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choupitali's reviews
360 reviews
Doctor Sleep by Stephen King
Chose qu'admet Dan concernant son alcoolisme, mais également au sujet de son mauvais tempérament hérité de son père. D'autres personnages auront cette révélation de ne pas pouvoir échapper à leur patrimoine génétique, toutefois, Doctor Sleep ne souhaite pas tomber dans le défaitisme. Si chacun possède des entraves, il n'est pas question de les laisser prendre le dessus, mais de les affronter et de vivre avec. Ainsi, malgré l'apparente noirceur de ce thème, une lueur d'espoir se dégage.
Si Stephen King parvient à renouveler sa façon de traiter certains thèmes, il parvient également à construire une nouvelle menace et une nouvelle ambiance pour ce récit. En effet, l'Overlook étant détruit, l'auteur étend son univers en créant le groupe du True Knot, une sorte de vampires psychiques attirés par les personnes dotées du shining, et plus spécifiquement les enfants. Si l'Overlook était un danger claustrophobique, jouant sur la menace que peut représenter un proche, le True Knot est plutôt un danger guettant dans l'ombre, jouant sur la peur de l'inconnu. Un détail qui n'est pas anodin puisque Doctor Sleep aborde le thème de la famille, et notamment la famille trouvée ou retrouvée s'unissant contre l'adversité.
Globalement, Stephen King réussit à nous faire voyager de nouveau dans cet univers, sachant utiliser les références au livre précédent sans pour autant en abuser, mais prenant des points suffisamment importants pour donner une impression d'héritage, à la manière dont Dan transporte l'héritage de son père tout en arrivant à s'en détacher pour devenir sa propre personne. Il est tout de même regrettable que le dénouement se déroule aussi rapidement alors que la montée en puissance s'est faite si minutieusement.
Finalement, Doctor Sleep est une très bonne suite. Cependant, bien que l'auteur introduise les éléments nécessaires pour une parfaite compréhension, il est tout de même indispensable d'avoir lu The Shining pour saisir tous les enjeux. Les personnages savent rester intéressants malgré leur plus grand nombre, et l'ambiance fantastique se pare d'un voile de mystère qui est tout à fait plaisant, le tout offrant une conclusion parfaite à l'histoire de Dan Torrance.
4.0
Doctor Sleep est la suite de The Shining. On y retrouve Danny Torrance, à présent devenu un adulte qui peine à vivre avec son don. De ce fait, il plonge dans l'alcool et commet des actes qu'il regrette amèrement. Alors qu'il déménage dans une ville du New Hampshire, il parvient à redresser la barre en rejoignant une communauté d'alcooliques anonymes. Plus à l'aise avec ses pouvoirs, Dan devient un aide-soignant dans un hospice en fin de vie, ce qui lui vaut le surnom de Doctor Sleep.
Si ses pas l'ont mené dans cette ville, ce n'est pas un hasard, puisqu'il rencontre ainsi Abra Stone, une fillette de 12 ans dotée également du shining. Malheureusement, les capacités d'Abra sont si importantes qu'elle a attiré l'attention d'un groupe de personnes traquant les enfants possédant ce don. Tout comme Dick Halloran autrefois, Dan est propulsé au rang de mentor, dont le devoir est de guider et protéger la fillette.
Doctor Sleep continue d'aborder les thèmes difficiles déjà présents dans The Shining, particulièrement l'alcoolisme. Bien que le jeune Danny ait vu les ravages de l'alcool sur son père, et malgré sa promesse à lui-même de ne jamais suivre ses traces, Dan finit par sombrer également dans ce travers. Sur ce point, le roman possède un aspect très fataliste, se rapprochant étrangement du naturalisme de Zola. Plusieurs éléments pourraient expliquer l'alcoolisme de Dan, mais son sponsor de la communauté des alcooliques anonymes résume ainsi la situation :
Si ses pas l'ont mené dans cette ville, ce n'est pas un hasard, puisqu'il rencontre ainsi Abra Stone, une fillette de 12 ans dotée également du shining. Malheureusement, les capacités d'Abra sont si importantes qu'elle a attiré l'attention d'un groupe de personnes traquant les enfants possédant ce don. Tout comme Dick Halloran autrefois, Dan est propulsé au rang de mentor, dont le devoir est de guider et protéger la fillette.
Doctor Sleep continue d'aborder les thèmes difficiles déjà présents dans The Shining, particulièrement l'alcoolisme. Bien que le jeune Danny ait vu les ravages de l'alcool sur son père, et malgré sa promesse à lui-même de ne jamais suivre ses traces, Dan finit par sombrer également dans ce travers. Sur ce point, le roman possède un aspect très fataliste, se rapprochant étrangement du naturalisme de Zola. Plusieurs éléments pourraient expliquer l'alcoolisme de Dan, mais son sponsor de la communauté des alcooliques anonymes résume ainsi la situation :
“We drank because we’re drunks. We never get better. We get a daily reprieve based on our spiritual condition, and that’s it.”
Chose qu'admet Dan concernant son alcoolisme, mais également au sujet de son mauvais tempérament hérité de son père. D'autres personnages auront cette révélation de ne pas pouvoir échapper à leur patrimoine génétique, toutefois, Doctor Sleep ne souhaite pas tomber dans le défaitisme. Si chacun possède des entraves, il n'est pas question de les laisser prendre le dessus, mais de les affronter et de vivre avec. Ainsi, malgré l'apparente noirceur de ce thème, une lueur d'espoir se dégage.
Si Stephen King parvient à renouveler sa façon de traiter certains thèmes, il parvient également à construire une nouvelle menace et une nouvelle ambiance pour ce récit. En effet, l'Overlook étant détruit, l'auteur étend son univers en créant le groupe du True Knot, une sorte de vampires psychiques attirés par les personnes dotées du shining, et plus spécifiquement les enfants. Si l'Overlook était un danger claustrophobique, jouant sur la menace que peut représenter un proche, le True Knot est plutôt un danger guettant dans l'ombre, jouant sur la peur de l'inconnu. Un détail qui n'est pas anodin puisque Doctor Sleep aborde le thème de la famille, et notamment la famille trouvée ou retrouvée s'unissant contre l'adversité.
Globalement, Stephen King réussit à nous faire voyager de nouveau dans cet univers, sachant utiliser les références au livre précédent sans pour autant en abuser, mais prenant des points suffisamment importants pour donner une impression d'héritage, à la manière dont Dan transporte l'héritage de son père tout en arrivant à s'en détacher pour devenir sa propre personne. Il est tout de même regrettable que le dénouement se déroule aussi rapidement alors que la montée en puissance s'est faite si minutieusement.
Finalement, Doctor Sleep est une très bonne suite. Cependant, bien que l'auteur introduise les éléments nécessaires pour une parfaite compréhension, il est tout de même indispensable d'avoir lu The Shining pour saisir tous les enjeux. Les personnages savent rester intéressants malgré leur plus grand nombre, et l'ambiance fantastique se pare d'un voile de mystère qui est tout à fait plaisant, le tout offrant une conclusion parfaite à l'histoire de Dan Torrance.
The Shining by Stephen King
5.0
The Shining est le troisième roman publié de Stephen King. Nous y suivons la famille Torrance, composée de Jack, un ancien professeur au tempérament difficile, sa femme Wendy, et leur fils Danny qui possède un don surnaturel. Grâce à un ami, Jack obtient un emploi de gardien d'un hôtel pendant sa fermeture hivernale. Une aubaine qui lui permettrait de sortir de ses difficultés financières, et une occasion de terminer l'écriture d'une pièce de théâtre qu'il repousse depuis longtemps. La famille Torrance emménage donc à l'hôtel Overlook, dans les montagnes du Colorado. Malheureusement, l'endroit n'est pas aussi paisible qu'il n'y paraît, et avec son pouvoir, Danny sait que lui et ses parents ne sont pas seuls dans l'Overlook.
The Shining est un livre qui prend le temps de poser ses éléments. Puisqu'il s'agit essentiellement d'un huis-clos, Stephen King prend soin de nous présenter les personnages, leur caractère, leurs défauts, ce qui nous permet d'appréhender ce qu'il pourrait se passer dans un lieu isolé et sans communication. De même, concernant l'Overlook, malgré plusieurs avertissements nous indiquant qu'une menace y règne, l'auteur parvient à nous mettre en confiance en nous faisant lire des chapitres idylliques où les protagonistes semblent heureux et se reconstruire après leur passé compliqué. Ainsi, lorsque le fantastique et l'horreur prennent le dessus, l'ambiance n'en devient que plus oppressante, car l'on essaye de deviner à quel moment les prémonitions de Danny se réaliseront tout en espérant qu'elles seront évitées.
D'une certaine manière, cette atmosphère est à l'image du thème le plus fort du récit, à savoir la toxicité d'une relation et l'emprise qu'elle possède sur ses victimes. Jack est un alcoolique qui lutte pour rester sobre, son tempérament lié à la boisson l'ayant autrefois mené à casser le bras de son fils. Malgré cet événement, Danny continue d'aimer inconditionnellement son père. Une situation similaire qu'a pu éprouver Jack avec son propre père, ce dernier ayant également été alcoolique et violent. Néanmoins, Jack fut le dernier de sa famille à aimer son père tandis que les autres membres le craignait.
Wendy entretient aussi une relation complexe avec sa mère, celle-ci prenant un malin plaisir à dénigrer sa fille, mais tout en la conservant sous son joug. Ses parents ayant divorcés et sa mère la tenant pour responsable, Wendy ne parvient donc pas à entreprendre cette démarche lorsque les actions de Jack détruisent leur mariage, préférant croire à un potentiel miracle qui arrangerait les choses et se laissant bercer par les moments agréables.
Dans le cas de Jack, on peut ajouter son rapport avec l'alcool. Bien qu'il soit sobre, Jack demeure prisonnier de son goût pour la boisson. Lorsqu'il n'a pas l'esprit tranquille, les tics qu'il a développé en étant alcoolique reviennent à la charge, jusqu'à le forcer à désirer ardemment la moindre goutte d'alcool.
Ainsi, aucun membre de la famille Torrance n'est véritablement libre. Chacun est enfermé dans un syndrome de Stockholm, chacun étant une victime ne pouvant se rebeller contre son agresseur, quelle que soit sa nature. Un état qui rend le noyau familial fragile et propice aux manipulations de l'Overlook. À noter que le nom de l'hôtel est parfaitement choisi puisqu'il peut signifier "dominer, surplomber", l'hôtel possédant bien une force oppressante qui domine ses occupants. Un autre sens de ce mot à son importance, mais en parler ici serait dévoiler une partie de la fin du roman.
Finalement, il n'est pas étonnant que The Shining soit l'un des livres de Stephen King qui ait réussi à autant marquer le public. Bien que ce ne soit que son troisième roman, l'auteur a réussi à proposer une expérience incroyable, liant le huis-clos et le fantastique. En nous faisant entrer dans les pensées les plus intimes de ses personnages, l'auteur nous plonge dans la complexité du psyché humain et dans sa lutte contre ses propres démons.
The Shining est un livre qui prend le temps de poser ses éléments. Puisqu'il s'agit essentiellement d'un huis-clos, Stephen King prend soin de nous présenter les personnages, leur caractère, leurs défauts, ce qui nous permet d'appréhender ce qu'il pourrait se passer dans un lieu isolé et sans communication. De même, concernant l'Overlook, malgré plusieurs avertissements nous indiquant qu'une menace y règne, l'auteur parvient à nous mettre en confiance en nous faisant lire des chapitres idylliques où les protagonistes semblent heureux et se reconstruire après leur passé compliqué. Ainsi, lorsque le fantastique et l'horreur prennent le dessus, l'ambiance n'en devient que plus oppressante, car l'on essaye de deviner à quel moment les prémonitions de Danny se réaliseront tout en espérant qu'elles seront évitées.
D'une certaine manière, cette atmosphère est à l'image du thème le plus fort du récit, à savoir la toxicité d'une relation et l'emprise qu'elle possède sur ses victimes. Jack est un alcoolique qui lutte pour rester sobre, son tempérament lié à la boisson l'ayant autrefois mené à casser le bras de son fils. Malgré cet événement, Danny continue d'aimer inconditionnellement son père. Une situation similaire qu'a pu éprouver Jack avec son propre père, ce dernier ayant également été alcoolique et violent. Néanmoins, Jack fut le dernier de sa famille à aimer son père tandis que les autres membres le craignait.
Wendy entretient aussi une relation complexe avec sa mère, celle-ci prenant un malin plaisir à dénigrer sa fille, mais tout en la conservant sous son joug. Ses parents ayant divorcés et sa mère la tenant pour responsable, Wendy ne parvient donc pas à entreprendre cette démarche lorsque les actions de Jack détruisent leur mariage, préférant croire à un potentiel miracle qui arrangerait les choses et se laissant bercer par les moments agréables.
Dans le cas de Jack, on peut ajouter son rapport avec l'alcool. Bien qu'il soit sobre, Jack demeure prisonnier de son goût pour la boisson. Lorsqu'il n'a pas l'esprit tranquille, les tics qu'il a développé en étant alcoolique reviennent à la charge, jusqu'à le forcer à désirer ardemment la moindre goutte d'alcool.
Ainsi, aucun membre de la famille Torrance n'est véritablement libre. Chacun est enfermé dans un syndrome de Stockholm, chacun étant une victime ne pouvant se rebeller contre son agresseur, quelle que soit sa nature. Un état qui rend le noyau familial fragile et propice aux manipulations de l'Overlook. À noter que le nom de l'hôtel est parfaitement choisi puisqu'il peut signifier "dominer, surplomber", l'hôtel possédant bien une force oppressante qui domine ses occupants. Un autre sens de ce mot à son importance, mais en parler ici serait dévoiler une partie de la fin du roman.
Finalement, il n'est pas étonnant que The Shining soit l'un des livres de Stephen King qui ait réussi à autant marquer le public. Bien que ce ne soit que son troisième roman, l'auteur a réussi à proposer une expérience incroyable, liant le huis-clos et le fantastique. En nous faisant entrer dans les pensées les plus intimes de ses personnages, l'auteur nous plonge dans la complexité du psyché humain et dans sa lutte contre ses propres démons.
Pet Sematary by Stephen King
5.0
Pet Sematary est considéré comme l'un des romans les plus effrayants ou du moins perturbants de Stephen King. L'auteur lui-même nous indique dans son introduction du livre qu'il s'agit de l'histoire qui le touche le plus, certainement parce que certaines scènes font directement écho à une expérience personnelle.
Nous suivons la famille Creed constituée de Louis ; sa femme Rachel ; leurs enfants, Ellie âgée de 5 ans, et Gage âgé de 2 ans ; ainsi que de leur chat, Church. Ils emménagent dans une ancienne demeure dans la petite ville de Ludlow dans le Maine. Là-bas, ils font la connaissance de Jud et Norma Crandall, un vieux couple qui dégage une sympathie typique de grand-parents. Jud prévient Louis de se méfier de la route qui traverse la ville, car les nombreux camions qui circulent dessus n'en sont pas à leur premier accident, en témoigne un petit endroit spécial.
En effet, derrière la propriété des Creed, au bout d'un sentier traversant la forêt, se trouve un cimetière d'animaux à la pancarte mal orthographiée, créé par des générations d'enfants de Ludlow. Cependant, au-delà de ce lieu de recueillement, se trouve autre chose connu de quelques habitants et dont le secret est aussi jalousement gardé que craint.
Pet Sematary est un roman qui construit lentement mais sûrement son ambiance. Sur de nombreux chapitres, nous plongeons dans le quotidien de la famille Creed, nous permettant de découvrir chacun de ses membres dans les moindres détails. Le fait que ces chapitres soient en moyenne assez courts intensifient l'effet "tranche de vie" que veut instaurer l'auteur. Le but est bien entendu de nous attacher à cette famille et de nous faire comprendre leur essence afin de mieux saisir comment les événements à suivre peuvent toucher chacun des protagonistes.
En cela, Stephen King réussi à la perfection, puisque le récit est comparable à un rocher en haut d'une colline : tant qu'il est immobile, tout va bien, mais dès qu'un petit élément lui fait perdre l'équilibre, il dégringole sans pouvoir s'arrêter. Ainsi, dès que l'horreur s'invite dans la narration, c'est impuissant que nous assistons au déroulement de l'histoire, et le fait d'avoir vécu longuement avec les personnages nous permet de réaliser pourquoi il est d'empêcher l'irréparable. C'est donc une atmosphère sombre et défaitiste qui se dégage de ce livre, alors qu'il commençait plutôt sereinement, un peu à la manière dont la mort s'invite brusquement au sein de la vie.
Ce qui n'est pas un hasard, puisque le thème principal de Pet Sematary est la mort, s'étendant jusqu'à la façon dont chacun gère le deuil. Tous les protagonistes sont confrontés de près ou de loin à cela. Louis est médecin, ce qui rend le risque de côtoyer la mort plus important. Il a donc une approche très terre à terre de la chose, contrairement à sa femme. Cette dernière a été traumatisée par la maladie et le décès de sa sœur durant son enfance, la rendant absolument thanatophobe. De ce fait, lorsque Ellie prend conscience de la mort pour la première fois après sa visite au cimetière d'animaux, les deux parents sont en conflit sur la manière d'expliquer cet état inévitable à leur fille.
Bien entendu, l'approche de chacun va évoluer au fil du récit, et l'on peut féliciter l'auteur d'avoir su amener les retournements de situation sans qu'ils ne paraissent improbables. Le coup de génie a été d'intégrer les pensées du personnage dont nous lisons le point de vue dans le chapitre en cours. Ainsi, il nous est permis de voir les débats internes de chacun, écrits avec suffisamment de réalisme pour que chaque décision nous semble logique dans le contexte, aussi mauvaise soit elle.
Finalement, Pet Sematary est un roman qui joue avec la peur la plus basique qui existe, celle de la mort, et notre capacité à l'accepter pour faire son deuil. Le fantastique n'est somme toute que secondaire, mais il permet d'exacerber la moindre petite réflexion que l'on pourrait avoir pour contourner ce passage inéluctable de la vie. Ainsi, c'est une véritable tragédie qui se déroule sous nos yeux, nous entraînant avec elle pour mieux nous marquer au fer rouge.
Nous suivons la famille Creed constituée de Louis ; sa femme Rachel ; leurs enfants, Ellie âgée de 5 ans, et Gage âgé de 2 ans ; ainsi que de leur chat, Church. Ils emménagent dans une ancienne demeure dans la petite ville de Ludlow dans le Maine. Là-bas, ils font la connaissance de Jud et Norma Crandall, un vieux couple qui dégage une sympathie typique de grand-parents. Jud prévient Louis de se méfier de la route qui traverse la ville, car les nombreux camions qui circulent dessus n'en sont pas à leur premier accident, en témoigne un petit endroit spécial.
En effet, derrière la propriété des Creed, au bout d'un sentier traversant la forêt, se trouve un cimetière d'animaux à la pancarte mal orthographiée, créé par des générations d'enfants de Ludlow. Cependant, au-delà de ce lieu de recueillement, se trouve autre chose connu de quelques habitants et dont le secret est aussi jalousement gardé que craint.
Pet Sematary est un roman qui construit lentement mais sûrement son ambiance. Sur de nombreux chapitres, nous plongeons dans le quotidien de la famille Creed, nous permettant de découvrir chacun de ses membres dans les moindres détails. Le fait que ces chapitres soient en moyenne assez courts intensifient l'effet "tranche de vie" que veut instaurer l'auteur. Le but est bien entendu de nous attacher à cette famille et de nous faire comprendre leur essence afin de mieux saisir comment les événements à suivre peuvent toucher chacun des protagonistes.
En cela, Stephen King réussi à la perfection, puisque le récit est comparable à un rocher en haut d'une colline : tant qu'il est immobile, tout va bien, mais dès qu'un petit élément lui fait perdre l'équilibre, il dégringole sans pouvoir s'arrêter. Ainsi, dès que l'horreur s'invite dans la narration, c'est impuissant que nous assistons au déroulement de l'histoire, et le fait d'avoir vécu longuement avec les personnages nous permet de réaliser pourquoi il est d'empêcher l'irréparable. C'est donc une atmosphère sombre et défaitiste qui se dégage de ce livre, alors qu'il commençait plutôt sereinement, un peu à la manière dont la mort s'invite brusquement au sein de la vie.
Ce qui n'est pas un hasard, puisque le thème principal de Pet Sematary est la mort, s'étendant jusqu'à la façon dont chacun gère le deuil. Tous les protagonistes sont confrontés de près ou de loin à cela. Louis est médecin, ce qui rend le risque de côtoyer la mort plus important. Il a donc une approche très terre à terre de la chose, contrairement à sa femme. Cette dernière a été traumatisée par la maladie et le décès de sa sœur durant son enfance, la rendant absolument thanatophobe. De ce fait, lorsque Ellie prend conscience de la mort pour la première fois après sa visite au cimetière d'animaux, les deux parents sont en conflit sur la manière d'expliquer cet état inévitable à leur fille.
Bien entendu, l'approche de chacun va évoluer au fil du récit, et l'on peut féliciter l'auteur d'avoir su amener les retournements de situation sans qu'ils ne paraissent improbables. Le coup de génie a été d'intégrer les pensées du personnage dont nous lisons le point de vue dans le chapitre en cours. Ainsi, il nous est permis de voir les débats internes de chacun, écrits avec suffisamment de réalisme pour que chaque décision nous semble logique dans le contexte, aussi mauvaise soit elle.
Finalement, Pet Sematary est un roman qui joue avec la peur la plus basique qui existe, celle de la mort, et notre capacité à l'accepter pour faire son deuil. Le fantastique n'est somme toute que secondaire, mais il permet d'exacerber la moindre petite réflexion que l'on pourrait avoir pour contourner ce passage inéluctable de la vie. Ainsi, c'est une véritable tragédie qui se déroule sous nos yeux, nous entraînant avec elle pour mieux nous marquer au fer rouge.
'Salem's Lot by Stephen King
3.0
'Salem's Lot est le deuxième roman publié de Stephen King. Nous y suivons Ben Mears, un écrivain qui décide de retourner à Jerusalem's Lot, une petite ville dans laquelle il a passé plusieurs années de son enfance. Là-bas, il compte écrire son nouveau livre et se libérer de mauvais souvenirs liés à la maison Marsten. Cependant, les événements ne se déroulent pas comme prévus : un chien se retrouve mutilé à la grille du cimetière, un enfant disparaît, et la maison Marsten paraît dégager quelque chose de maléfique.
S'il y a bien une chose que l'on ne peut pas reprocher à Stephen King, c'est sa façon de construire une ambiance. Jerusalem's Lot est une de ces petites villes où presque tout le monde se connaît, où les ragots vont bon train, où il n'est pas rare de trouver un squelette dans un placard, bref il y règne une atmosphère bien particulière que l'on sait reconnaître, et l'auteur parvient à nous la faire ressentir à merveille. Chaque habitant a ses petits habitudes qui sont liées à quelqu'un d'autre, et ainsi de suite. Résultat, à chaque nouveau chapitre, on voit cette ville s'animer sur le papier, si bien que lorsque l'horreur entre en jeu, on est captivé sans toutefois être surpris de la façon dont elle se répand telle un virus.
Néanmoins, le livre souffre d'un rythme un peu bancal. Si la mise en place se fait lentement et prend bien le temps de faire monter la pression, lorsque l'action prend le dessus, tout va peut-être un peu trop vite. Nous avons à peine le temps de voir les effets du drame que le récit s'empresse de se terminer. On peut clairement voir un hommage à un grand classique de la littérature, que je ne citerai pas afin de conserver toute surprise, mais il est dommage de ne pas voir ce salut s'étoffer un peu plus afin de nous offrir un plus grand spectacle.
La faute en revient peut-être également à certains protagonistes. S'il est intéressant de voir le professeur Matt Burke, le médecin Jimmy Cody, ou encore le prêtre Callahan réagir à la menace chacun à leur manière, d'autres personnages sont un peu moins engageants. Mark Petrie flirte souvent avec l'invraisemblance, paraissant beaucoup plus mature que des adultes alors qu'il n'a que douze ans. Susan Norton aurait également mérité un traitement plus approfondi que la romance du héros. Quant à Ben Mears, il semble à la fois trop générique et trop conscient d'être dans une fiction, que ce soit d'une part dans ses actions, d'autre part dans ses pensées.
Finalement, 'Salem's Lot a tout le potentiel pour nous faire frissonner, notamment grâce à son ambiance parfaite et à des scènes particulièrement prenantes. Malheureusement, ses soucis l'empêchent de conserver cette qualité durant toute la lecture.
S'il y a bien une chose que l'on ne peut pas reprocher à Stephen King, c'est sa façon de construire une ambiance. Jerusalem's Lot est une de ces petites villes où presque tout le monde se connaît, où les ragots vont bon train, où il n'est pas rare de trouver un squelette dans un placard, bref il y règne une atmosphère bien particulière que l'on sait reconnaître, et l'auteur parvient à nous la faire ressentir à merveille. Chaque habitant a ses petits habitudes qui sont liées à quelqu'un d'autre, et ainsi de suite. Résultat, à chaque nouveau chapitre, on voit cette ville s'animer sur le papier, si bien que lorsque l'horreur entre en jeu, on est captivé sans toutefois être surpris de la façon dont elle se répand telle un virus.
Néanmoins, le livre souffre d'un rythme un peu bancal. Si la mise en place se fait lentement et prend bien le temps de faire monter la pression, lorsque l'action prend le dessus, tout va peut-être un peu trop vite. Nous avons à peine le temps de voir les effets du drame que le récit s'empresse de se terminer. On peut clairement voir un hommage à un grand classique de la littérature, que je ne citerai pas afin de conserver toute surprise, mais il est dommage de ne pas voir ce salut s'étoffer un peu plus afin de nous offrir un plus grand spectacle.
La faute en revient peut-être également à certains protagonistes. S'il est intéressant de voir le professeur Matt Burke, le médecin Jimmy Cody, ou encore le prêtre Callahan réagir à la menace chacun à leur manière, d'autres personnages sont un peu moins engageants. Mark Petrie flirte souvent avec l'invraisemblance, paraissant beaucoup plus mature que des adultes alors qu'il n'a que douze ans. Susan Norton aurait également mérité un traitement plus approfondi que la romance du héros. Quant à Ben Mears, il semble à la fois trop générique et trop conscient d'être dans une fiction, que ce soit d'une part dans ses actions, d'autre part dans ses pensées.
Finalement, 'Salem's Lot a tout le potentiel pour nous faire frissonner, notamment grâce à son ambiance parfaite et à des scènes particulièrement prenantes. Malheureusement, ses soucis l'empêchent de conserver cette qualité durant toute la lecture.
La Tour des Fous by Andrzej Sapkowski
3.0
La Tour des Fous est le premier tome de la trilogie Hussite écrite par Andrzej Sapkowski, l'auteur de la célèbre saga du Sorceleur. Bien que la trilogie possède des éléments de fantasy, il s'agit surtout d'une fiction historique se déroulant à l'époque des croisades contre les hussites.
Nous suivons Reinmar von Bielau, surnommé Reynevan, un jeune herboriste et médecin touchant quelque peu à la magie. Amoureux de la belle Adèle, une femme mariée, il brave pourtant l'interdit en devenant son amant. Par malheur, les deux tourtereaux se font surprendre par les frères du mari trompé. Reynevan se voit donc pourchassé à travers toute la Silésie, mais ses mésaventures ne s'arrêtent pas là, car persuadé de vivre une parfaite idylle avec Adèle, le jeune homme fera tout pour la retrouver. Cependant, la vie n'est pas un roman de chevalerie, et son ardeur l'entraînera malgré lui dans des complots qu'il aurait été sage d'éviter.
La Tour des Fous est un premier tome assez déroutant. Le prologue nous fait comprendre qu'il s'agit d'un roman historique, évoquant de nombreux noms célèbres, pourtant il faudra attendre de nombreux chapitres avant que le cœur historique du livre ne soit véritablement abordé. En attendant, c'est le destin de Reynevan qui nous est présenté et on ne peut pas dire qu'il s'agisse d'une histoire qui pourrait entrer dans les annales.
Reynevan est un jeune homme dont la tête est un peu trop remplie de romans de chevalerie. Il se voit tel Lancelot séparé de sa Guenièvre, et sa morale ne semble pas accepter les demi-teintes, préférant bien répartir ce qui est juste ou non. Si une telle attitude peut prêter à sourire au début de la lecture, lorsque l'on comprend que le personnage ne changera pas, et ce, peu importe les déconvenues, cela devient vite lassant.
Heureusement, Reynevan finit par être accompagné de deux autres personnages, Charley, un ancien religieux au passé trouble, et Samson, un homme plutôt étrange dont il serait dommage de révéler tous les secrets ici. À eux deux, il apportent une balance essentielle au récit. Charley est un homme cynique, fort utile au combat, et qui considère l'amitié en haute place ; quant à Samson, c'est un être plutôt sage dont l'apparence peut lui permettre de passer ironiquement inaperçu. Bien qu'ils ne parviennent pas à retirer l'idéalisme de la tête de Reynevan, leurs interactions demeurent intéressantes si ce n'est hilarantes.
En effet, un des points forts de ce tome est l'humour. Que ce soit des scènes au comique évident ou des dialogues dynamiques, Sapkowski sait divertir son lecteur. Même le romantisme désespérant de Reynevan apporte par-ci par-là des touches amusantes. Pourtant, le contexte du livre est loin d'être joyeux. Complots politiques et religieux menant à des guerres, des persécutions, en passant par de la torture, La Tour des Fous nous présente une partie peu reluisante de l'Histoire. Toutefois, ce contraste entre humour et sérieux fonctionne parfaitement, conférant au tout une ambiance captivante, à l'image du contraste entre historique et fantasy.
Il est donc dommage de voir tous ces efforts noyés par une exposition parfois trop lourde. L'auteur nous abreuve de noms, de lieux, d'allers et retours qui ont certainement pour but de se montrer fidèle à des événements de l'Histoire, mais qui ont tendance à perdre le lecteur tant la masse d'informations est imposante. Ce qui est paradoxal quand on voit que certains éléments méritant d'être plus amplement développés ne sont que survolés. La faute peut-être à un trop grand désir de mis en place, d'introduction que l'on attend d'un premier tome.
Par ailleurs, le roman se trouve parsemé de facilités scénaristiques empêchant Reynevan de se trouver véritablement en danger de mort. Cela en arrive à un point où l'on lève les yeux au ciel devant tant de coïncidences, le monde étant plutôt petit quand on considère le nombre de personnages.
Finalement, La Tour des Fous est un roman qui possède un gros potentiel, sachant manier humour et sérieux comme il se doit et possédant des personnages intéressants. Il est donc regrettable que sa lecture soit moins divertissante que prévue, la faute à un héros un peu trop agaçant et des faiblesses de narration et d'exposition.
Nous suivons Reinmar von Bielau, surnommé Reynevan, un jeune herboriste et médecin touchant quelque peu à la magie. Amoureux de la belle Adèle, une femme mariée, il brave pourtant l'interdit en devenant son amant. Par malheur, les deux tourtereaux se font surprendre par les frères du mari trompé. Reynevan se voit donc pourchassé à travers toute la Silésie, mais ses mésaventures ne s'arrêtent pas là, car persuadé de vivre une parfaite idylle avec Adèle, le jeune homme fera tout pour la retrouver. Cependant, la vie n'est pas un roman de chevalerie, et son ardeur l'entraînera malgré lui dans des complots qu'il aurait été sage d'éviter.
La Tour des Fous est un premier tome assez déroutant. Le prologue nous fait comprendre qu'il s'agit d'un roman historique, évoquant de nombreux noms célèbres, pourtant il faudra attendre de nombreux chapitres avant que le cœur historique du livre ne soit véritablement abordé. En attendant, c'est le destin de Reynevan qui nous est présenté et on ne peut pas dire qu'il s'agisse d'une histoire qui pourrait entrer dans les annales.
Reynevan est un jeune homme dont la tête est un peu trop remplie de romans de chevalerie. Il se voit tel Lancelot séparé de sa Guenièvre, et sa morale ne semble pas accepter les demi-teintes, préférant bien répartir ce qui est juste ou non. Si une telle attitude peut prêter à sourire au début de la lecture, lorsque l'on comprend que le personnage ne changera pas, et ce, peu importe les déconvenues, cela devient vite lassant.
Heureusement, Reynevan finit par être accompagné de deux autres personnages, Charley, un ancien religieux au passé trouble, et Samson, un homme plutôt étrange dont il serait dommage de révéler tous les secrets ici. À eux deux, il apportent une balance essentielle au récit. Charley est un homme cynique, fort utile au combat, et qui considère l'amitié en haute place ; quant à Samson, c'est un être plutôt sage dont l'apparence peut lui permettre de passer ironiquement inaperçu. Bien qu'ils ne parviennent pas à retirer l'idéalisme de la tête de Reynevan, leurs interactions demeurent intéressantes si ce n'est hilarantes.
En effet, un des points forts de ce tome est l'humour. Que ce soit des scènes au comique évident ou des dialogues dynamiques, Sapkowski sait divertir son lecteur. Même le romantisme désespérant de Reynevan apporte par-ci par-là des touches amusantes. Pourtant, le contexte du livre est loin d'être joyeux. Complots politiques et religieux menant à des guerres, des persécutions, en passant par de la torture, La Tour des Fous nous présente une partie peu reluisante de l'Histoire. Toutefois, ce contraste entre humour et sérieux fonctionne parfaitement, conférant au tout une ambiance captivante, à l'image du contraste entre historique et fantasy.
Il est donc dommage de voir tous ces efforts noyés par une exposition parfois trop lourde. L'auteur nous abreuve de noms, de lieux, d'allers et retours qui ont certainement pour but de se montrer fidèle à des événements de l'Histoire, mais qui ont tendance à perdre le lecteur tant la masse d'informations est imposante. Ce qui est paradoxal quand on voit que certains éléments méritant d'être plus amplement développés ne sont que survolés. La faute peut-être à un trop grand désir de mis en place, d'introduction que l'on attend d'un premier tome.
Par ailleurs, le roman se trouve parsemé de facilités scénaristiques empêchant Reynevan de se trouver véritablement en danger de mort. Cela en arrive à un point où l'on lève les yeux au ciel devant tant de coïncidences, le monde étant plutôt petit quand on considère le nombre de personnages.
Finalement, La Tour des Fous est un roman qui possède un gros potentiel, sachant manier humour et sérieux comme il se doit et possédant des personnages intéressants. Il est donc regrettable que sa lecture soit moins divertissante que prévue, la faute à un héros un peu trop agaçant et des faiblesses de narration et d'exposition.
Exhalation by Ted Chiang
3.0
Exhalation: Stories est un recueil de neuf nouvelles de tailles variables et aux thèmes diversifiés. Dans son esprit, il est plutôt similaire au recueil précédent de l'auteur, Stories of Your Life and Others. Chaque nouvelle prend une idée et la développe de façon approfondie afin de nous faire réfléchir. Cependant, si le premier recueil pouvait nous couper le souffle, celui-ci se montre plus timide, préférant aborder des thèmes peut-être plus terre à terre.
Par exemple, la nouvelle The Great Silence traite de façon succincte, mais efficace, notre désir de découvrir de la vie intelligente ailleurs, désir nous aveuglant sur le potentiel de notre planète. The Truth of Fact, the Truth of Feeling se concentre sur un sujet qui parle à beaucoup de personnes, à savoir la défaillance de notre mémoire et comment nous pouvons reconstruire un événement selon notre envie. The Lifecycle of Software Objects développe toute une histoire sur un type d'IA, thème qui nous tient plutôt à cœur compte tenu de l'avancée technologique. Anxiety Is the Dizziness of Freedoms'attarde sur un phénomène que chacun a pu expérimenter un jour : s'interroger sur ce qui aurait pu arriver si l'on avait effectué un autre choix.
Cependant, les trois nouvelles qui m'ont le plus marquée sont What's Expected of Us, Omphalos, et The Merchant and the Alchemist's Gate.
La première a pour sujet le libre arbitre et les conséquences qu'aurait un objet permettant de prouver que le libre arbitre n'existe pas. Bien que courte, cette nouvelle nous fait réfléchir comme il se doit sur ce thème, et l'on en vient à se demander dans quelle catégorie de réaction on se trouverait si un tel objet était créé.
La deuxième prend le sujet de la religion sous un angle inattendu. Si Hell Is The Absence of God avait une approche spectaculaire, Omphalos choisit de se lier à la science pour un cocktail déroutant. La nouvelle se déroule dans un monde où la religion est au cœur de toute activité, notamment scientifique, jusqu'à ce qu'une découverte ébranle toute certitude. Ted Chiang a véritablement su créer un univers particulier qui nous tient en haleine, avec un rebondissement qui a du sens, ne serait-ce que dans les réactions des personnages.
La troisième est certainement la petite pépite du recueil, son sujet étant le voyage dans le temps. Ted Chiang a réussi à utiliser un thème commun qui a été vu et revu, mais tout en parvenant à le rendre étonnant. On a beau essayer de deviner le déroulement de certains passages, l'auteur nous surprend et nous offre un récit intriqué de la façon la plus satisfaisante qui soit.
Finalement, Exhalation: Stories est un recueil dans la lignée du précédent, sachant développer ses thèmes comme il faut et cherchant à faire réfléchir le lecteur aux moindres détails. Cependant, ses nouvelles s'avèrent moins époustouflantes, peut-être par leur côté plus actuel, mais il s'agit d'une impression personnelle bien entendu.
Par exemple, la nouvelle The Great Silence traite de façon succincte, mais efficace, notre désir de découvrir de la vie intelligente ailleurs, désir nous aveuglant sur le potentiel de notre planète. The Truth of Fact, the Truth of Feeling se concentre sur un sujet qui parle à beaucoup de personnes, à savoir la défaillance de notre mémoire et comment nous pouvons reconstruire un événement selon notre envie. The Lifecycle of Software Objects développe toute une histoire sur un type d'IA, thème qui nous tient plutôt à cœur compte tenu de l'avancée technologique. Anxiety Is the Dizziness of Freedoms'attarde sur un phénomène que chacun a pu expérimenter un jour : s'interroger sur ce qui aurait pu arriver si l'on avait effectué un autre choix.
Cependant, les trois nouvelles qui m'ont le plus marquée sont What's Expected of Us, Omphalos, et The Merchant and the Alchemist's Gate.
La première a pour sujet le libre arbitre et les conséquences qu'aurait un objet permettant de prouver que le libre arbitre n'existe pas. Bien que courte, cette nouvelle nous fait réfléchir comme il se doit sur ce thème, et l'on en vient à se demander dans quelle catégorie de réaction on se trouverait si un tel objet était créé.
La deuxième prend le sujet de la religion sous un angle inattendu. Si Hell Is The Absence of God avait une approche spectaculaire, Omphalos choisit de se lier à la science pour un cocktail déroutant. La nouvelle se déroule dans un monde où la religion est au cœur de toute activité, notamment scientifique, jusqu'à ce qu'une découverte ébranle toute certitude. Ted Chiang a véritablement su créer un univers particulier qui nous tient en haleine, avec un rebondissement qui a du sens, ne serait-ce que dans les réactions des personnages.
La troisième est certainement la petite pépite du recueil, son sujet étant le voyage dans le temps. Ted Chiang a réussi à utiliser un thème commun qui a été vu et revu, mais tout en parvenant à le rendre étonnant. On a beau essayer de deviner le déroulement de certains passages, l'auteur nous surprend et nous offre un récit intriqué de la façon la plus satisfaisante qui soit.
Finalement, Exhalation: Stories est un recueil dans la lignée du précédent, sachant développer ses thèmes comme il faut et cherchant à faire réfléchir le lecteur aux moindres détails. Cependant, ses nouvelles s'avèrent moins époustouflantes, peut-être par leur côté plus actuel, mais il s'agit d'une impression personnelle bien entendu.
The Journey to the West, Revised Edition, Volume 4 by Wu Ch'eng-En
4.5
!Attention, cette critique évoque l’œuvre entière!
J'avais déjà lu ce livre auparavant, mais j'ai découvert que la version que je possédais à l'époque était une traduction tronquée. N'ayant de toute façon que peu de souvenirs de cette histoire, j'ai donc décidé de la relire, choisissant cette fois une traduction plutôt acclamée, car complète et agrémentée de notes explicatives.
Journey to the West raconte de façon romancée et fantastique le voyage historique du moine Xuanzang en Inde afin de récupérer les textes sacrés du bouddhisme. Surnommé Tripitaka dans le livre, ce moine effectue sa route en compagnie de trois monstres, devenus ses disciples suite à leur conversion à la religion par la Bodhisattva Guanyin.
Le premier, appelé Sun Wukong, est un singe qui a développé des pouvoirs tellement incroyables qu'il est célèbre pour avoir causé de nombreux dégâts au Ciel. Le deuxième, appelé Zhu Wuneng, est un cochon très enclin à la gourmandise et la luxure. Le troisième, appelé Sha Wujing, est un démon des sables toujours prêt à aider ses frères au combat. On peut noter aussi la présence d'un dragon ayant pris l'apparence d'un cheval pour transporter Tripitaka.
Le chemin vers les sutras étant long, le groupe subit donc de nombreuses attaques de monstres, chaque péripétie étant bien entendu une épreuve destinée à juger leur valeur.
Journey to the West est une œuvre plutôt conséquente, mais qui demeure néanmoins captivante. En tant qu'Occidentale, le récit s'avère très dépaysant, présentant une autre culture ainsi qu'une autre époque. Pour cela, les notes ont été d'une très grande utilité, car le texte est truffé de références à la mythologie et au folklore chinois. De même, la narration est très souvent interrompue par des poèmes, ce qui donne un petit aspect chanson de geste au récit. Toutefois, ces vers nous sont souvent signalés comme étant écrits sur des airs classiques chinois. Des éléments qui confèrent une atmosphère très particulière et fascinante à ce livre.
Toutefois, là où Journey to the West s'illustre, c'est dans son humour. Autant certaines aventures se classent dans un style épique, tombant parfois même dans le dramatique pour mieux accrocher l'attention du lecteur, autant la majorité des aventures donnent dans le comique, qu'il soit burlesque ou absurde. Il est très amusant de constater que certains passages ne détonneraient pas dans un épisode de Looney Tunes, alors que le texte date du XVIe siècle. Il est par ailleurs inutile de cacher que le groupe que l'on suit est très disparate, ce qui donne lieu à des petites querelles, mais également à des situations qui auraient pu être évitées si le dialogue sensé avait été choisi au lieu de l'impulsivité. Résultat, on se retrouve souvent à rire aux éclats au cours d'un chapitre.
Ces deux points permettent grandement de parer le plus gros défaut du livre, à savoir la répétitivité. Journey to the West est composé de cent chapitres, et pour respecter un nombre parfait, le groupe doit subir quatre-vingt-une épreuves. De ce fait, il semblerait qu'il était difficile de redoubler d'originalité sur la nature des embûches. De nombreuses aventures ont donc un schéma classique : Tripitaka se fait enlever par des monstres, ses disciples parviennent à le sauver, mais si la difficulté est trop importante, alors Sun Wukong se rend auprès d'une divinité afin de lui demander son aide. Heureusement donc que le récit parvient à rester divertissant, car cette redondance peut en rebuter plus d'un.
Finalement, Journey to the West est un monument de la littérature chinoise qui vaut le coup d'être lu. Malgré sa répétitivité, l’œuvre parvient à rester engageante jusqu'à la fin, et c'est un plaisir de s'immerger dans ce pan de culture.
Concernant la traduction, je me suis tournée vers cette version anglaise d'Anthony C. Yu que je recommande sans hésiter. En revanche, pour toute personne désirant tenter l'expérience en français, je conseillerais la traduction d'André Lévy. Elle n'est disponible malheureusement qu'en Pléiade, mais après quelques recherches, il semblerait que ce soit la seule version française complète et fidèle au texte d'origine.
J'avais déjà lu ce livre auparavant, mais j'ai découvert que la version que je possédais à l'époque était une traduction tronquée. N'ayant de toute façon que peu de souvenirs de cette histoire, j'ai donc décidé de la relire, choisissant cette fois une traduction plutôt acclamée, car complète et agrémentée de notes explicatives.
Journey to the West raconte de façon romancée et fantastique le voyage historique du moine Xuanzang en Inde afin de récupérer les textes sacrés du bouddhisme. Surnommé Tripitaka dans le livre, ce moine effectue sa route en compagnie de trois monstres, devenus ses disciples suite à leur conversion à la religion par la Bodhisattva Guanyin.
Le premier, appelé Sun Wukong, est un singe qui a développé des pouvoirs tellement incroyables qu'il est célèbre pour avoir causé de nombreux dégâts au Ciel. Le deuxième, appelé Zhu Wuneng, est un cochon très enclin à la gourmandise et la luxure. Le troisième, appelé Sha Wujing, est un démon des sables toujours prêt à aider ses frères au combat. On peut noter aussi la présence d'un dragon ayant pris l'apparence d'un cheval pour transporter Tripitaka.
Le chemin vers les sutras étant long, le groupe subit donc de nombreuses attaques de monstres, chaque péripétie étant bien entendu une épreuve destinée à juger leur valeur.
Journey to the West est une œuvre plutôt conséquente, mais qui demeure néanmoins captivante. En tant qu'Occidentale, le récit s'avère très dépaysant, présentant une autre culture ainsi qu'une autre époque. Pour cela, les notes ont été d'une très grande utilité, car le texte est truffé de références à la mythologie et au folklore chinois. De même, la narration est très souvent interrompue par des poèmes, ce qui donne un petit aspect chanson de geste au récit. Toutefois, ces vers nous sont souvent signalés comme étant écrits sur des airs classiques chinois. Des éléments qui confèrent une atmosphère très particulière et fascinante à ce livre.
Toutefois, là où Journey to the West s'illustre, c'est dans son humour. Autant certaines aventures se classent dans un style épique, tombant parfois même dans le dramatique pour mieux accrocher l'attention du lecteur, autant la majorité des aventures donnent dans le comique, qu'il soit burlesque ou absurde. Il est très amusant de constater que certains passages ne détonneraient pas dans un épisode de Looney Tunes, alors que le texte date du XVIe siècle. Il est par ailleurs inutile de cacher que le groupe que l'on suit est très disparate, ce qui donne lieu à des petites querelles, mais également à des situations qui auraient pu être évitées si le dialogue sensé avait été choisi au lieu de l'impulsivité. Résultat, on se retrouve souvent à rire aux éclats au cours d'un chapitre.
Ces deux points permettent grandement de parer le plus gros défaut du livre, à savoir la répétitivité. Journey to the West est composé de cent chapitres, et pour respecter un nombre parfait, le groupe doit subir quatre-vingt-une épreuves. De ce fait, il semblerait qu'il était difficile de redoubler d'originalité sur la nature des embûches. De nombreuses aventures ont donc un schéma classique : Tripitaka se fait enlever par des monstres, ses disciples parviennent à le sauver, mais si la difficulté est trop importante, alors Sun Wukong se rend auprès d'une divinité afin de lui demander son aide. Heureusement donc que le récit parvient à rester divertissant, car cette redondance peut en rebuter plus d'un.
Finalement, Journey to the West est un monument de la littérature chinoise qui vaut le coup d'être lu. Malgré sa répétitivité, l’œuvre parvient à rester engageante jusqu'à la fin, et c'est un plaisir de s'immerger dans ce pan de culture.
Concernant la traduction, je me suis tournée vers cette version anglaise d'Anthony C. Yu que je recommande sans hésiter. En revanche, pour toute personne désirant tenter l'expérience en français, je conseillerais la traduction d'André Lévy. Elle n'est disponible malheureusement qu'en Pléiade, mais après quelques recherches, il semblerait que ce soit la seule version française complète et fidèle au texte d'origine.
The Journey to the West, Revised Edition, Volume 3 by Wu Ch'eng-En
4.5
!Attention, cette critique évoque l’œuvre entière!
J'avais déjà lu ce livre auparavant, mais j'ai découvert que la version que je possédais à l'époque était une traduction tronquée. N'ayant de toute façon que peu de souvenirs de cette histoire, j'ai donc décidé de la relire, choisissant cette fois une traduction plutôt acclamée, car complète et agrémentée de notes explicatives.
Journey to the West raconte de façon romancée et fantastique le voyage historique du moine Xuanzang en Inde afin de récupérer les textes sacrés du bouddhisme. Surnommé Tripitaka dans le livre, ce moine effectue sa route en compagnie de trois monstres, devenus ses disciples suite à leur conversion à la religion par la Bodhisattva Guanyin.
Le premier, appelé Sun Wukong, est un singe qui a développé des pouvoirs tellement incroyables qu'il est célèbre pour avoir causé de nombreux dégâts au Ciel. Le deuxième, appelé Zhu Wuneng, est un cochon très enclin à la gourmandise et la luxure. Le troisième, appelé Sha Wujing, est un démon des sables toujours prêt à aider ses frères au combat. On peut noter aussi la présence d'un dragon ayant pris l'apparence d'un cheval pour transporter Tripitaka.
Le chemin vers les sutras étant long, le groupe subit donc de nombreuses attaques de monstres, chaque péripétie étant bien entendu une épreuve destinée à juger leur valeur.
Journey to the West est une œuvre plutôt conséquente, mais qui demeure néanmoins captivante. En tant qu'Occidentale, le récit s'avère très dépaysant, présentant une autre culture ainsi qu'une autre époque. Pour cela, les notes ont été d'une très grande utilité, car le texte est truffé de références à la mythologie et au folklore chinois. De même, la narration est très souvent interrompue par des poèmes, ce qui donne un petit aspect chanson de geste au récit. Toutefois, ces vers nous sont souvent signalés comme étant écrits sur des airs classiques chinois. Des éléments qui confèrent une atmosphère très particulière et fascinante à ce livre.
Toutefois, là où Journey to the West s'illustre, c'est dans son humour. Autant certaines aventures se classent dans un style épique, tombant parfois même dans le dramatique pour mieux accrocher l'attention du lecteur, autant la majorité des aventures donnent dans le comique, qu'il soit burlesque ou absurde. Il est très amusant de constater que certains passages ne détonneraient pas dans un épisode de Looney Tunes, alors que le texte date du XVIe siècle. Il est par ailleurs inutile de cacher que le groupe que l'on suit est très disparate, ce qui donne lieu à des petites querelles, mais également à des situations qui auraient pu être évitées si le dialogue sensé avait été choisi au lieu de l'impulsivité. Résultat, on se retrouve souvent à rire aux éclats au cours d'un chapitre.
Ces deux points permettent grandement de parer le plus gros défaut du livre, à savoir la répétitivité. Journey to the West est composé de cent chapitres, et pour respecter un nombre parfait, le groupe doit subir quatre-vingt-une épreuves. De ce fait, il semblerait qu'il était difficile de redoubler d'originalité sur la nature des embûches. De nombreuses aventures ont donc un schéma classique : Tripitaka se fait enlever par des monstres, ses disciples parviennent à le sauver, mais si la difficulté est trop importante, alors Sun Wukong se rend auprès d'une divinité afin de lui demander son aide. Heureusement donc que le récit parvient à rester divertissant, car cette redondance peut en rebuter plus d'un.
Finalement, Journey to the West est un monument de la littérature chinoise qui vaut le coup d'être lu. Malgré sa répétitivité, l’œuvre parvient à rester engageante jusqu'à la fin, et c'est un plaisir de s'immerger dans ce pan de culture.
Concernant la traduction, je me suis tournée vers cette version anglaise d'Anthony C. Yu que je recommande sans hésiter. En revanche, pour toute personne désirant tenter l'expérience en français, je conseillerais la traduction d'André Lévy. Elle n'est disponible malheureusement qu'en Pléiade, mais après quelques recherches, il semblerait que ce soit la seule version française complète et fidèle au texte d'origine.
J'avais déjà lu ce livre auparavant, mais j'ai découvert que la version que je possédais à l'époque était une traduction tronquée. N'ayant de toute façon que peu de souvenirs de cette histoire, j'ai donc décidé de la relire, choisissant cette fois une traduction plutôt acclamée, car complète et agrémentée de notes explicatives.
Journey to the West raconte de façon romancée et fantastique le voyage historique du moine Xuanzang en Inde afin de récupérer les textes sacrés du bouddhisme. Surnommé Tripitaka dans le livre, ce moine effectue sa route en compagnie de trois monstres, devenus ses disciples suite à leur conversion à la religion par la Bodhisattva Guanyin.
Le premier, appelé Sun Wukong, est un singe qui a développé des pouvoirs tellement incroyables qu'il est célèbre pour avoir causé de nombreux dégâts au Ciel. Le deuxième, appelé Zhu Wuneng, est un cochon très enclin à la gourmandise et la luxure. Le troisième, appelé Sha Wujing, est un démon des sables toujours prêt à aider ses frères au combat. On peut noter aussi la présence d'un dragon ayant pris l'apparence d'un cheval pour transporter Tripitaka.
Le chemin vers les sutras étant long, le groupe subit donc de nombreuses attaques de monstres, chaque péripétie étant bien entendu une épreuve destinée à juger leur valeur.
Journey to the West est une œuvre plutôt conséquente, mais qui demeure néanmoins captivante. En tant qu'Occidentale, le récit s'avère très dépaysant, présentant une autre culture ainsi qu'une autre époque. Pour cela, les notes ont été d'une très grande utilité, car le texte est truffé de références à la mythologie et au folklore chinois. De même, la narration est très souvent interrompue par des poèmes, ce qui donne un petit aspect chanson de geste au récit. Toutefois, ces vers nous sont souvent signalés comme étant écrits sur des airs classiques chinois. Des éléments qui confèrent une atmosphère très particulière et fascinante à ce livre.
Toutefois, là où Journey to the West s'illustre, c'est dans son humour. Autant certaines aventures se classent dans un style épique, tombant parfois même dans le dramatique pour mieux accrocher l'attention du lecteur, autant la majorité des aventures donnent dans le comique, qu'il soit burlesque ou absurde. Il est très amusant de constater que certains passages ne détonneraient pas dans un épisode de Looney Tunes, alors que le texte date du XVIe siècle. Il est par ailleurs inutile de cacher que le groupe que l'on suit est très disparate, ce qui donne lieu à des petites querelles, mais également à des situations qui auraient pu être évitées si le dialogue sensé avait été choisi au lieu de l'impulsivité. Résultat, on se retrouve souvent à rire aux éclats au cours d'un chapitre.
Ces deux points permettent grandement de parer le plus gros défaut du livre, à savoir la répétitivité. Journey to the West est composé de cent chapitres, et pour respecter un nombre parfait, le groupe doit subir quatre-vingt-une épreuves. De ce fait, il semblerait qu'il était difficile de redoubler d'originalité sur la nature des embûches. De nombreuses aventures ont donc un schéma classique : Tripitaka se fait enlever par des monstres, ses disciples parviennent à le sauver, mais si la difficulté est trop importante, alors Sun Wukong se rend auprès d'une divinité afin de lui demander son aide. Heureusement donc que le récit parvient à rester divertissant, car cette redondance peut en rebuter plus d'un.
Finalement, Journey to the West est un monument de la littérature chinoise qui vaut le coup d'être lu. Malgré sa répétitivité, l’œuvre parvient à rester engageante jusqu'à la fin, et c'est un plaisir de s'immerger dans ce pan de culture.
Concernant la traduction, je me suis tournée vers cette version anglaise d'Anthony C. Yu que je recommande sans hésiter. En revanche, pour toute personne désirant tenter l'expérience en français, je conseillerais la traduction d'André Lévy. Elle n'est disponible malheureusement qu'en Pléiade, mais après quelques recherches, il semblerait que ce soit la seule version française complète et fidèle au texte d'origine.
The Journey to the West, Revised Edition, Volume 2 by Wu Ch'eng-En
4.5
!Attention, cette critique évoque l’œuvre entière!
J'avais déjà lu ce livre auparavant, mais j'ai découvert que la version que je possédais à l'époque était une traduction tronquée. N'ayant de toute façon que peu de souvenirs de cette histoire, j'ai donc décidé de la relire, choisissant cette fois une traduction plutôt acclamée, car complète et agrémentée de notes explicatives.
Journey to the West raconte de façon romancée et fantastique le voyage historique du moine Xuanzang en Inde afin de récupérer les textes sacrés du bouddhisme. Surnommé Tripitaka dans le livre, ce moine effectue sa route en compagnie de trois monstres, devenus ses disciples suite à leur conversion à la religion par la Bodhisattva Guanyin.
Le premier, appelé Sun Wukong, est un singe qui a développé des pouvoirs tellement incroyables qu'il est célèbre pour avoir causé de nombreux dégâts au Ciel. Le deuxième, appelé Zhu Wuneng, est un cochon très enclin à la gourmandise et la luxure. Le troisième, appelé Sha Wujing, est un démon des sables toujours prêt à aider ses frères au combat. On peut noter aussi la présence d'un dragon ayant pris l'apparence d'un cheval pour transporter Tripitaka.
Le chemin vers les sutras étant long, le groupe subit donc de nombreuses attaques de monstres, chaque péripétie étant bien entendu une épreuve destinée à juger leur valeur.
Journey to the West est une œuvre plutôt conséquente, mais qui demeure néanmoins captivante. En tant qu'Occidentale, le récit s'avère très dépaysant, présentant une autre culture ainsi qu'une autre époque. Pour cela, les notes ont été d'une très grande utilité, car le texte est truffé de références à la mythologie et au folklore chinois. De même, la narration est très souvent interrompue par des poèmes, ce qui donne un petit aspect chanson de geste au récit. Toutefois, ces vers nous sont souvent signalés comme étant écrits sur des airs classiques chinois. Des éléments qui confèrent une atmosphère très particulière et fascinante à ce livre.
Toutefois, là où Journey to the West s'illustre, c'est dans son humour. Autant certaines aventures se classent dans un style épique, tombant parfois même dans le dramatique pour mieux accrocher l'attention du lecteur, autant la majorité des aventures donnent dans le comique, qu'il soit burlesque ou absurde. Il est très amusant de constater que certains passages ne détonneraient pas dans un épisode de Looney Tunes, alors que le texte date du XVIe siècle. Il est par ailleurs inutile de cacher que le groupe que l'on suit est très disparate, ce qui donne lieu à des petites querelles, mais également à des situations qui auraient pu être évitées si le dialogue sensé avait été choisi au lieu de l'impulsivité. Résultat, on se retrouve souvent à rire aux éclats au cours d'un chapitre.
Ces deux points permettent grandement de parer le plus gros défaut du livre, à savoir la répétitivité. Journey to the West est composé de cent chapitres, et pour respecter un nombre parfait, le groupe doit subir quatre-vingt-une épreuves. De ce fait, il semblerait qu'il était difficile de redoubler d'originalité sur la nature des embûches. De nombreuses aventures ont donc un schéma classique : Tripitaka se fait enlever par des monstres, ses disciples parviennent à le sauver, mais si la difficulté est trop importante, alors Sun Wukong se rend auprès d'une divinité afin de lui demander son aide. Heureusement donc que le récit parvient à rester divertissant, car cette redondance peut en rebuter plus d'un.
Finalement, Journey to the West est un monument de la littérature chinoise qui vaut le coup d'être lu. Malgré sa répétitivité, l’œuvre parvient à rester engageante jusqu'à la fin, et c'est un plaisir de s'immerger dans ce pan de culture.
Concernant la traduction, je me suis tournée vers cette version anglaise d'Anthony C. Yu que je recommande sans hésiter. En revanche, pour toute personne désirant tenter l'expérience en français, je conseillerais la traduction d'André Lévy. Elle n'est disponible malheureusement qu'en Pléiade, mais après quelques recherches, il semblerait que ce soit la seule version française complète et fidèle au texte d'origine.
J'avais déjà lu ce livre auparavant, mais j'ai découvert que la version que je possédais à l'époque était une traduction tronquée. N'ayant de toute façon que peu de souvenirs de cette histoire, j'ai donc décidé de la relire, choisissant cette fois une traduction plutôt acclamée, car complète et agrémentée de notes explicatives.
Journey to the West raconte de façon romancée et fantastique le voyage historique du moine Xuanzang en Inde afin de récupérer les textes sacrés du bouddhisme. Surnommé Tripitaka dans le livre, ce moine effectue sa route en compagnie de trois monstres, devenus ses disciples suite à leur conversion à la religion par la Bodhisattva Guanyin.
Le premier, appelé Sun Wukong, est un singe qui a développé des pouvoirs tellement incroyables qu'il est célèbre pour avoir causé de nombreux dégâts au Ciel. Le deuxième, appelé Zhu Wuneng, est un cochon très enclin à la gourmandise et la luxure. Le troisième, appelé Sha Wujing, est un démon des sables toujours prêt à aider ses frères au combat. On peut noter aussi la présence d'un dragon ayant pris l'apparence d'un cheval pour transporter Tripitaka.
Le chemin vers les sutras étant long, le groupe subit donc de nombreuses attaques de monstres, chaque péripétie étant bien entendu une épreuve destinée à juger leur valeur.
Journey to the West est une œuvre plutôt conséquente, mais qui demeure néanmoins captivante. En tant qu'Occidentale, le récit s'avère très dépaysant, présentant une autre culture ainsi qu'une autre époque. Pour cela, les notes ont été d'une très grande utilité, car le texte est truffé de références à la mythologie et au folklore chinois. De même, la narration est très souvent interrompue par des poèmes, ce qui donne un petit aspect chanson de geste au récit. Toutefois, ces vers nous sont souvent signalés comme étant écrits sur des airs classiques chinois. Des éléments qui confèrent une atmosphère très particulière et fascinante à ce livre.
Toutefois, là où Journey to the West s'illustre, c'est dans son humour. Autant certaines aventures se classent dans un style épique, tombant parfois même dans le dramatique pour mieux accrocher l'attention du lecteur, autant la majorité des aventures donnent dans le comique, qu'il soit burlesque ou absurde. Il est très amusant de constater que certains passages ne détonneraient pas dans un épisode de Looney Tunes, alors que le texte date du XVIe siècle. Il est par ailleurs inutile de cacher que le groupe que l'on suit est très disparate, ce qui donne lieu à des petites querelles, mais également à des situations qui auraient pu être évitées si le dialogue sensé avait été choisi au lieu de l'impulsivité. Résultat, on se retrouve souvent à rire aux éclats au cours d'un chapitre.
Ces deux points permettent grandement de parer le plus gros défaut du livre, à savoir la répétitivité. Journey to the West est composé de cent chapitres, et pour respecter un nombre parfait, le groupe doit subir quatre-vingt-une épreuves. De ce fait, il semblerait qu'il était difficile de redoubler d'originalité sur la nature des embûches. De nombreuses aventures ont donc un schéma classique : Tripitaka se fait enlever par des monstres, ses disciples parviennent à le sauver, mais si la difficulté est trop importante, alors Sun Wukong se rend auprès d'une divinité afin de lui demander son aide. Heureusement donc que le récit parvient à rester divertissant, car cette redondance peut en rebuter plus d'un.
Finalement, Journey to the West est un monument de la littérature chinoise qui vaut le coup d'être lu. Malgré sa répétitivité, l’œuvre parvient à rester engageante jusqu'à la fin, et c'est un plaisir de s'immerger dans ce pan de culture.
Concernant la traduction, je me suis tournée vers cette version anglaise d'Anthony C. Yu que je recommande sans hésiter. En revanche, pour toute personne désirant tenter l'expérience en français, je conseillerais la traduction d'André Lévy. Elle n'est disponible malheureusement qu'en Pléiade, mais après quelques recherches, il semblerait que ce soit la seule version française complète et fidèle au texte d'origine.
The Journey to the West, Revised Edition, Volume 1 by Wu Ch'eng-En
4.5
!Attention, cette critique évoque l’œuvre entière!
J'avais déjà lu ce livre auparavant, mais j'ai découvert que la version que je possédais à l'époque était une traduction tronquée. N'ayant de toute façon que peu de souvenirs de cette histoire, j'ai donc décidé de la relire, choisissant cette fois une traduction plutôt acclamée, car complète et agrémentée de notes explicatives.
Journey to the West raconte de façon romancée et fantastique le voyage historique du moine Xuanzang en Inde afin de récupérer les textes sacrés du bouddhisme. Surnommé Tripitaka dans le livre, ce moine effectue sa route en compagnie de trois monstres, devenus ses disciples suite à leur conversion à la religion par la Bodhisattva Guanyin.
Le premier, appelé Sun Wukong, est un singe qui a développé des pouvoirs tellement incroyables qu'il est célèbre pour avoir causé de nombreux dégâts au Ciel. Le deuxième, appelé Zhu Wuneng, est un cochon très enclin à la gourmandise et la luxure. Le troisième, appelé Sha Wujing, est un démon des sables toujours prêt à aider ses frères au combat. On peut noter aussi la présence d'un dragon ayant pris l'apparence d'un cheval pour transporter Tripitaka.
Le chemin vers les sutras étant long, le groupe subit donc de nombreuses attaques de monstres, chaque péripétie étant bien entendu une épreuve destinée à juger leur valeur.
Journey to the West est une œuvre plutôt conséquente, mais qui demeure néanmoins captivante. En tant qu'Occidentale, le récit s'avère très dépaysant, présentant une autre culture ainsi qu'une autre époque. Pour cela, les notes ont été d'une très grande utilité, car le texte est truffé de références à la mythologie et au folklore chinois. De même, la narration est très souvent interrompue par des poèmes, ce qui donne un petit aspect chanson de geste au récit. Toutefois, ces vers nous sont souvent signalés comme étant écrits sur des airs classiques chinois. Des éléments qui confèrent une atmosphère très particulière et fascinante à ce livre.
Toutefois, là où Journey to the West s'illustre, c'est dans son humour. Autant certaines aventures se classent dans un style épique, tombant parfois même dans le dramatique pour mieux accrocher l'attention du lecteur, autant la majorité des aventures donnent dans le comique, qu'il soit burlesque ou absurde. Il est très amusant de constater que certains passages ne détonneraient pas dans un épisode de Looney Tunes, alors que le texte date du XVIe siècle. Il est par ailleurs inutile de cacher que le groupe que l'on suit est très disparate, ce qui donne lieu à des petites querelles, mais également à des situations qui auraient pu être évitées si le dialogue sensé avait été choisi au lieu de l'impulsivité. Résultat, on se retrouve souvent à rire aux éclats au cours d'un chapitre.
Ces deux points permettent grandement de parer le plus gros défaut du livre, à savoir la répétitivité. Journey to the West est composé de cent chapitres, et pour respecter un nombre parfait, le groupe doit subir quatre-vingt-une épreuves. De ce fait, il semblerait qu'il était difficile de redoubler d'originalité sur la nature des embûches. De nombreuses aventures ont donc un schéma classique : Tripitaka se fait enlever par des monstres, ses disciples parviennent à le sauver, mais si la difficulté est trop importante, alors Sun Wukong se rend auprès d'une divinité afin de lui demander son aide. Heureusement donc que le récit parvient à rester divertissant, car cette redondance peut en rebuter plus d'un.
Finalement, Journey to the West est un monument de la littérature chinoise qui vaut le coup d'être lu. Malgré sa répétitivité, l’œuvre parvient à rester engageante jusqu'à la fin, et c'est un plaisir de s'immerger dans ce pan de culture.
Concernant la traduction, je me suis tournée vers cette version anglaise d'Anthony C. Yu que je recommande sans hésiter. En revanche, pour toute personne désirant tenter l'expérience en français, je conseillerais la traduction d'André Lévy. Elle n'est disponible malheureusement qu'en Pléiade, mais après quelques recherches, il semblerait que ce soit la seule version française complète et fidèle au texte d'origine.
J'avais déjà lu ce livre auparavant, mais j'ai découvert que la version que je possédais à l'époque était une traduction tronquée. N'ayant de toute façon que peu de souvenirs de cette histoire, j'ai donc décidé de la relire, choisissant cette fois une traduction plutôt acclamée, car complète et agrémentée de notes explicatives.
Journey to the West raconte de façon romancée et fantastique le voyage historique du moine Xuanzang en Inde afin de récupérer les textes sacrés du bouddhisme. Surnommé Tripitaka dans le livre, ce moine effectue sa route en compagnie de trois monstres, devenus ses disciples suite à leur conversion à la religion par la Bodhisattva Guanyin.
Le premier, appelé Sun Wukong, est un singe qui a développé des pouvoirs tellement incroyables qu'il est célèbre pour avoir causé de nombreux dégâts au Ciel. Le deuxième, appelé Zhu Wuneng, est un cochon très enclin à la gourmandise et la luxure. Le troisième, appelé Sha Wujing, est un démon des sables toujours prêt à aider ses frères au combat. On peut noter aussi la présence d'un dragon ayant pris l'apparence d'un cheval pour transporter Tripitaka.
Le chemin vers les sutras étant long, le groupe subit donc de nombreuses attaques de monstres, chaque péripétie étant bien entendu une épreuve destinée à juger leur valeur.
Journey to the West est une œuvre plutôt conséquente, mais qui demeure néanmoins captivante. En tant qu'Occidentale, le récit s'avère très dépaysant, présentant une autre culture ainsi qu'une autre époque. Pour cela, les notes ont été d'une très grande utilité, car le texte est truffé de références à la mythologie et au folklore chinois. De même, la narration est très souvent interrompue par des poèmes, ce qui donne un petit aspect chanson de geste au récit. Toutefois, ces vers nous sont souvent signalés comme étant écrits sur des airs classiques chinois. Des éléments qui confèrent une atmosphère très particulière et fascinante à ce livre.
Toutefois, là où Journey to the West s'illustre, c'est dans son humour. Autant certaines aventures se classent dans un style épique, tombant parfois même dans le dramatique pour mieux accrocher l'attention du lecteur, autant la majorité des aventures donnent dans le comique, qu'il soit burlesque ou absurde. Il est très amusant de constater que certains passages ne détonneraient pas dans un épisode de Looney Tunes, alors que le texte date du XVIe siècle. Il est par ailleurs inutile de cacher que le groupe que l'on suit est très disparate, ce qui donne lieu à des petites querelles, mais également à des situations qui auraient pu être évitées si le dialogue sensé avait été choisi au lieu de l'impulsivité. Résultat, on se retrouve souvent à rire aux éclats au cours d'un chapitre.
Ces deux points permettent grandement de parer le plus gros défaut du livre, à savoir la répétitivité. Journey to the West est composé de cent chapitres, et pour respecter un nombre parfait, le groupe doit subir quatre-vingt-une épreuves. De ce fait, il semblerait qu'il était difficile de redoubler d'originalité sur la nature des embûches. De nombreuses aventures ont donc un schéma classique : Tripitaka se fait enlever par des monstres, ses disciples parviennent à le sauver, mais si la difficulté est trop importante, alors Sun Wukong se rend auprès d'une divinité afin de lui demander son aide. Heureusement donc que le récit parvient à rester divertissant, car cette redondance peut en rebuter plus d'un.
Finalement, Journey to the West est un monument de la littérature chinoise qui vaut le coup d'être lu. Malgré sa répétitivité, l’œuvre parvient à rester engageante jusqu'à la fin, et c'est un plaisir de s'immerger dans ce pan de culture.
Concernant la traduction, je me suis tournée vers cette version anglaise d'Anthony C. Yu que je recommande sans hésiter. En revanche, pour toute personne désirant tenter l'expérience en français, je conseillerais la traduction d'André Lévy. Elle n'est disponible malheureusement qu'en Pléiade, mais après quelques recherches, il semblerait que ce soit la seule version française complète et fidèle au texte d'origine.