au prieur Philip du monastère de Kingsbridge, qui est également un protagoniste dont nous avons le point de vue.
À cela s'ajoute Jack, un jeune homme qui va se découvrir la même passion que Tom, ainsi que deux autres personnages aux origines plus nobles, à savoir Aliena, fille du Comte de Shiring, et William Hamleigh, fils d'un petit seigneur obsédé par la demoiselle.
Le point central de l'histoire est la construction de la cathédrale de Kingsbridge. Cependant, compte tenu de l'époque et du contexte, c'est-à-dire la guerre civile anglaise opposant Stephen et Maud pour la succession du trône, l'entreprise est semée d'embûches.
The Pillars of the Earth est ce que l'on appelle un pavé. Avec près de 1500 pages, Ken Follett nous délivre une véritable fresque historique qui nous tient en haleine de bout en bout grâce à son sujet fascinant. En effet, la construction d'une cathédrale donne lieu à des développements aussi bien pratiques que théologiques.
L'auteur nous abreuve de termes techniques, nous prouvant qu'il a mené des recherches approfondies pour crédibiliser son récit, mais loin d'être rébarbatifs, ces passages nous plongent pleinement dans l'époque médiévale et complètent notre culture dans le domaine de l'architecture.
Concernant l'aspect spirituel, on peut voir les différents points de vue apportés par les personnages. La foi de Tom et Philip leur fait considérer l'édifice comme une offrande envers Dieu, justifiant sa beauté par une volonté de grandeur pour l'être divin. En revanche, n'étant pas croyant, Jack est captivé par le bâtiment d'une autre façon, appliquant plutôt une vision artistique au projet mêlé au défi qu'il représente.
Deux tendances qui s'opposent, mais qui s'allie afin d'accomplir des prouesses et repousser les difficultés qui se présentent.
À ce sujet, on peut dire que le moteur principal du livre réside dans les épreuves rencontrées lors de la construction, celles-ci pouvant être diviser en trois catégories.
D'une part, le défi que constitue l'édifice incite les ouvriers à innover dans leurs méthodes. On ne bâtit pas une cathédrale comme une maison, ce qui engendre donc des problèmes techniques : poids du plafond, sensibilité aux vents violents, ...
D'autre part, l'approvisionnement lié au côté pécuniaire de l'entreprise. Une fois de plus, une cathédrale n'est pas une maison, et un tel bâtiment est plus gourmand en matériaux, devenant donc un gouffre dans lequel tombent tous les revenus que peut obtenir un monastère.
Ce qui mène à la difficulté la plus importante se joignant souvent à la deuxième, à savoir l'ambition et les desseins des envieux.
En effet, si les problèmes techniques peuvent être résolus avec un peu de jugeote, les deux derniers peuvent devenir un véritable enfer. Ainsi, nous comprenons rapidement que les entraves au projet ont deux noms : William Hamleigh et Waleran Bigod. Le premier est une brute sadique dont les désirs complètent souvent les manigances du deuxième, un évêque qui considère que la croissance de Kingsbridge comme une menace personnelle.
Voilà où réside tout le sel du roman : les personnages et leurs intérêts. Si nous penchons naturellement du côté de ceux construisant la cathédrale, la réalité est un peu plus nuancée. Il peut être frustrant de voir les décisions prises par Philip, pourtant, elles sont effectuées selon les principes bibliques qu'il applique dans sa vie. De même, s'il peut paraître étrange de voir un évêque empêcher la construction d'un édifice sacré, ses motivations s'expliquent par l'avidité de pouvoir qui gangrène la religion. Toutefois, William demeure certainement la plus grande énigme puisqu'il commet des atrocités tout au long de l'histoire, mais s'avère absolument terrifié de l'Enfer.
Malheureusement, cette même force devient parfois une faiblesse. En effet, on remarque que le livre suit toujours le même schéma : la construction se déroule sans encombres jusqu'à ce que William, aidé par Waleran ou non, porte une attaque, mais Philip parvient à se relever ou à défendre son entreprise. Cette redondance se trouve également dans l'écriture qui contient de nombreuses répétitions dans les expressions utilisées. L'exemple le plus frappant étant "his/her heart in his/her mouth. Néanmoins, la lecture n'en pâtit pas trop et continue de nous captiver jusqu'au bout.
Finalement, The Pillars of the Earth est un roman fascinant qui nous plonge dans une autre époque. Grâce au sujet choisi, Ken Follett nous fait réfléchir sur des thèmes assez vastes comme la religion, l'impact des guerres civiles sur le peuple, le clivage entre les castes sociales, le tout animé par des personnages complexes. Ainsi, c'est un désir de justice qui s'empare de nous durant l'histoire et que seule la lecture des pages peut satisfaire.
The Lord of the Rings by J.R.R. Tolkien
4.5
On ne présente plus cette saga devenue culte pour de nombreux lecteurs et dont l'adaptation par Peter Jackson a été hautement récompensée. À ce sujet, il s'avère que certains fans déplorent les choix du réalisateur, considérant les films comme une pâle retranscription de l’œuvre originale.
J'ai pour ma part une grande affection pour la trilogie cinématographique, mais je ne m'étais jamais véritablement plongée dans les livres, deux essais infructueux m'ayant plutôt refroidie. Toutefois, la troisième tentative fut la bonne, et après une lecture de plusieurs semaines, je suis donc en mesure de vous donner mon avis sur cet incontournable de la fantasy.
Petit rappel de l'histoire, même si elle fait partie des plus connues. L'anneau que Bilbo a récupéré lors de son aventure dans The Hobbit se révèle être l'Anneau Unique forgé par Sauron pour régner sur la Terre du Millieu et y asservir ses différents peuples. Frodo, neveu de Bilbo, se voit confié le bijou pour le mettre en lieu sûr, mais très vite, la situation devient trop dangereuse, car les serviteurs de Sauron recherchent activement le bien de leur maître. Une compagnie est donc formée dans le but de détruire l'Anneau à l'endroit même où il a été créé, Frodo étant le porteur du fardeau.
The Lord of the Rings est une œuvre incroyablement riche. C’est une phrase que l’on entend régulièrement, mais elle ne peut être plus exacte. Tolkien a construit un univers qui tient la route et que l’on entrevoit à travers cette épopée. Chaque élément a du sens et l’auteur ne laisse pas de place aux incohérences. À ce sujet, il est d’ailleurs bon de noter que Tolkien ne laisse tellement rien au hasard qu’il a réussi à justifier les changements effectués dans The Hobbit afin que le conte s’accorde mieux avec sa suite. C’est donc dans un monde qui a révolutionné la fantasy que l’auteur nous entraîne. Un monde peuplé d’elfes, de nains, de hobbits, d’hommes, de magiciens, d’orcs et bien d’autres entités qui prennent vie grâce à une plume particulière.
En effet, dès les premières pages, on comprend que l’on ne peut lire The Lord of the Rings comme un autre livre. La narration est empreinte de poésie, même hors des chansons qui parsèment le texte, si bien que chaque description nous emporte toujours un peu plus dans la Terre du Milieu. De plus, chaque dialogue est intelligemment pensé. Par exemple, Aragorn s’exprimera de façon différente en fonction de s’il se présente comme le Ranger du Nord ou comme l’héritier d’Isildur. Ce genre de changement de registre est également utilisé pour des effets comiques, souvent initiés par un discours au langage soutenu et archaïque qui sera suivi de paroles plus courantes ou familières, la différence de ton provoquant alors l’amusement.
Concernant l'histoire, il est certain que même en connaissant les films sur le bout des doigts, le livre réserve bien des surprises, si bien que l'on redécouvre les événements sous un œil nouveau. Beaucoup de passages deviennent bien plus clairs grâce à de nouvelles informations, mais certains s'avèrent un peu plus décevants car moins impressionnants et peut-être un peu plus dans la symbolique. Le livre prend également bien plus son temps pour exposer les choses, notamment au tout début du récit. Résultat, il est parfois difficile de ressentir la notion d'urgence que nous clament certains personnages, mais globalement, la lecture se fait sans encombres.
On suit les personnages à travers les péripéties qui les attendent et l'on ne peut que s'attacher à eux, partageant leurs doutes, leurs peurs, leurs pertes, leur tristesse, mais également leur joie et leur détermination. C'est donc à travers ce panel d'émotions que l'on voit des amitiés se créer ou se renforcer, car malgré le voile sombre qui s'étend, le récit est gorgé d'espoir.
Cependant, les héros ne sont pas les seuls pouvant attirer notre sympathie. Contrairement aux idées reçues, l'univers de Tolkien n'est pas véritablement manichéen. Dans le camp ennemi, on trouve surtout des êtres qui avaient des valeurs, mais qui se sont perdus en chemin et n'ayant pu résister au mal. Même les orcs qui représentent la noirceur possèdent des moments qui mettent en lumière leurs conditions de vie misérables. Ainsi, l'auteur nous offre un monde imaginaire, mais aux notions qui nous sont bien familières.
Finalement, The Lord of the Rings est un livre qui est digne des honneurs qu'on lui fait. Véritable pilier de la fantasy, il nous propose une histoire suffisamment riche pour contenir plusieurs interprétations. Une fois la dernière page tournée, le lecteur ne peut qu'être satisfait : chaque chose possède une fin, et après ce long voyage, on accepte le repos bien mérité.
J'ai pour ma part une grande affection pour la trilogie cinématographique, mais je ne m'étais jamais véritablement plongée dans les livres, deux essais infructueux m'ayant plutôt refroidie. Toutefois, la troisième tentative fut la bonne, et après une lecture de plusieurs semaines, je suis donc en mesure de vous donner mon avis sur cet incontournable de la fantasy.
Petit rappel de l'histoire, même si elle fait partie des plus connues. L'anneau que Bilbo a récupéré lors de son aventure dans The Hobbit se révèle être l'Anneau Unique forgé par Sauron pour régner sur la Terre du Millieu et y asservir ses différents peuples. Frodo, neveu de Bilbo, se voit confié le bijou pour le mettre en lieu sûr, mais très vite, la situation devient trop dangereuse, car les serviteurs de Sauron recherchent activement le bien de leur maître. Une compagnie est donc formée dans le but de détruire l'Anneau à l'endroit même où il a été créé, Frodo étant le porteur du fardeau.
The Lord of the Rings est une œuvre incroyablement riche. C’est une phrase que l’on entend régulièrement, mais elle ne peut être plus exacte. Tolkien a construit un univers qui tient la route et que l’on entrevoit à travers cette épopée. Chaque élément a du sens et l’auteur ne laisse pas de place aux incohérences. À ce sujet, il est d’ailleurs bon de noter que Tolkien ne laisse tellement rien au hasard qu’il a réussi à justifier les changements effectués dans The Hobbit afin que le conte s’accorde mieux avec sa suite. C’est donc dans un monde qui a révolutionné la fantasy que l’auteur nous entraîne. Un monde peuplé d’elfes, de nains, de hobbits, d’hommes, de magiciens, d’orcs et bien d’autres entités qui prennent vie grâce à une plume particulière.
En effet, dès les premières pages, on comprend que l’on ne peut lire The Lord of the Rings comme un autre livre. La narration est empreinte de poésie, même hors des chansons qui parsèment le texte, si bien que chaque description nous emporte toujours un peu plus dans la Terre du Milieu. De plus, chaque dialogue est intelligemment pensé. Par exemple, Aragorn s’exprimera de façon différente en fonction de s’il se présente comme le Ranger du Nord ou comme l’héritier d’Isildur. Ce genre de changement de registre est également utilisé pour des effets comiques, souvent initiés par un discours au langage soutenu et archaïque qui sera suivi de paroles plus courantes ou familières, la différence de ton provoquant alors l’amusement.
Concernant l'histoire, il est certain que même en connaissant les films sur le bout des doigts, le livre réserve bien des surprises, si bien que l'on redécouvre les événements sous un œil nouveau. Beaucoup de passages deviennent bien plus clairs grâce à de nouvelles informations, mais certains s'avèrent un peu plus décevants car moins impressionnants et peut-être un peu plus dans la symbolique. Le livre prend également bien plus son temps pour exposer les choses, notamment au tout début du récit. Résultat, il est parfois difficile de ressentir la notion d'urgence que nous clament certains personnages, mais globalement, la lecture se fait sans encombres.
On suit les personnages à travers les péripéties qui les attendent et l'on ne peut que s'attacher à eux, partageant leurs doutes, leurs peurs, leurs pertes, leur tristesse, mais également leur joie et leur détermination. C'est donc à travers ce panel d'émotions que l'on voit des amitiés se créer ou se renforcer, car malgré le voile sombre qui s'étend, le récit est gorgé d'espoir.
Cependant, les héros ne sont pas les seuls pouvant attirer notre sympathie. Contrairement aux idées reçues, l'univers de Tolkien n'est pas véritablement manichéen. Dans le camp ennemi, on trouve surtout des êtres qui avaient des valeurs, mais qui se sont perdus en chemin et n'ayant pu résister au mal. Même les orcs qui représentent la noirceur possèdent des moments qui mettent en lumière leurs conditions de vie misérables. Ainsi, l'auteur nous offre un monde imaginaire, mais aux notions qui nous sont bien familières.
Finalement, The Lord of the Rings est un livre qui est digne des honneurs qu'on lui fait. Véritable pilier de la fantasy, il nous propose une histoire suffisamment riche pour contenir plusieurs interprétations. Une fois la dernière page tournée, le lecteur ne peut qu'être satisfait : chaque chose possède une fin, et après ce long voyage, on accepte le repos bien mérité.
The Hobbit by J.R.R. Tolkien
4.0
The Hobbit, tout comme sa suite, est certainement un des livres de fantasy les plus connus, et ce, même si l'on n'en a jamais lu une seule page. Il s'agit du récit de Bilbo Baggins, un hobbit qui se voit entraîné par treize nains dans une quête dont le but est de reconquérir la Montagne Solitaire –et le trésor qu'elle renferme– des griffes du dragon Smaug. Sur son chemin, la compagnie va affronter bien des obstacles, que ce soit trolls, gobelins, ou autres dangers, mais le magicien Gandalf est là pour les aider.
Le livre appartient clairement au genre du conte et s'assume totalement dans cet aspect, ne serait-ce qu'avec son narrateur omniscient qui n'hésite pas à faire de petits encarts ou à interpeller le lecteur, rendant donc une lecture orale possible comme l'on pourrait la faire à des enfants.
Cependant, le genre du conte se remarque également dans la structure de l'histoire qui suit celle d'un roman initiatique. Le héros, Bilbo, évolue au fil de l'aventure, passant d'un hobbit peu enclin à supporter les inconvénients du voyage, à un hobbit courageux et malin qui peut se revendiquer leader de la compagnie tant les nains s'en remettent à lui.
Durant ce changement, Gandalf se place d'ailleurs comme un allié et mentor, véritable béquille de la compagnie jusqu'à ce qu'il puisse être remplacé par Bilbo. S'il on y ajoute la présence d'autres figures amicales —comme Elrond ou Beorn–, ainsi que l'obtention de l'anneau, nous obtenons ce qui semble être le cocktail classique d'un conte de fées.
Toutefois, sous ses airs de simplicité, The Hobbit n'est pas un conte ordinaire, et cela commence par le choix d'utiliser Bilbo comme le héros de l'aventure. C'est judicieux, car il est loin de représenter les princes ou guerriers habituels de ce type d'histoire. Il est donc plus aisé de s'identifier à ce personnage, mais comme dirait un des nains, il est clair que notre hobbit ressemble davantage à un épicier qu'à un cambrioleur.
De même, certains points du récit semblent découler de la chance ou disons du heureux hasard, tandis que d'autres relèvent du parfait contraire. Pour le premier cas, on peut noter par exemple la façon dont Smaug est terrassé qui est loin de suivre l'archétype d'un combat épique entre le bien et le mal. Pour le deuxième cas, le destin de quelques membres de la compagnie s'écarte du schéma qui voudrait que les bons protagonistes soient immunisés contre la faucheuse, mais c'est surtout l'état dans lequel Bilbo retrouve sa maison qui s'avère inattendu et différent d'une fin classique de conte de fées.
Néanmoins, The Hobbit n'échappe pas à certains travers du genre, comme la résolution un peu trop facile de certaines situations délicates. Cependant, l'humour permet de contrebalancer tout cela en apportant une note de légèreté et d'insouciance. Ainsi, peu importe au lecteur de voir les ficelles de narration puisqu'il passe un bon moment.
Finalement, The Hobbit est un roman agréable à lire. Les péripéties sont suffisamment intéressantes pour nous tenir en haleine, et l'on s'attache aisément au petit héros qui réveille l'esprit d'aventure qui sommeille au fond de chacun de nous.
Le livre appartient clairement au genre du conte et s'assume totalement dans cet aspect, ne serait-ce qu'avec son narrateur omniscient qui n'hésite pas à faire de petits encarts ou à interpeller le lecteur, rendant donc une lecture orale possible comme l'on pourrait la faire à des enfants.
Cependant, le genre du conte se remarque également dans la structure de l'histoire qui suit celle d'un roman initiatique. Le héros, Bilbo, évolue au fil de l'aventure, passant d'un hobbit peu enclin à supporter les inconvénients du voyage, à un hobbit courageux et malin qui peut se revendiquer leader de la compagnie tant les nains s'en remettent à lui.
Durant ce changement, Gandalf se place d'ailleurs comme un allié et mentor, véritable béquille de la compagnie jusqu'à ce qu'il puisse être remplacé par Bilbo. S'il on y ajoute la présence d'autres figures amicales —comme Elrond ou Beorn–, ainsi que l'obtention de l'anneau, nous obtenons ce qui semble être le cocktail classique d'un conte de fées.
Toutefois, sous ses airs de simplicité, The Hobbit n'est pas un conte ordinaire, et cela commence par le choix d'utiliser Bilbo comme le héros de l'aventure. C'est judicieux, car il est loin de représenter les princes ou guerriers habituels de ce type d'histoire. Il est donc plus aisé de s'identifier à ce personnage, mais comme dirait un des nains, il est clair que notre hobbit ressemble davantage à un épicier qu'à un cambrioleur.
De même, certains points du récit semblent découler de la chance ou disons du heureux hasard, tandis que d'autres relèvent du parfait contraire. Pour le premier cas, on peut noter par exemple la façon dont Smaug est terrassé qui est loin de suivre l'archétype d'un combat épique entre le bien et le mal. Pour le deuxième cas, le destin de quelques membres de la compagnie s'écarte du schéma qui voudrait que les bons protagonistes soient immunisés contre la faucheuse, mais c'est surtout l'état dans lequel Bilbo retrouve sa maison qui s'avère inattendu et différent d'une fin classique de conte de fées.
Néanmoins, The Hobbit n'échappe pas à certains travers du genre, comme la résolution un peu trop facile de certaines situations délicates. Cependant, l'humour permet de contrebalancer tout cela en apportant une note de légèreté et d'insouciance. Ainsi, peu importe au lecteur de voir les ficelles de narration puisqu'il passe un bon moment.
Finalement, The Hobbit est un roman agréable à lire. Les péripéties sont suffisamment intéressantes pour nous tenir en haleine, et l'on s'attache aisément au petit héros qui réveille l'esprit d'aventure qui sommeille au fond de chacun de nous.
Pushing Ice by Alastair Reynolds
5.0
Pushing Ice se déroule en 2057 et nous fait suivre l'équipage du Rockhopper, un vaisseau chargé de miner la glace des comètes. Le hasard est tel que ce vaisseau s'avère le plus proche et capable de filer Janus, une des lunes de Saturne qui a subitement quitté son orbite pour s'enfoncer dans l'espace. Bien que d'apparence assez simple, cette nouvelle mission apporte son lot de drames, car malgré l'immensité de l'univers, un vaisseau demeure un endroit fermé où l'humanité peut y révéler ses pires travers.
On peut diviser Pushing Ice en deux parties. La première nous plonge dans le quotidien de l'équipage du Rockhopper. Alastair Reynolds y prend le temps de développer ses multiples personnages, d'exposer leur caractère et les différentes alliances existantes. De cette façon, le lecteur saisit bien mieux la dureté des conditions de l'équipage, mais il peut surtout comprendre les implications de chaque écart à leur routine. Ainsi, lorsque le phénomène de Janus se déclare, il est normal d'assister à un véritable débat au cœur du vaisseau. Les doutes foisonnent et le huis clos se fait ressentir jusqu'à l'étouffement.
Il serait difficile de parler en détails de la deuxième partie sans dévoiler des moments clefs de l'intrigue. Toutefois, il faut savoir qu'à partir de cet instant, le roman s'accélère pour nous faire vivre des instants et des rebondissements terriblement captivants, le tout relevant d'une science-fiction très soignée. En effet, l'auteur nous prouve à nouveau qu'il fourmille d'idées, que ce soit en ce qui concerne l'exploitation du paradoxe de Fermi ou bien d'autres sujets. Toutefois, cette partie n'oublie pas ce que la précédente a installée, continuant de développer ses aspects.
Pour animer ce récit, Alastair Reynolds nous propose une fois de plus des personnages hauts en couleur. Il s'agit d'ailleurs du point qui a tendance à fâcher les lecteurs, car les protagonistes de Pushing Ice peuvent se montrer particulièrement agaçants. Néanmoins, ils sont très réussis.
Comme évoqué précédemment, la première partie permet de mettre en place un grand nombre de personnages. Ainsi, le lecteur peut déjà avoir des affinités avec certains d'entre eux. Une chose que l'auteur va s'amuser à perturber au point que si certains protagonistes attirent notre sympathie, cette dernière sera mise à mal jusqu'à se transformer en un sentiment contraire. Un pari plutôt risqué pour un résultat vraiment inattendu, mais tout à fait intéressant.
De cette façon, Pushing Ice ne cherche pas à nous présenter des camps définis, mais essaye de nous montrer que les multiples facettes d'un être humain le rendent suffisamment complexe pour brouiller les notions de moralité. Les protagonistes du roman agissent avec logique selon les données qu'ils possèdent et la situation dans laquelle ils se trouvent, mais ils peuvent également se laisser emporter par leurs émotions et s'attacher à des rancunes aveugles. En cela, ces personnages sont profondément réalistes et nous font donc immanquablement réagir.
Finalement, Pushing Ice est un grand roman de science-fiction dont le récit nous entraîne dans une aventure qui dépasse nos attentes. En nous prenant aux tripes grâce à ses personnages dont nous suivons le destin avec intérêt, le livre nous laisse avec le sentiment d'avoir vécu un événement phare de l'histoire de l'Humanité, bien que tout cela soit fictif.
On peut diviser Pushing Ice en deux parties. La première nous plonge dans le quotidien de l'équipage du Rockhopper. Alastair Reynolds y prend le temps de développer ses multiples personnages, d'exposer leur caractère et les différentes alliances existantes. De cette façon, le lecteur saisit bien mieux la dureté des conditions de l'équipage, mais il peut surtout comprendre les implications de chaque écart à leur routine. Ainsi, lorsque le phénomène de Janus se déclare, il est normal d'assister à un véritable débat au cœur du vaisseau. Les doutes foisonnent et le huis clos se fait ressentir jusqu'à l'étouffement.
Il serait difficile de parler en détails de la deuxième partie sans dévoiler des moments clefs de l'intrigue. Toutefois, il faut savoir qu'à partir de cet instant, le roman s'accélère pour nous faire vivre des instants et des rebondissements terriblement captivants, le tout relevant d'une science-fiction très soignée. En effet, l'auteur nous prouve à nouveau qu'il fourmille d'idées, que ce soit en ce qui concerne l'exploitation du paradoxe de Fermi ou bien d'autres sujets. Toutefois, cette partie n'oublie pas ce que la précédente a installée, continuant de développer ses aspects.
Pour animer ce récit, Alastair Reynolds nous propose une fois de plus des personnages hauts en couleur. Il s'agit d'ailleurs du point qui a tendance à fâcher les lecteurs, car les protagonistes de Pushing Ice peuvent se montrer particulièrement agaçants. Néanmoins, ils sont très réussis.
Comme évoqué précédemment, la première partie permet de mettre en place un grand nombre de personnages. Ainsi, le lecteur peut déjà avoir des affinités avec certains d'entre eux. Une chose que l'auteur va s'amuser à perturber au point que si certains protagonistes attirent notre sympathie, cette dernière sera mise à mal jusqu'à se transformer en un sentiment contraire. Un pari plutôt risqué pour un résultat vraiment inattendu, mais tout à fait intéressant.
De cette façon, Pushing Ice ne cherche pas à nous présenter des camps définis, mais essaye de nous montrer que les multiples facettes d'un être humain le rendent suffisamment complexe pour brouiller les notions de moralité. Les protagonistes du roman agissent avec logique selon les données qu'ils possèdent et la situation dans laquelle ils se trouvent, mais ils peuvent également se laisser emporter par leurs émotions et s'attacher à des rancunes aveugles. En cela, ces personnages sont profondément réalistes et nous font donc immanquablement réagir.
Finalement, Pushing Ice est un grand roman de science-fiction dont le récit nous entraîne dans une aventure qui dépasse nos attentes. En nous prenant aux tripes grâce à ses personnages dont nous suivons le destin avec intérêt, le livre nous laisse avec le sentiment d'avoir vécu un événement phare de l'histoire de l'Humanité, bien que tout cela soit fictif.
Revenger by Alastair Reynolds
3.0
Revenger se déroule dans un univers qui en est à ce que l'on appelle la Treizième Occupation et qui ne contient que peu de traces des douzes autres. Les souvenirs de ces anciens régimes se manifestent par la présence de certaines technologies ou artefacts, mais la majorité de leurs trésors se trouve dans des mondes particuliers qui s'avèrent peu accessibles et surtout dangereux. Des conditions qui n'effraient pas les pirates qui en ont fait leur fond de commerce, comme le capitaine Rackamore.
C'est justement au sein de l'équipage de celui-ci que s'engagent Adrana et Fura Ness en tant que Bone Reader. Comme le nom l'indique, elles sont capables de capter des messages diffusés à travers des crânes dont se servent les vaisseaux pour communiquer sur de longues distances. Cependant, à l'image de nos propres histoires de pirateries, cet univers possède également ses légendes, et le nom de Bosa Sennen n'est pas un de ceux que l'on aimerait croiser dans l'espace.
Ayant déjà lu d'autres livres d'Alastair Reynolds, c'est donc confiante que je me suis lancée dans la lecture de Revenger. Allier piraterie et science-fiction est un concept suffisamment intéressant pour ne serait-ce qu'attiser la curiosité. Toutefois, le résultat n'est pas exempt de défauts.
Revenger se construit sur un univers riche, et il suffit de lire quelques pages pour s'en rendre compte. Le lecteur comprend rapidement que ce qu'on lui présente n'est que la partie émergée de l'iceberg.
Au moment où le récit se déroule, l'univers a déjà vu l'ascension et la disparition de plusieurs périodes avec leurs propres civilisations, leurs propres technologies, leurs propres histoires. Nous pouvons en apercevoir des infimes morceaux, que ce soit dans des objets étranges comme les crânes cités précédemment, ou bien aux divers artefacts présents dans les baubles –ces fameux mondes qui renferment des trésors–, mais tout cela n'est qu'effleuré. Il en va de même avec les différentes d'espèces extraterrestres. L'auteur ne s'attarde que sur les Crawly, bien que les informations demeurent à la limite de la description, les autres espèces n'étant de toute façon que brièvement évoquées. Les derniers chapitres contiennent d'ailleurs des éléments enrichissant davantage cet univers, mais compte tenu de leur introduction tardive, l'auteur se réserve certainement leur développement dans la suite.
Ainsi, Revenger est un roman dont on nous émiette petit à petit la consistance, et dont chaque bouchée nous promet une véritable pépite. Malheureusement, c'est aussi de la frustration qui ressort d'une telle lecture.
En effet, Revenger se concentre sur une histoire assez banale. Deux sœurs partent à l'aventure, un événement traumatisant arrive, ce qui introduit un désir de vengeance. Néanmoins, ce n'est pas tant la trame principale qui rend le récit assez quelconque, mais plutôt la façon dont il est raconté. Certaines scènes sont prévisibles et d'autres n'ont pas l'impact essentiel pour impliquer le lecteur.
En outre, Revenger ne brille pas véritablement par ses personnages. Loin d'être aussi complexes que ceux dont nous avait habitué l'auteur, il est parfois pénible de les voir évoluer de cliché en cliché. Cela passe par leurs réactions, mais également leurs dialogues qui peuvent sonner artificiels, le tout donnant une impression plus enfantine. En cela, de plus jeunes lecteurs seront certainement ravis de pouvoir découvrir le travail d'Alastair Reynolds grâce à un livre plus abordable, mais lorsque l'on a découvert l'auteur à travers l'univers de Revelation Space, on ne peut que ressentir un certain regret.
Finalement, Revenger est un roman avec un immense potentiel. Son histoire n'est pas véritablement captivante, mais son univers possède un attrait indéniable, promettant des événements bien plus intéressants. C'est pour tout ce que le livre nous a dévoilé et pour tout ce qu'il nous cache encore que j'attends la suite.
C'est justement au sein de l'équipage de celui-ci que s'engagent Adrana et Fura Ness en tant que Bone Reader. Comme le nom l'indique, elles sont capables de capter des messages diffusés à travers des crânes dont se servent les vaisseaux pour communiquer sur de longues distances. Cependant, à l'image de nos propres histoires de pirateries, cet univers possède également ses légendes, et le nom de Bosa Sennen n'est pas un de ceux que l'on aimerait croiser dans l'espace.
Ayant déjà lu d'autres livres d'Alastair Reynolds, c'est donc confiante que je me suis lancée dans la lecture de Revenger. Allier piraterie et science-fiction est un concept suffisamment intéressant pour ne serait-ce qu'attiser la curiosité. Toutefois, le résultat n'est pas exempt de défauts.
Revenger se construit sur un univers riche, et il suffit de lire quelques pages pour s'en rendre compte. Le lecteur comprend rapidement que ce qu'on lui présente n'est que la partie émergée de l'iceberg.
Au moment où le récit se déroule, l'univers a déjà vu l'ascension et la disparition de plusieurs périodes avec leurs propres civilisations, leurs propres technologies, leurs propres histoires. Nous pouvons en apercevoir des infimes morceaux, que ce soit dans des objets étranges comme les crânes cités précédemment, ou bien aux divers artefacts présents dans les baubles –ces fameux mondes qui renferment des trésors–, mais tout cela n'est qu'effleuré. Il en va de même avec les différentes d'espèces extraterrestres. L'auteur ne s'attarde que sur les Crawly, bien que les informations demeurent à la limite de la description, les autres espèces n'étant de toute façon que brièvement évoquées. Les derniers chapitres contiennent d'ailleurs des éléments enrichissant davantage cet univers, mais compte tenu de leur introduction tardive, l'auteur se réserve certainement leur développement dans la suite.
Ainsi, Revenger est un roman dont on nous émiette petit à petit la consistance, et dont chaque bouchée nous promet une véritable pépite. Malheureusement, c'est aussi de la frustration qui ressort d'une telle lecture.
En effet, Revenger se concentre sur une histoire assez banale. Deux sœurs partent à l'aventure, un événement traumatisant arrive, ce qui introduit un désir de vengeance. Néanmoins, ce n'est pas tant la trame principale qui rend le récit assez quelconque, mais plutôt la façon dont il est raconté. Certaines scènes sont prévisibles et d'autres n'ont pas l'impact essentiel pour impliquer le lecteur.
En outre, Revenger ne brille pas véritablement par ses personnages. Loin d'être aussi complexes que ceux dont nous avait habitué l'auteur, il est parfois pénible de les voir évoluer de cliché en cliché. Cela passe par leurs réactions, mais également leurs dialogues qui peuvent sonner artificiels, le tout donnant une impression plus enfantine. En cela, de plus jeunes lecteurs seront certainement ravis de pouvoir découvrir le travail d'Alastair Reynolds grâce à un livre plus abordable, mais lorsque l'on a découvert l'auteur à travers l'univers de Revelation Space, on ne peut que ressentir un certain regret.
Finalement, Revenger est un roman avec un immense potentiel. Son histoire n'est pas véritablement captivante, mais son univers possède un attrait indéniable, promettant des événements bien plus intéressants. C'est pour tout ce que le livre nous a dévoilé et pour tout ce qu'il nous cache encore que j'attends la suite.
Robots and Empire by Isaac Asimov
4.0
Robots and Empire se déroule deux cents ans après The Robots of Dawn. Elijah Baley est décédé, mais son combat pour la Terre a porté ses fruits puisque les Terriens ont repris la colonisation de l'Espace. Plusieurs mondes sont donc habités par des Settlers, l'une des planètes portant même le nom de Baleyworld.
C'est dans ce contexte que nous retrouvons le personnage de Gladia qui rencontre un descendant d'Elijah. Appelé D. G. Baley et capitaine d'un vaisseau marchand, celui-ci lui propose de l'accompagner sur Solaria afin de l'aider à établir la raison de la destruction de deux vaisseaux s'étant approchés de cette planète. Au milieu de tout ça, les deux robots Daneel Olivaw et Giskard Reventlov profitent des voyages de Gladia pour enquêter, car malgré une paix apparente, ils soupçonnent l'existence d'un complot visant à détruire la Terre.
Robots and Empire est le premier roman sans Elijah Baley, et pourtant, le personnage fait ressentir sa présence durant tout le récit. D'une part, le cours de l'histoire s'interrompt par moment afin de laisser place à quelques souvenirs à son égard, mais c'est surtout dans le comportement de Daneel que l'influence est la plus marquée.
En effet, ayant été l'associé d'Elijah durant plusieurs enquêtes, Daneel a étudié la façon de penser du détective, jusqu'à la reproduire et ainsi effectuer ses propres déductions. De ce fait, si le roman s'éloigne du genre policier, il n'en demeure pas moins teinté de ses mécaniques, le robot remplaçant l'être humain en tant qu'investigateur.
C'est sur ce point que Robots and Empire s'avère particulièrement intéressant. Le récit est régulièrement ponctué de dialogues entre Daneel et Giskard qui réfléchissent sur les informations glanées et qui tentent de découvrir l'origine ainsi que le plan d'exécution de la crise qui attend l'Humanité. Cependant, n'étant que des robots, leur chemin de réflexion se trouve souvent dans l'impasse à cause des Trois Lois de la robotique qui les enferment dans un schéma trop limité. C'est donc la capacité de Daneel à reproduire les déductions d'Elijah qui les mène petit à petit à interroger ces Lois, comprenant qu'elles sont insuffisantes pour véritablement servir l'Humanité.
Robots and Empire est donc le livre où les robots évoluent, parvenant à dépasser leur condition pour devenir une meilleure version d'eux-mêmes, une version qui s'approche fortement des êtres humains. Il est d'ailleurs amusant de constater que les protagonistes humains de ce roman ne sont finalement que des serviteurs de Daneel et Giskard. Ces derniers s'arrangent pour inciter les humains à se rendre aux endroits adéquats ou bien à prendre certaines décisions, les humains étant pourtant persuadés d'avoir leur volonté propre. Une inversion des rôles plutôt ironique.
Il y a donc une certaine dualité entre humains et robots qui peut se résumer aux deux faces d'une même pièce, mais c'est une chose qui se remarque également d'un point de vue uniquement humain avec Gladia et Amadiro.
En effet, les deux personnages s'opposent en tout point. Les deux ont beau être des Spacers, Amadiro est un Auroran influent qui n'a jamais vraiment quitté sa planète, tandis que Gladia est une Solarian qui a emménagé à Aurora pour ensuite voyager vers Baleyworld et la Terre. L'un est donc enraciné dans sa mentalité élitiste, tandis que l'autre a vécu l'exclusion pour chercher sa place au milieu de tous ces peuples. De même, Amadiro voue une haine envers Elijah et son souvenir, tandis que Gladia éprouve de l'amour. Ces deux sentiments les mènent donc vers un chemin différent, Amadiro devient rancunier et cherche à exorciser tout cela à travers la destruction, tandis que Gladia devient curieuse de l'inconnu et cherche à incarner un message de paix entre les peuples.
Toutefois, bien que d'aspect manichéen, cette opposition est loin de provoquer l'ennui ou la lassitude, car on peut voir que les intentions de ces personnages ne provoquent pas toujours les résultats escomptés. Les discours de Gladia ne font pas l'unanimité et attisent des braises de révolte, tout comme les desseins d'Amadiro peuvent avoir des effets bénéfiques envers ses ennemis. Un mélange qui s'avère captivant.
Néanmoins, la fin est sans aucun doute le point noir du roman. Lorsque la tension est à son comble, la résolution se déroule de manière un peu trop brusque pour être véritablement satisfaisante. Par ailleurs, ce livre ayant été écrit en partie pour former un pont entre le Cycle des Robots et le Cycle de Fondation, la fin est délibérément ouverte, ce qui empêche d'avoir une véritable conclusion pour cette série.
Finalement, Robots and Empire est un livre qui forme la dernière étape du discours sur la robotique qui imprègne la série depuis le début. Jouant avec différents degrés de moralité, le récit nous interroge sur la définition que l'on peut avoir d'un humain ou d'un robot, brouillant volontairement les frontières selon les personnages, et offrant une réflexion sur l'Humanité et son avenir.
C'est dans ce contexte que nous retrouvons le personnage de Gladia qui rencontre un descendant d'Elijah. Appelé D. G. Baley et capitaine d'un vaisseau marchand, celui-ci lui propose de l'accompagner sur Solaria afin de l'aider à établir la raison de la destruction de deux vaisseaux s'étant approchés de cette planète. Au milieu de tout ça, les deux robots Daneel Olivaw et Giskard Reventlov profitent des voyages de Gladia pour enquêter, car malgré une paix apparente, ils soupçonnent l'existence d'un complot visant à détruire la Terre.
Robots and Empire est le premier roman sans Elijah Baley, et pourtant, le personnage fait ressentir sa présence durant tout le récit. D'une part, le cours de l'histoire s'interrompt par moment afin de laisser place à quelques souvenirs à son égard, mais c'est surtout dans le comportement de Daneel que l'influence est la plus marquée.
En effet, ayant été l'associé d'Elijah durant plusieurs enquêtes, Daneel a étudié la façon de penser du détective, jusqu'à la reproduire et ainsi effectuer ses propres déductions. De ce fait, si le roman s'éloigne du genre policier, il n'en demeure pas moins teinté de ses mécaniques, le robot remplaçant l'être humain en tant qu'investigateur.
C'est sur ce point que Robots and Empire s'avère particulièrement intéressant. Le récit est régulièrement ponctué de dialogues entre Daneel et Giskard qui réfléchissent sur les informations glanées et qui tentent de découvrir l'origine ainsi que le plan d'exécution de la crise qui attend l'Humanité. Cependant, n'étant que des robots, leur chemin de réflexion se trouve souvent dans l'impasse à cause des Trois Lois de la robotique qui les enferment dans un schéma trop limité. C'est donc la capacité de Daneel à reproduire les déductions d'Elijah qui les mène petit à petit à interroger ces Lois, comprenant qu'elles sont insuffisantes pour véritablement servir l'Humanité.
Robots and Empire est donc le livre où les robots évoluent, parvenant à dépasser leur condition pour devenir une meilleure version d'eux-mêmes, une version qui s'approche fortement des êtres humains. Il est d'ailleurs amusant de constater que les protagonistes humains de ce roman ne sont finalement que des serviteurs de Daneel et Giskard. Ces derniers s'arrangent pour inciter les humains à se rendre aux endroits adéquats ou bien à prendre certaines décisions, les humains étant pourtant persuadés d'avoir leur volonté propre. Une inversion des rôles plutôt ironique.
Il y a donc une certaine dualité entre humains et robots qui peut se résumer aux deux faces d'une même pièce, mais c'est une chose qui se remarque également d'un point de vue uniquement humain avec Gladia et Amadiro.
En effet, les deux personnages s'opposent en tout point. Les deux ont beau être des Spacers, Amadiro est un Auroran influent qui n'a jamais vraiment quitté sa planète, tandis que Gladia est une Solarian qui a emménagé à Aurora pour ensuite voyager vers Baleyworld et la Terre. L'un est donc enraciné dans sa mentalité élitiste, tandis que l'autre a vécu l'exclusion pour chercher sa place au milieu de tous ces peuples. De même, Amadiro voue une haine envers Elijah et son souvenir, tandis que Gladia éprouve de l'amour. Ces deux sentiments les mènent donc vers un chemin différent, Amadiro devient rancunier et cherche à exorciser tout cela à travers la destruction, tandis que Gladia devient curieuse de l'inconnu et cherche à incarner un message de paix entre les peuples.
Toutefois, bien que d'aspect manichéen, cette opposition est loin de provoquer l'ennui ou la lassitude, car on peut voir que les intentions de ces personnages ne provoquent pas toujours les résultats escomptés. Les discours de Gladia ne font pas l'unanimité et attisent des braises de révolte, tout comme les desseins d'Amadiro peuvent avoir des effets bénéfiques envers ses ennemis. Un mélange qui s'avère captivant.
Néanmoins, la fin est sans aucun doute le point noir du roman. Lorsque la tension est à son comble, la résolution se déroule de manière un peu trop brusque pour être véritablement satisfaisante. Par ailleurs, ce livre ayant été écrit en partie pour former un pont entre le Cycle des Robots et le Cycle de Fondation, la fin est délibérément ouverte, ce qui empêche d'avoir une véritable conclusion pour cette série.
Finalement, Robots and Empire est un livre qui forme la dernière étape du discours sur la robotique qui imprègne la série depuis le début. Jouant avec différents degrés de moralité, le récit nous interroge sur la définition que l'on peut avoir d'un humain ou d'un robot, brouillant volontairement les frontières selon les personnages, et offrant une réflexion sur l'Humanité et son avenir.
The Robots of Dawn by Isaac Asimov
4.0
The Robots of Dawn se situe deux ans après les événements de The Naked Sun. Elijah Baley est de nouveau envoyé sur un des Spacer Worlds, Aurora, à la demande du Dr. Fastolfe qu'il avait déjà rencontré dans The Caves of Steel. Un robot humaniforme a été découvert en état de blocage mental, son cerveau positronique ayant subi une dégradation irréversible. Cependant, compte tenu de la complexité du robot, seul le Dr. Fastolfe est en mesure de provoquer un tel état de dysfonctionnement, ce qu'il affirme ne pas avoir fait. Ainsi, Elijah Baley doit démêler les nœuds de cette impasse afin de découvrir la vérité.
The Robots of Dawn développe davantage l'univers du cycle. En choisissant Aurora comme cadre, l'auteur nous montre ce qu'est devenu le premier monde colonisé par l'humanité, le comparant à la Terre.
Aurora nous est présentée comme une planète où humains et robots vivent en harmonie, où la nature possède une place importante dans la vie des habitants, où tout semble parfait. Toutefois, sous le vernis transpire une facette bien plus sombre. L'exemple le plus frappant se situe dans le rapport entre humains et robots. En effet, les Aurorans se vantent de considérer les robots comme leurs égaux, mais plusieurs éléments prouvent qu'ils appliquent une certaine hypocrisie à ce sujet. Les robots possèdent un nom complet et sont appelés avec le pronom "he", mais ils doivent se placer dans des niches lorsqu'ils sont dans une habitation et ne peuvent entrer dans certaines zones.
De même, les mœurs des Aurorans s'avèrent assez particulières, notamment concernant le sexe. L'acte devient tout à fait trivial, ne possédant plus vraiment de connexion émotionnelle, si bien que son incitation devient une offre aussi banale que d'interroger quelqu'un sur sa santé. À noter que s'il n'est pas question de descendance, les Aurorans n'ont aucun tabou concernant l'inceste.
Enfin, l'avis de cette planète sur l'avenir de l'humanité est divisé. Tout le monde s'accorde sur la nécessité d'une nouvelle conquête spatiale, mais deux camps s'affrontent sur la méthode à employer. D'une part, le Dr. Amadiro, concurrent du Dr. Fastolfe, considère qu'il est préférable de confier cette mission aux Spacers voire exclusivement aux Aurorans. Désirant envoyer des robots humaniformes en premier lieu pour terraformer les planètes, les nouveaux colons n'auraient plus qu'à s'installer. D'autre part, le Dr. Fastolfe considère que c'est aux Terriens de coloniser de nouveaux mondes, convaincu que leur aversion pour les robots les empêcherait de créer les mêmes erreurs qui hantent les Spacer Worlds devenus trop stables, presque inertes.
C'est bien entendu ce dernier point qui plane constamment sur l'enquête d'Elijah Baley, car en prouvant l'innocence de Fastolfe, il offre un tout nouveau destin aux Terriens, tandis qu'un échec serait fatal. Un sentiment d'urgence se manifeste donc tout au long du roman, mais paradoxalement, il s'agit de l'enquête la plus désordonnée qui nous a été donnée de lire en trois tomes.
En effet, Elijah Baley avance à l'aveuglette, utilisant des coups de poker pour tenter de découvrir de nouveaux indices, se fiant quasiment uniquement à son instinct plutôt que de procéder logiquement. Le lecteur se trouve donc perdu dans un défilé de scènes où l'identité d'un coupable est noyée dans un brouillard opaque. Certains détails ont beau devenir essentiels à la fin de l'enquête, la plupart n'ont de sens qu'une fois la révélation du dernier chapitre enfin dévoilée, rendant la résolution du mystère un peu frustrante. Néanmoins, ce dernier chapitre permet d'aborder un point essentiel au sujet de la robotique, les conséquences de ce secret étant phénoménale dans un tel univers.
Finalement, malgré ses défauts, The Robots of Dawn est une lecture intéressante. Nous plongeant davantage dans l'univers décrit, chaque information donnée permet de mieux saisir la rivalité entre la Terre et les Spacer Worlds. En outre, ce tome aborde d'autres sujets en lien avec la robotique, notamment toutes les implications qu'apporterait la démocratisation de robots humaniformes. Un opus important, à la frontière du passé et de l'avenir, comme l'aurore.
The Robots of Dawn développe davantage l'univers du cycle. En choisissant Aurora comme cadre, l'auteur nous montre ce qu'est devenu le premier monde colonisé par l'humanité, le comparant à la Terre.
Aurora nous est présentée comme une planète où humains et robots vivent en harmonie, où la nature possède une place importante dans la vie des habitants, où tout semble parfait. Toutefois, sous le vernis transpire une facette bien plus sombre. L'exemple le plus frappant se situe dans le rapport entre humains et robots. En effet, les Aurorans se vantent de considérer les robots comme leurs égaux, mais plusieurs éléments prouvent qu'ils appliquent une certaine hypocrisie à ce sujet. Les robots possèdent un nom complet et sont appelés avec le pronom "he", mais ils doivent se placer dans des niches lorsqu'ils sont dans une habitation et ne peuvent entrer dans certaines zones.
De même, les mœurs des Aurorans s'avèrent assez particulières, notamment concernant le sexe. L'acte devient tout à fait trivial, ne possédant plus vraiment de connexion émotionnelle, si bien que son incitation devient une offre aussi banale que d'interroger quelqu'un sur sa santé. À noter que s'il n'est pas question de descendance, les Aurorans n'ont aucun tabou concernant l'inceste.
Enfin, l'avis de cette planète sur l'avenir de l'humanité est divisé. Tout le monde s'accorde sur la nécessité d'une nouvelle conquête spatiale, mais deux camps s'affrontent sur la méthode à employer. D'une part, le Dr. Amadiro, concurrent du Dr. Fastolfe, considère qu'il est préférable de confier cette mission aux Spacers voire exclusivement aux Aurorans. Désirant envoyer des robots humaniformes en premier lieu pour terraformer les planètes, les nouveaux colons n'auraient plus qu'à s'installer. D'autre part, le Dr. Fastolfe considère que c'est aux Terriens de coloniser de nouveaux mondes, convaincu que leur aversion pour les robots les empêcherait de créer les mêmes erreurs qui hantent les Spacer Worlds devenus trop stables, presque inertes.
C'est bien entendu ce dernier point qui plane constamment sur l'enquête d'Elijah Baley, car en prouvant l'innocence de Fastolfe, il offre un tout nouveau destin aux Terriens, tandis qu'un échec serait fatal. Un sentiment d'urgence se manifeste donc tout au long du roman, mais paradoxalement, il s'agit de l'enquête la plus désordonnée qui nous a été donnée de lire en trois tomes.
En effet, Elijah Baley avance à l'aveuglette, utilisant des coups de poker pour tenter de découvrir de nouveaux indices, se fiant quasiment uniquement à son instinct plutôt que de procéder logiquement. Le lecteur se trouve donc perdu dans un défilé de scènes où l'identité d'un coupable est noyée dans un brouillard opaque. Certains détails ont beau devenir essentiels à la fin de l'enquête, la plupart n'ont de sens qu'une fois la révélation du dernier chapitre enfin dévoilée, rendant la résolution du mystère un peu frustrante. Néanmoins, ce dernier chapitre permet d'aborder un point essentiel au sujet de la robotique, les conséquences de ce secret étant phénoménale dans un tel univers.
Finalement, malgré ses défauts, The Robots of Dawn est une lecture intéressante. Nous plongeant davantage dans l'univers décrit, chaque information donnée permet de mieux saisir la rivalité entre la Terre et les Spacer Worlds. En outre, ce tome aborde d'autres sujets en lien avec la robotique, notamment toutes les implications qu'apporterait la démocratisation de robots humaniformes. Un opus important, à la frontière du passé et de l'avenir, comme l'aurore.
The Naked Sun by Isaac Asimov
4.0
Suite à la réussite de son enquête dans The Caves of Steel, Elijah Baley est appelé sur Solaria, un des Spacer Worlds, pour résoudre une affaire particulière. En effet, un homme a été assassiné, et les habitants sont persuadés que sa femme est la meurtrière. Pourtant, l'agent de sécurité affirme que c'est impossible. La raison est très simple : les Solarians n'ont quasiment aucun contact physique entre eux, préférant se voir via un dispositif holographique plutôt que d'être en la présence de quelqu'un. Un mode de vie qui s'applique également aux couples, chaque parti choisissant de vivre de son côté sans se préoccuper de l'autre.
Si le tome précédent nous faisait découvrir la Terre sous un nouveau jour, cet opus nous dépayse complètement en nous emmenant sur Solaria. Planète contenant uniquement vingt mille personnes pour deux cents millions de robots, les habitants sont devenus complètement dépendants de leurs machines, de telle sorte qu'il existe un robot pour une seule fonction (comme par exemple gérer l'appareil à communication ou servir une boisson), plutôt que d'utiliser un seul robot pour plusieurs tâches. De plus, chaque personne vit dans une immense propriété contenant de multiples pièces, chacune d'entre elles n'étant utilisée que pour une seule activité. Ajoutons à cela le fait que les Solarians n'entrent jamais en contact physique, et nous obtenons une civilisation très individualisée jusqu'à atteindre l’érémitisme.
La découverte de cette société est tout bonnement fascinante. Chaque dialogue nous plonge davantage dans cette culture étrange, et l'on passe de l'amusement à la stupéfaction en comprenant les rouages et implications de ce mode de vie. Néanmoins, comme le fait remarquer un sociologue de l'histoire, la société la plus proche de Solaria est celle de la Terre, cette dernière se repliant sur elle-même. Il est d'ailleurs intéressant de constater un parallèle entre le comportement des Solarians et l'agoraphobie d'Elijah. Étant habitué à vivre sous un dôme d'acier, celui-ci ne supporte que difficilement les espaces vides. Une peur qui l'enferme entre des murs psychologiques, à l'image des craintes des Solarians, puisque les deux ont construit ces entraves suite à leur façon de vivre.
Toutefois, si ces similarités sont déjà cohérentes dans le récit, elles sont tout autant pertinentes et destinées à notre attention si l'on étudie ce repli sous l'angle de la technologie. Compte tenu de sa place et de l'utilisation que nous en faisons de nos jours, ses conséquences peuvent se rapprocher dangereusement de l'attitude des Solarians qui n'est qu'une exagération de certains points tout en étant criante de vérité pour d'autres.
Concernant l'enquête, on peut dire qu'elle devient une véritable énigme étant donné les conditions de la planète, mais certains éléments sont tout de même facilement déchiffrables. Une fois de plus, toutes les pièces du puzzle sont présentes pour se dévoiler dans un grand final. Cependant, l'exécution demeure un peu moins satisfaisante que dans le tome précédent.
En effet, il est déjà regrettable que malgré la reformation du duo, Daneel Olivaw s'avère globalement absent de l'histoire, Elijah avançant petit à petit de son côté. Bien entendu, cette séparation apporte des détails essentiels, et de manière générale, il est bon de noter que ce roman insère une idée très importante sur le fonctionnement des robots qui change complètement la vision des Trois Lois de la robotique. Néanmoins, l'association de ces deux personnages était quelque chose de fort appréciable dans The Caves of Steel, et il aurait été agréable de retrouver une même dynamique dans cet opus.
En outre, le développement des conditions de la planète se réalise quelque peu au détriment de l'enquête. Bien entendu, les indices sont parsemés tout au long du périple d'Elijah, mais on sent tout de même que le crime se dessine un peu trop en arrière-plan. Si bien que la résolution se déroule à la façon d'une partie de Cluedo. Toutefois, aucune conclusion n'est tirée par les cheveux et le lecteur peut retracer aisément la réflexion d'Elijah en ressassant les preuves récoltées au fur et à mesure.
Finalement, malgré ses petits défauts, The Naked Sun est un roman très intéressant. Poussant ses idées jusqu'au bout, c'est donc avec curiosité que l'on observe cette société aux principes si différents des nôtres et pourtant si proches comme le laisse entendre le récit. Un discours peut-être encore plus pertinent à notre époque qu'à celle de l'écriture du livre.
Si le tome précédent nous faisait découvrir la Terre sous un nouveau jour, cet opus nous dépayse complètement en nous emmenant sur Solaria. Planète contenant uniquement vingt mille personnes pour deux cents millions de robots, les habitants sont devenus complètement dépendants de leurs machines, de telle sorte qu'il existe un robot pour une seule fonction (comme par exemple gérer l'appareil à communication ou servir une boisson), plutôt que d'utiliser un seul robot pour plusieurs tâches. De plus, chaque personne vit dans une immense propriété contenant de multiples pièces, chacune d'entre elles n'étant utilisée que pour une seule activité. Ajoutons à cela le fait que les Solarians n'entrent jamais en contact physique, et nous obtenons une civilisation très individualisée jusqu'à atteindre l’érémitisme.
La découverte de cette société est tout bonnement fascinante. Chaque dialogue nous plonge davantage dans cette culture étrange, et l'on passe de l'amusement à la stupéfaction en comprenant les rouages et implications de ce mode de vie. Néanmoins, comme le fait remarquer un sociologue de l'histoire, la société la plus proche de Solaria est celle de la Terre, cette dernière se repliant sur elle-même. Il est d'ailleurs intéressant de constater un parallèle entre le comportement des Solarians et l'agoraphobie d'Elijah. Étant habitué à vivre sous un dôme d'acier, celui-ci ne supporte que difficilement les espaces vides. Une peur qui l'enferme entre des murs psychologiques, à l'image des craintes des Solarians, puisque les deux ont construit ces entraves suite à leur façon de vivre.
Toutefois, si ces similarités sont déjà cohérentes dans le récit, elles sont tout autant pertinentes et destinées à notre attention si l'on étudie ce repli sous l'angle de la technologie. Compte tenu de sa place et de l'utilisation que nous en faisons de nos jours, ses conséquences peuvent se rapprocher dangereusement de l'attitude des Solarians qui n'est qu'une exagération de certains points tout en étant criante de vérité pour d'autres.
Concernant l'enquête, on peut dire qu'elle devient une véritable énigme étant donné les conditions de la planète, mais certains éléments sont tout de même facilement déchiffrables. Une fois de plus, toutes les pièces du puzzle sont présentes pour se dévoiler dans un grand final. Cependant, l'exécution demeure un peu moins satisfaisante que dans le tome précédent.
En effet, il est déjà regrettable que malgré la reformation du duo, Daneel Olivaw s'avère globalement absent de l'histoire, Elijah avançant petit à petit de son côté. Bien entendu, cette séparation apporte des détails essentiels, et de manière générale, il est bon de noter que ce roman insère une idée très importante sur le fonctionnement des robots qui change complètement la vision des Trois Lois de la robotique. Néanmoins, l'association de ces deux personnages était quelque chose de fort appréciable dans The Caves of Steel, et il aurait été agréable de retrouver une même dynamique dans cet opus.
En outre, le développement des conditions de la planète se réalise quelque peu au détriment de l'enquête. Bien entendu, les indices sont parsemés tout au long du périple d'Elijah, mais on sent tout de même que le crime se dessine un peu trop en arrière-plan. Si bien que la résolution se déroule à la façon d'une partie de Cluedo. Toutefois, aucune conclusion n'est tirée par les cheveux et le lecteur peut retracer aisément la réflexion d'Elijah en ressassant les preuves récoltées au fur et à mesure.
Finalement, malgré ses petits défauts, The Naked Sun est un roman très intéressant. Poussant ses idées jusqu'au bout, c'est donc avec curiosité que l'on observe cette société aux principes si différents des nôtres et pourtant si proches comme le laisse entendre le récit. Un discours peut-être encore plus pertinent à notre époque qu'à celle de l'écriture du livre.
The Caves of Steel by Isaac Asimov
4.0
Petite précision avant de commencer : il n'est pas obligatoire d'avoir lu I, Robot ou The Rest of the Robots pour se lancer dans The Caves of Steel. Cependant, les deux recueils mettent en place certains points de l'univers comme les Trois Lois de la robotique ainsi que la perception des robots par l'humanité, ce qui apporte un petit bagage de compréhension supplémentaire.
The Caves of Steel nous plonge dans le troisième millénaire avec une planète Terre surpeuplée où les humains vivent dans des villes gigantesques protégées par des dômes d'acier. De manière générale, les gens ne vivent pas dans un confort absolu puisque tout est rationné, depuis la nourriture et tabac consommés, jusqu'à la moindre goutte d'eau utilisée. Par ailleurs, la vie en collectivité est privilégiée. Ainsi, chaque personne est attribuée à une sorte de réfectoire, et d'autres lieux comme les toilettes ou la salle de bain sont également communaux. Tous ces éléments plutôt fastidieux peuvent s'améliorer ou s'empirer selon le niveau que possède chaque personne, la société étant divisée en plusieurs castes où chaque nouveau palier offre de nouveaux avantages.
Toutefois, les Terriens ne sont pas les seuls êtres humains dans l'univers, puisqu'il existe une cinquantaine de colonies appelées Spacer Worlds. Là-bas, la vie y est complètement différente. Chaque planète colonisée s'avère sous-peuplée, les habitants ayant un confort dont l'individualité et l'intimité sont les piliers. Histoire de compléter l'opposition, les Spaciens utilisent volontiers des robots, tandis que les Terriens voient ces machines d'un mauvais œil.
Les relations entre les deux peuples sont donc tendues et menacent de dégénérer suite au meurtre d'un Spacien, la probabilité qu'un Terrien soit à l'origine de cet acte étant élevée. Le crime ayant eu lieu dans l'avant-poste à la sortie de New York City, l'affaire tombe dans les mains d'Elijah Baley, détective terrien. Malheureusement pour lui, les Spaciens comptent bien suivre son investigation de très près en lui envoyant comme partenaire R. Daneel Olivaw. La première lettre expliquant bien entendu qu'il s'agit d'un robot.
The Caves of Steel est un roman très agréable à lire. Asimov nous plonge dans une enquête policière avec un personnage principal qui peut paraître cliché au premier abord, mais qui demeure particulièrement intéressant à suivre. Par son regard, on découvre à quoi ressemble la vie terrestre et ses acteurs, rendant la digestion de tous les éléments de mise en place bien plus naturelle.
En effet, le récit ne manque pas d'idées, que ce soit sur la gestion des villes, les moyens de transports et bien d'autres choses encore. Cependant, loin de nous assommer avec une quantité d'informations trop importante, Asimov dilue le tout grâce à son protagoniste et son partenaire, ce dernier étant le réceptacle de toute curiosité en rapport avec les coutumes de la Terre.
Globalement, The Caves of Steel se construit sur un univers plutôt riche qui permet à l'auteur de faire une critique de la société. On peut voir évidemment un discours de lutte des classes, avec une opposition de deux modèles économiques, mais également une réflexion sur le progrès et son utilisation. Néanmoins, les deux modes de vie étant poussés à leurs extrêmes, aucun d'eux n'est encensé car aucun d'eux n'est privé d'inconvénients conséquents.
En cela, Elijah Baley est un personnage fascinant puisqu'il possède certains travers propres aux Terriens, mais dont le pragmatisme permet de surpasser ses préjugés pour évoluer vers un meilleur état d'esprit. Il en va de même pour son associé Daneel Olivaw qui, par sa nature robotique, représente la froideur et la mentalité des Spaciens, mais dont la collaboration avec le détective lui apprendra des valeurs non intégrées à ses circuits. Le duo incarne donc un certain équilibre, se complétant à merveille et nous offrant des dialogues aux petits oignons.
Concernant l'aspect policier, le livre s'apparente à un Sherlock Holmes. En effet, Elijah Baley est un détective qui note le moindre détail pour tenter de résoudre l'affaire dans sa tête. Aucune question n'est anodine et pourra devenir une preuve dans son argumentation. Cependant, contrairement à son homologue anglais, Elijah Baley ne dissimule aucune information au lecteur, ce dernier pouvant suivre le cheminement de pensées qui mène le protagoniste à ses conclusions tout en ayant ses propres suspicions grâce aux pièces de puzzle parsemées au fil de l'histoire.
À noter que le détective n'est pas infaillible, la part d'instinct dans ses affirmations le rendant même sympathique et bien plus humain. Il est néanmoins dommage que la conclusion de l'enquête se forge aussi rapidement, les derniers chapitres accélérant considérablement le rythme.
The Caves of Steel nous plonge dans le troisième millénaire avec une planète Terre surpeuplée où les humains vivent dans des villes gigantesques protégées par des dômes d'acier. De manière générale, les gens ne vivent pas dans un confort absolu puisque tout est rationné, depuis la nourriture et tabac consommés, jusqu'à la moindre goutte d'eau utilisée. Par ailleurs, la vie en collectivité est privilégiée. Ainsi, chaque personne est attribuée à une sorte de réfectoire, et d'autres lieux comme les toilettes ou la salle de bain sont également communaux. Tous ces éléments plutôt fastidieux peuvent s'améliorer ou s'empirer selon le niveau que possède chaque personne, la société étant divisée en plusieurs castes où chaque nouveau palier offre de nouveaux avantages.
Toutefois, les Terriens ne sont pas les seuls êtres humains dans l'univers, puisqu'il existe une cinquantaine de colonies appelées Spacer Worlds. Là-bas, la vie y est complètement différente. Chaque planète colonisée s'avère sous-peuplée, les habitants ayant un confort dont l'individualité et l'intimité sont les piliers. Histoire de compléter l'opposition, les Spaciens utilisent volontiers des robots, tandis que les Terriens voient ces machines d'un mauvais œil.
Les relations entre les deux peuples sont donc tendues et menacent de dégénérer suite au meurtre d'un Spacien, la probabilité qu'un Terrien soit à l'origine de cet acte étant élevée. Le crime ayant eu lieu dans l'avant-poste à la sortie de New York City, l'affaire tombe dans les mains d'Elijah Baley, détective terrien. Malheureusement pour lui, les Spaciens comptent bien suivre son investigation de très près en lui envoyant comme partenaire R. Daneel Olivaw. La première lettre expliquant bien entendu qu'il s'agit d'un robot.
The Caves of Steel est un roman très agréable à lire. Asimov nous plonge dans une enquête policière avec un personnage principal qui peut paraître cliché au premier abord, mais qui demeure particulièrement intéressant à suivre. Par son regard, on découvre à quoi ressemble la vie terrestre et ses acteurs, rendant la digestion de tous les éléments de mise en place bien plus naturelle.
En effet, le récit ne manque pas d'idées, que ce soit sur la gestion des villes, les moyens de transports et bien d'autres choses encore. Cependant, loin de nous assommer avec une quantité d'informations trop importante, Asimov dilue le tout grâce à son protagoniste et son partenaire, ce dernier étant le réceptacle de toute curiosité en rapport avec les coutumes de la Terre.
Globalement, The Caves of Steel se construit sur un univers plutôt riche qui permet à l'auteur de faire une critique de la société. On peut voir évidemment un discours de lutte des classes, avec une opposition de deux modèles économiques, mais également une réflexion sur le progrès et son utilisation. Néanmoins, les deux modes de vie étant poussés à leurs extrêmes, aucun d'eux n'est encensé car aucun d'eux n'est privé d'inconvénients conséquents.
En cela, Elijah Baley est un personnage fascinant puisqu'il possède certains travers propres aux Terriens, mais dont le pragmatisme permet de surpasser ses préjugés pour évoluer vers un meilleur état d'esprit. Il en va de même pour son associé Daneel Olivaw qui, par sa nature robotique, représente la froideur et la mentalité des Spaciens, mais dont la collaboration avec le détective lui apprendra des valeurs non intégrées à ses circuits. Le duo incarne donc un certain équilibre, se complétant à merveille et nous offrant des dialogues aux petits oignons.
Concernant l'aspect policier, le livre s'apparente à un Sherlock Holmes. En effet, Elijah Baley est un détective qui note le moindre détail pour tenter de résoudre l'affaire dans sa tête. Aucune question n'est anodine et pourra devenir une preuve dans son argumentation. Cependant, contrairement à son homologue anglais, Elijah Baley ne dissimule aucune information au lecteur, ce dernier pouvant suivre le cheminement de pensées qui mène le protagoniste à ses conclusions tout en ayant ses propres suspicions grâce aux pièces de puzzle parsemées au fil de l'histoire.
À noter que le détective n'est pas infaillible, la part d'instinct dans ses affirmations le rendant même sympathique et bien plus humain. Il est néanmoins dommage que la conclusion de l'enquête se forge aussi rapidement, les derniers chapitres accélérant considérablement le rythme.
Enfin, il faut tout de même évoquer un dernier bémol. Asimov montre une fois de plus que les personnages féminins ne sont pas son fort. En effet, lorsqu'elle n'exerce pas la profession de scientifique, on remarque que l'auteur a une vision peu flatteuse de la gente féminine. Ici, c'est Jessie qui en fait les frais, agissant avec une irrationalité aussi déconcertante qu'irritante.
Finalement, The Caves of Steel est un roman très divertissant. L'enquête s'avère plutôt bien ficelée, et le fond de science-fiction s'y mêle de façon plaisante. Bien entendu, le livre n'est pas exempt de défauts, mais grâce à son style d'écriture et des dialogues efficaces, Asimov nous propose une histoire qui vaut le détour.
Finalement, The Caves of Steel est un roman très divertissant. L'enquête s'avère plutôt bien ficelée, et le fond de science-fiction s'y mêle de façon plaisante. Bien entendu, le livre n'est pas exempt de défauts, mais grâce à son style d'écriture et des dialogues efficaces, Asimov nous propose une histoire qui vaut le détour.