Peines de mots perdus est un excellent divertissement, digne des classiques de cape et d’épée avec un esprit beaucoup plus féminin. Composé en 3 micro-intrigues sur 3 périodes temporelles différentes, il plante rapidement le décor historique, le rendant accessible avec une facilité déconcertante et propose, en sus, un florilège de personnages ayant réellement existé. Je suis cependant un peu restée sur ma faim, appréciant les histoires qui prennent leur temps là où le format des ces récits ne le permet pas.
Ce troisième volume de Lightfall nous propose encore une fois une histoire palpitante et touchante qui nous plonge cette fois dans une étape plus tendue et plus introspective dans l’aventure de nos personnages. C’est d’ailleurs un plaisir de retrouver notre duo si attachant par leurs failles et de découvrir de grandes révélations sur cet univers dans un tome qui constitue un tournant dans la série.
Que ce soit par son dessin doux ou par son ton frais, original et parfois sarcastique lorsque l’autrice interpelle son lectorat, Trompe-l’œil est un récit intime à la portée universelle qui nous propose de découvrir le portrait d’une fillette et autrice atypique et remarquable. Une magnifique ode à l’enfance, à la sincérité brute de cette période aux émotions fortes, teinté d’un imaginaire surprenant qui nous emporte sans faillir.
L’adaptation de Manu Larcenet est très réussie. Elle respecte et rend hommage à l’œuvre originale, tant dans son déroulé, son ambiance que son visuel. On y retrouve ce monde sombre et sans espoir mais aussi la beauté de cette innocence sincère au cœur des ténèbres. L’auteur nous offre une magnifique bande dessinée, au trait fouillé et très expressif qui nous donne à vivre toute l’intensité de cette histoire magistrale.
Central station est un roman où le personnage principal, la ville elle-même, se dessine à travers 13 récits liés mais indépendants à la fois qui dessinent la fresque de ce lieu, de sa vie multiculturelle, de son histoire mais aussi de l’univers immense où elle s’inscrit. Foisonnant, palpitant et vertigineux, le récit manquait malheureusement pour moi d’un fil rouge plus solide où d’une émotion plus forte pour ne pas me laisser de côté. Je vous conseille cependant sa lecture mais seulement si votre fatigue n’est pas trop intense car il nécessite de s’accrocher un peu.
Alors que je fuyais depuis quelques temps les gros livres, la fantasy et les intrigues plus posées, La cité des marches, qui réunit littéralement ces 3 aspects, m’a emporté sans faillir en quelques jours à peine, jusqu’au coup de cœur surprise. Son univers est d’une richesse folle, l’écriture rend sa découverte fascinante, ses personnages sont remarquables, son intrigue absolument captivante et les sujets de réflexion associés d’une actualité terrifiante. Un sans-faute pour un premier tome de trilogie impossible à lâcher.
Vert-de-lierre m’a évoqué mes lectures de Poe ou d’Eliza Parsons. Hommage au récit gothique classique dont il empreinte indéniablement les codes, la narration et la poésie envoûtante, ce roman offre une originalité dans son récit enchâssé où la légende éclaire des sujets de réflexion féministes puissants. Malheureusement fort prévisible, l’histoire n’est pas parvenue à m’emporter autant que je l’aurais souhaité. Mais sa plume et ses messages résonneront indéniablement longtemps en moi. Et rien que pour ça, la découverte valait la peine!
Un papillon sur le bitume est une immersion touchante qui nous amène la rencontre des soignants de la Maison de Solenn mais surtout des jeunes en souffrance qui y résident. Sous la plume poétique de Sophie Carquain, on partage leur quotidien au sein de ce lieu un peu hors-du-monde. Touchant, difficile aussi, le récit nous invite aussi à agir pour changer les choses et aider cette jeunesse qui s’enfonce dans notre société de plus en plus chaotique.
Becky Chambers signe ici le plus beau titre d’une saga absolument formidable. Bienveillant, doux, inclusif mais sans se leurrer sur nos failles ni tomber dans la niaiserie, La Galaxie vue du sol est un concentré d’humanité (sans aucun humain!) où la rencontre des espèces participe à bâtir un futur plus inclusif. J’ai le sentiment d’avoir lu mon coup de cœur de l’année. Je l’ai terminé émue, apaisée, le sourire aux lèvres et des étoiles dans les yeux.
Le recueil Contes de fées queer est un petit délice. Non seulement, il met en avant une autrice et une femme qui ne mérite vraiment pas l’oubli mais il nous offre aussi une entrée dans le merveilleux féminin du XVIIIème où l’exploration des genres et de leurs limites est très vivifiante. J’ai eu grand plaisir à la découverte de ces textes, en particulier Le sauvage pour son optimisme.