lessidisa's reviews
311 reviews

Le Pavillon d'Or by Yukio Mishima

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3.0

La mort parait l'ultime repos, mais combien de temps dure-t-il ? Personne ne peut le dire.

J'ai lu ce livre plus par "obligation" que par envie car il me semble que c'est le plus connu de Mishima. Je pensais que je n'allais pas l'aimer, et c'est vrai qu'il ne m'a pas intéressée, mais il n'était globalement pas aussi glauque que ce à quoi je m'attendais. A dire vrai, j'ai trouvé le style, la psychologie et les réflexions très fines. Cependant je n'étais pas investie dans les histoires de ces garçons dégénérés.

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Le seul fait d'exister, c'était déjà plus que suffisant pour me combler ! Ce malaise d'exister, est-ce qu'il ne vient pas avant tout de ce qu'on se paie le luxe d'être insatisfait, de trouver qu'on ne vit pas à suffisance ?

Le garçon que je fus alors, il se pourrait bien qu'il ait connu le bonheur... 
Antigone by Sophocles

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4.0

Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé.

L’édition ancienne que j'ai lue comporte Antigone suivi des Trachiniennes. 

Je n'ai pas autant aimé l'Antigone de Sophocle étant donné que Créon a le cerveau timbré dans cette version, celle d'Anouilh est bien plus subtile. Cependant la fin est bien et a relevé le niveau. Dans ma vieille édition les noms sont traduits en mi-français mi-grec donc j'étais un peu perdue pour savoir de qui on parlait.

Les Trachiniennes a été une belle découverte par contre car j'adore les tragédies évidemment ; sauf Phèdre de Racine qui n'a pas de sens. J'y ai découvert cet imbécile d'Héraclès, véritable héro des douze travaux d'Astérix. Moi je trouve qu'il a eu ce qu'il méritait. J'ai bien aimé le moment où ça tourne mal.


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« Hélas ! Songe, ô sœur, que notre père est mort détesté et méprisé, et qu'ayant connu ses actions impies, il s'est arraché les deux yeux de sa propre main ; que celle qui portait le double nom de sa mère et de son épouse, s'affranchit de la vie à l'aide d'un lacet terrible ; et que nos deux frères enfin, en un même jour, se tuant eux-mêmes, les malheureux ! se sont donné la mort l'un l'autre. Maintenant que nous voici toutes deux seules, songe que nous devrons mourir plus lamentablement encore »

« Et moi-même, devant ceci, j'enfreins ce qui est permis et je ne puis retenir les sources de mes larmes, lorsque je vois Antigone s'avancer vers le lit où tous vont  dormir. »

« Sois donc véridique ; il est honteux à un homme libre de mentir. »

« Les choses sont ainsi. Il est insensé celui qui compte sur deux ou plusieurs jours, car il n'y a de lendemain que si le jour présent s'est bien passé. »
Fables: texte intégral by Jean de La Fontaine

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3.0

Comme d'habitude la poésie ça ne marche pas avec moi. Les premières fables sont très sympa à lire car on les connaissait quand on était jeunes. Mais ensuite ce livre fait 500 pages ... Je l'ai lu de fin décembre à début mai.


Le Bûcheron et Mercure
« Ne point mentir, être content du sien,
C'est le plus sûr : cependant on s'occupe
A dire faux pour attraper du bien :
Que sert cela ? Jupiter n'est pas dupe.  »

Le Renard et les Poulets d'Inde 
« Contre les assauts d'un Renard
Un arbre à des Dindons servait de citadelle. »
Dom Casmurro et les Yeux de Ressac by Machado de Assis

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3.5

Ca m'a fait un peu penser à L'Institut de remise à l'heure des montres et des pendules dans le sens où c'est très bien écrit mais pour dire quoi finalement ? Un tas de choses aléatoires. Je n'étais pas investie dans ma lecture. Les chapitres sont courts, ça se lit vite. La fin est surprenante, on ne s'attend pas à avoir un plot twist dans des mémoires (fictionnelles).


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« - Je n'aime que vous, maman.
   Il n'y eu pas de calcul dans cette phrase, mais je fus heureux de l'avoir dite, pour lui faire croire qu'elle était ma seule affection ; je détournais les soupçons qui pesaient sur Capitou. Combien n'y a-t-il pas d'intentions perverses qui embarquent ainsi, en cours de route, dans une phrase innocente et pure ! On en arrive à se demander si le mensonge, souvent, n'est pas aussi involontaire que la transpiration. D'autre part, ami lecteur, note que je voulais détourner les soupçons qui pesaient sur Capitou, alors que j'avais appelé ma mère justement pour les confirmer ; mais le monde est plein de contradictions. En vérité, ma mère était candide comme la première aurore, celle qui précéda le premier péché. »
Des milliards de tapis de cheveux by Andreas Eschbach

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3.0

Divertissement correct. Je pense que ça m'a peu intéressé parce que ça ne se déroule pas sur Terre ni même dans notre système solaire donc je ne me suis pas sentie concernée. Livre peuplé d'hommes toxiques. On a le point de vue d'un nouveau personnage à chaque chapitre ce qui permet de découvrir plus de choses mais donne un effet décousu à la longue. Le dénouement du mystère des tapis de cheveux est ridicule et certaines questions annexes sont irrésolues. Livre oubliable. Je l'ai déjà oublié d'ailleurs.


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« Parnag n'était plus en mesure, à chacun de ses gestes, de penser : Je fais ceci pour l'Empereur. La seule chose qui lui venait à l'esprit, c'était : L'Empereur existe-t-il seulement ?
   Qui donc avait jamais vu l’Empereur ? On ne savait même pas où il vivait ; on savait seulement que ce devait être sur une planète très, très éloignée. Bien sûr, il y avait les photographies, et le visage de l'Empereur était plus familier à chacun que celui de ses propres parents ; mais, pour autant que Parnag le sût, il n'avait jamais mis le pied sur leur planète. On racontait que l’Empereur était  immortel, qu'il vivait et régnait sur l'humanité tout entière depuis la nuit des temps... On disait tant de choses, mais on était sûr de rien. Si l'on se laissait aller à douter, ne serait-ce qu'une fois, on se trouvait entraîné dans un cercle infernal dont on ne pouvait plus sortir.  »


« Tu ne le peux pas, constata le souverain. C'est ce que je voulais te montrer. Le respect qu'inspire l’Empereur est profondément ancré en vous tous. Même en vous autres, rebelles. Cela te rend incapable de t'en prendre à moi. »


« Tire, maintenant ! lui ordonna l'Empereur d'une voix tranchante.
Et Jubad, sans réfléchir, comme par réflexe, leva son arme et tira dans la poitrine de l'Empereur.
Plus tard, ils fêtèrent le libérateur, le vainqueur du tyran. Il sourit face aux caméras, pris des poses triomphales et prononça des discours plein d'allégresse, mais à aucun moment il ne perdit de vue qu'il ne faisait que jouer le rôle du vainqueur. Lui seul savait qu’il n'avait rien d'un vainqueur.
Jusqu'à son dernier jour il se demanderait si cet ultime instant, lui aussi, faisait parti du plan de l'Empereur.
A lui seul, le discernement ne résiste pas au temps ; il se transforme et disparaît. La honte, en revanche, est comme une blessure que l'on ne laisse jamais respirer et qui, de ce fait, ne guérit jamais. Il tiendrait sa promesse et garderait le silence, mais non par discernement. Par honte. Il garderait le silence à cause de ce seul instant : l'instant où il avait obéi à l'Empereur... »
Les dieux ont soif by Frederick Davies, Anatole France

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4.25

C'est le premier livre que je lis qui parle de la période de la Terreur qui a fait suite à la Révolution française, et en vérité je n'en avais que vaguement entendu parler, mais ma foi c'est fort intéressant à lire. Pour tout vous dire ça m'a fortement rappelé la Révolution culturelle chinoise avec les gens qui crèvent de faim ; et ceux qui étaient les leaders un jour et sont arrêtés le lendemain. Ces similitudes m'ont étonnée. C'étaient des temps vraiment très troublés. Peut-être que tout cela était nécessaire pour commencer à déraciner de la tête des gens la noblesse et la royauté, qui sait.

J'ai A-DO-RÉ le passage où les personnages arrivent à la conciergerie, cela m'a rappelé un souvenir oublié, quand j'ai moi-même visité aléatoirement la conciergerie, j'avais lu CHAQUE panneau d'information de cet ... établissement ; panneau d'information qui relataient donc la vie des détenus de la Révolution. Je suis manifestement fan de cet endroit. Dans le livre on apprend que les détenus, en attendant leur procès et la guillotine inévitable, se partageaient les rôles et jouaient entre eux leur futur procès. 

Attention ce livre contient certains passages assez lourdingues et d'ailleurs d'après la préface (que j'ai lu après le roman évidemment) ils sont faits comme ça exprès. Allons Anatole ce n'est pas gentil. A part ce problème, contente de l'avoir lu.

J'ai noté que les thème suivants étaient abordés, longuement ou rapidement :
· Dieu et la religion
· Les contraintes et le respect en société, voir 2e citation
· JEAN-JACQUES par-ci Jean-Jacques par-là (Rousseau). Il y a aussi Robespierre (Maximilien)
· Le jugement de Marie-Antoinette
· La conciergerie donc

· Ce livre m'a rappelé que la France s'est auto-surnommée la fille aînée de l'Église.


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« Ces hommes de rien, qui avaient détruit la royauté, renversé le vieux monde, ce Trubert, petit ingénieur opticien, cet Évariste Gamelin, peintre obscur, n’attendaient point de merci de leurs ennemis. Ils n’avaient de choix qu’entre la victoire et la mort. De là leur ardeur et leur sérénité. »

«  Le jeune dragon se tint debout à son côté, la main sur le dossier de la chaise où elle était assise. À quoi l’on pouvait voir que la Révolution était accomplie, car, sous l’ancien régime, un homme n’eût jamais, en compagnie, touché seulement du doigt le siège où se trouvait une dame, formé par l’éducation aux contraintes, parfois assez rudes, de la politesse, estimant d’ailleurs que la retenue gardée dans la société donne un prix singulier à l’abandon secret et que, pour perdre le
respect, il fallait l’avoir. »

« Ce n’est point, ajoutait Brotteaux, qu’un général vaincu soit nécessairement criminel, car de toute nécessité il en faut un dans chaque bataille. Mais il n’est rien comme de condamner à mort un général pour donner du cœur aux autres… »

« Dans ces corridors, pleins d’ombres sanglantes, passaient chaque jour, sans une plainte, vingt, trente, cinquante condamnés, vieillards, femmes, adolescents, et si divers de condition, de caractère, de sentiment, qu’on se demandait s’ils n’avaient pas été tirés au sort. »
Dances with Wolves: The American Frontier Epic including The Holy Road: The Complete Epic including The Holy Road by Michael Blake

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4.25

L’histoire est très mignonne, le voyage est agréable même si on sait que ça va mal finir. Mais contre toute attente le tome 1, Danse avec les loups, n'entame pas le thème de la destruction de la civilisation des indiens, il faut attendre le tome 2 pour ça, La route sacrée, dans lequel on baigne dans l'incertitude et l'anxiété. Dans cette deuxième partie on ne peut s'empêcher de se demander Et si les choses s'étaient passées différemment ? 

Généralement ce livre n'a pas l'humour de Lonesome Dove sauf à certains moments dans le tome 1. A part le personnage principal les autres personnages marquants pour moi sont, au début, le cheval Cisco, un vrai saltimbanque indépendant dont j'ai adoré suivre les aventures, c'est un personnage qu'on suit individuellement au même titre que les autres. A la fin Ten Bears, vers qui les Blancs ont fait un pas, alors il fait un pas vers eux aussi, et une cohabitation aurait pu être possible, dans d'autres circonstances. A la fin du livre une note indique que l'auteur était en train d'écrire un tome 3 quand il est décédé et c'est bien dommage. 

Le style est simple et super, beaucoup de bonnes citations, je n'en mets que quelques unes. 

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« She heard someone start to sing in a lodge close by. She paused to listen and was astounded at what she heard.

<i>The Comanches have a bridge
That passes to another world
The bridge is called Stands With A Fist.</i> »


« "I am wondering", Ten Bears began at last. "This white man's holy road... how can Comanches take a road they have never traveled? How can they take a road where everything is new and strange and still be Comanches ? How can they be happy ?"

Kicking Bird listened as he sucked at the pipe and sent a long stream of smoke curling toward the hole in Ten Bears' lodge.
"I don't know, Grandfather. But I want to see this Lawrie Tatum again and talk with him. Your question is good. It says a lot. But it makes a question come into my mind, a question that might be just as good. I think of the buffalo growing more scarce each summer. I think of white solders coming into the country. I think of these rangers tearing at our camp like starving wolves - killing our women and children, burning down our lodges. When I think of these things, I wonder what will happen if they continue. You ask how we can walk this holy road, and I wonder... how can we not ?" »

« I have never fought a monster. I have wondered all night if such a thing can be done. It must take the strongest men with the bravest hearts, men who are not afraid to die, to fight a monster... men like ourselves. »

L'Auberge de la Jamaïque by Daphne du Maurier

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3.5

La note est assez basse je trouve. Le fait est que j'ai mis 4 au génial livre Ma cousine Rachel et que j'ai bien moins aimé l’Auberge de la Jamaïque.

Celui-ci est une aventure et n'a pas l'aspect psychologique de Ma cousine Rachel. Le livre avance assez vite mais parfois on n'en peut plus du vent/pluie/froid/nuit BRRRR, ainsi que des descriptions de la lande, j'ai fini par les lire sans comprendre. C'est un livre vraiment sombre. J'ai bien aimé l'histoire d'amour mignonnette. J'ai trouvé certains choix opérés par Mary peu crédibles, quand elle reste à tout prix à l'auberge sous prétexte de sauver sa tante. Livre prévisible dans lequel on devine facilement qui est responsable de quel évènement. C'est un divertissement correct. L'auberge de la Jamaïque et tous les lieux évoqués dans ce livre existent bel et bien.

J'ai donc préféré l'aspect psychologique de Ma cousine Rachel, plutôt que cette aventure, et je garde Rebecca pour une autre année.


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« Les individus qui viennent à la Jamaïque n'ont jamais appris les belles manières. Ils passent trop de temps dans les geôles du comté. Je me demande ce qu'ils ont pensé de vous ? Ils ont fait la même erreur que moi, je suppose, et sont en train de faire votre réputation dans toute la région. Vous verrez que Joss vous jouera aux dés la prochaine fois et que vous monterez en selle derrière un sale braconnier pour aller de l'autre côté du Roughtor. »
Oedipe Roi by Sophocles

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4.0

Super, mieux que le Œdipe d'Anouilh, qui n'était pas terrible. Et l'Antigone de Sophocle sera-t-elle aussi mieux que celle d'Anouilh ? (mission impossible)

Le sorgho rouge by Ya Ding

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4.0

Première partie sympa sans plus, une famille doit partir vivre dans un village pour y développer l'esprit communiste, l'amour du Parti de la population, et en profite pour les sortir de la misère alimentaire en développant des techniques agraires. On suit le garçon de 10 ans. C'était peu engageant et je me serais bien passer de la scène d'égorgement de cochon et celle où on annonce à la fiancée qu'elle va devenir une véritable esclave de sa belle-famille, et autres joyeusetés.

J'ai adoré la deuxième partie où la Révolution Culturelle prend le dessus de la vie des villageois, une véritable calamité, tout dégénère, et les parents du garçon, instruits comme ils sont, sont balayés. Toujours la même rengaine gneugneugneu propriétaire foncier, gneugneugneu capitaliste, qu'on retrouve dans tous les livres qui parlent de cette période 👌 un beau chamboulement qui apporte de la saveur au livre.

Pas mal l'auteur Ya Ding, apparemment il traduisait des livres français en Chine, puis il est venu vivre en France et a écrit ce livre en français, puis il a acheté un château a Illiers-Combray et en a fait un musée dédié à Proust. Regardez ce qu'on lit dans un article sur internet :

"Pour les amateurs de Marcel Proust, Illiers-Combray tient une place à part. C’est dans ce village d’Eure-et-Loir qu’est né A La Recherche du temps perdu, révolution culturelle majeure qui a ouvert une nouvelle page de la littérature moderne." 😂


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« Liang n'a que neuf ans et demi. Ce n'est pas lui qui décide. Il ne peut qu'obéir, il appartient à la famille comme un objet, comme la malle en bois rouge que son père a hissée derrière la charrette. C'est bien ainsi, quand les parents ont décidé, les enfants n'ont qu'à suivre. »

« " Liang, il faut dormir ! "
Liang soupir. Pourquoi faut-il que sa mère intervienne toujours au moment le plus intéressant ? Devant son père elle ne dit jamais rien, sinon pour approuver. Mais devant les enfants, c'est autre chose : jamais un plaisir innocent, des réprimandes ... Tu dois dormir, parce qu'il fait nuit, parce que demain ce sera la classe, parce que demain il fera jour, parce que, parce que ... mille raisons, mais mes raisons à moi, mille raisons aussi, plus d'un millier, en vérité, les considère-t-on ? »

« Renonçant à la vie et oubliant la mort, faire la Révolution ! »

« Grimpant la montagne de couteaux, traversant la mer de feu, suivre les traces du président Mao ! »

« La Révolution n'est pas une invitation à dîner, ni une broderie de soie, mais une violence, la violence d'une classe pour en renverser une autre... »